Des foules immenses ont envahi les rues de Téhéran et d’autres grandes villes iraniennes ce vendredi, dans une démonstration de solidarité nationale et de rejet de l’agression militaire israélienne. Sous le mot d’ordre « Vendredi de la colère et de la victoire », ces manifestations ont coïncidé avec la prière du vendredi, se transformant en un vaste mouvement de contestation contre la guerre que mène Israël contre l’Iran. Des images largement relayées montrent des imams en treillis militaires ou en linceuls, exprimant une disposition au sacrifice et une unité nationale face à l’ennemi. La mobilisation dépasse le cadre religieux pour incarner une réponse populaire et institutionnelle à une série de frappes israéliennes ayant visé, depuis le 13 juin, des infrastructures clés, des installations nucléaires et des figures scientifiques et militaires iraniennes. Le Guide suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, a dénoncé l’agression israélienne dans un discours solennel, affirmant que « le régime sioniste paiera le prix de ses crimes » et mettant en garde les États-Unis contre toute implication directe, qu’il a qualifiée de « pari stratégique aux conséquences irréversibles ». Les échos de la colère iranienne ont résonné bien au-delà des frontières du pays. À Vienne, en Autriche, une mobilisation significative a rassemblé des centaines de manifestants dans le quartier commerçant de Mariahilfer Straße. Portant des drapeaux iraniens et palestiniens, les participants ont scandé des slogans en soutien à Ghaza et en opposition à l’agression israélienne : « Libérez la Palestine », « Non au génocide » et « Ne touchez pas à l’Iran ». Parmi les manifestants, Amineh, une militante d’origine arabe, a souligné la diversité des participants : « Juifs, chrétiens, musulmans, athées… nous sommes tous ici pour dire stop au massacre et à la complicité occidentale. » Elle a rappelé le lourd tribut payé par les civils palestiniens : plus de 50 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants, depuis le début des hostilités en octobre 2023. Au Maroc, la ville de Tétouan a vu se tenir une veillée citoyenne émouvante organisée par l’« Instance marocaine de soutien aux causes de la Oumma ». Des dizaines de participants ont exprimé leur solidarité avec Ghaza et l’Iran, exigeant la levée du blocus de Ghaza et appelant à un soutien accru aux mouvements de la résistance. Depuis plusieurs mois, le Maroc est le théâtre régulier de manifestations pro-palestiniennes, illustrant un soutien populaire constant malgré le rapprochement diplomatique entre Rabat et Tel-Aviv. Au cœur du conflit, la bande de Ghaza subit une campagne d’anéantissement qui suscite l’indignation mondiale. Soutenue politiquement et militairement par les États-Unis, Israël poursuit ses bombardements massifs, entraînant une destruction systématique des infrastructures civiles : hôpitaux, écoles, réseaux d’eau, centres de distribution alimentaire. Les opérations militaires se doublent d’une famine organisée, de déplacements forcés et d’un isolement complet de la population. Selon les derniers chiffres disponibles, environ 186 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, un bilan accablant qui inclut une majorité d’enfants et de femmes. Plus de 11 000 personnes sont portées disparues, souvent ensevelies sous les décombres. Des centaines de milliers de déplacés tentent de survivre dans des camps de fortune, sans accès à l’eau potable, aux soins médicaux ou à la nourriture. Alors que la Cour internationale de justice a appelé à plusieurs reprises à la cessation immédiate des hostilités et au respect du droit humanitaire, Israël continue ses opérations en toute impunité, mettant à mal l’autorité du droit international et la crédibilité des instances onusiennes. Le conflit entre Israël, la Palestine et désormais l’Iran, ne cesse de s’envenimer. Face à cette escalade, des peuples du monde entier – de Téhéran à Vienne, de Tétouan à Berlin – se lèvent pour dénoncer la politique israélienne et le silence des grandes puissances. La mobilisation transnationale grandit, unissant des sociétés civiles diverses autour d’un même cri : stop à l’impunité, respect du droit international, justice pour les peuples opprimés. Dans ce contexte d’indignation mondiale, les gouvernements occidentaux, notamment en Europe, sont de plus en plus pressés de revoir leur politique de soutien inconditionnel à Israël. L’histoire retiendra-t-elle ce moment comme celui où les peuples ont refusé de rester spectateurs d’un génocide ?
M. S.
