Après avoir été longtemps décrié par la classe politique, dont certains acteurs demandent de procéder à la modification de certains articles, pendant que d’autres recommandent son abrogation pure et simple, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé, hier, la révision du Code de la famille, en se penchant notamment sur le volet qui traite du divorce au sein du couple.
Pour rappel, sa dernière révision en date fut celle effectuée en 2005. En effet, d’aucuns estiment que cette loi comporte des lacunes qu’il conviendrait de combler par une révision et des correctifs. Après l’adoption de la loi qui renforce la protection de la femme contre la violence, le chef de l’État semble s’attaquer au projet de la loi qui régit la famille algérienne. En avouant qu’«il est bien entendu que notre Code de la famille n’est pas exempt de lacunes, et sachant que le divorce, dans toutes ses formes et notamment le divorce à l’initiative de l’épouse (khol), constitue, aujourd’hui, un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans notre société», a indiqué Abdelaziz Bouteflika dans son message adressé, hier, aux femmes à l’occasion de la Journée internationale du 8-Mars, dans une lecture faite par Mounia Meslem, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Ainsi, cette révision viendra, sans doute, apporter plus de droits à la femme dans sa relation conjugale, notamment s’agissant des lois régissant sa rupture avec son conjoint. Donc, selon cette annonce, des articles devraient être modifiés pour expliciter davantage la loi du Code de la famille, qui semble prêter à plusieurs interprétations confuses, explique le chef de l’État. D’ores et déjà, le Président a ordonné la création d’un comité ad hoc pour prendre en charge le chantier, en précisant que sa mission étant de «réaménager les articles régissant le divorce, contenus dans ce Code, en vue de mettre la lumière pour clarifier et apporter les précisions nécessaires, «afin de combler les insuffisances, et garantir la protection des droits des deux conjoints et des enfants, ainsi que la préservation de la stabilité de la famille algérienne garante de l’immunité pérenne de notre société contre les déséquilibres et les fléaux», a tenu à souligner le chef de l’État. Pour le chef de l’État, il s’agit de mettre en harmonie et en adéquation le cadre de loi relatif à la famille algérienne, dans toutes ses composantes, que ce soit avec les exigences de l’époque moderne ou bien en termes de sa vie sociale, tout en veillant à garantir sa conformité avec la loi islamique, a-t-il indiqué. S’agissant de l’accès des femmes aux postes de responsabilité politiques ou administratifs, le chef de l’État a assuré qu’il s’agit d’un droit essentiel, qui tient notamment son essence du principe de l’égalité entre les deux sexes, consacré dans la Constitution. Ainsi, selon le chef de l’État, permettre à la femme de jouir de tous ses droits, lui permettra de contribuer au développement du pays, en qualifiant la femme algérienne de progressiste, car, étant déterminée à aller de l’avant. En évoquant les violences faites à son encontre, le Président a mis l’accent sur la sensibilisation qui devrait être menée, afin d’éclairer la gent féminine sur ses droits, et bannir toute forme de conservatisme et d’obscurantisme qui transgressent ses droits et entravent son autonomie sociale et économique. Par ailleurs, le chef de l’État a annoncé la préparation d’une nouvelle stratégie d’insertion et de la promotion de la femme, qu’il conviendrait de mener avec les associations féminines. Enfin, Abdelaziz Bouteflika a insisté sur la poursuite des réformes initiées dans plusieurs secteurs, en optant pour une démarche plus favorable au débat, dans toute initiative.
Farid Guellil