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Bourse d’Alger : clin d’œil de la Cosob à l’investissement étranger

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L’ouverture du marché obligataire national aux investisseurs institutionnels étrangers, ainsi qu’aux nationaux, non résidents, vient d’être proposée aux autorités financières. Établissant un diagnostic et les perspectives du marché obligataire national, la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) est en effet en train d’explorer sérieusement l’éventualité d’autoriser des investisseurs institutionnels étrangers et les nationaux, non résidents, et ce, afin de diversifier les sources de financement des investissements productifs engagés, aussi bien par les entreprises publiques que privées. Le dossier découle en droite ligne des directives portant diversification des sources de financement des investissements, formulées par le président Abdelaziz Bouteflika, afin de contrer la chute brutale des cours du pétrole.
En fait, le marché obligataire national se débat, selon bien des économistes, dans la léthargie. En effet, au mois de novembre dernier, le président de la Cosob, Abdelhakim Berrah, a indiqué que deux, au maximum trois entreprises, déposeront prochainement leurs dossiers, sur les huit sociétés publiques autorisées par le Conseil des participations de l’État (CPE) à faire leur introduction en Bourse. Le responsable avait expliqué que le processus d’introduction de ces entreprises requiert l’exécution d’une série de procédures, telle que leur évaluation financière devant permettre de déterminer leur cotation. En clair, la Cosob propose d’autoriser l’investissement dans les titres obligataires, émis par les sociétés algériennes, à un nombre restreint de banques, ou de fonds d’investissement étrangers, appelés «investisseurs institutionnels étrangers qualifiés». Un plafond fixé à cette participation est cependant établi. Un certain nombre de pays émergents, où les marchés financiers participent d’une manière significative au financement de l’économie pratiquent cette mesure, explique-t-on du côté de la Cosob. Les nationaux, non résidents, peuvent également mobiliser leur épargne en devise, en acquérant des titres cotés à la Bourse d’Alger, et permettant ainsi le financement de l’économie nationale, selon les recommandations de la Cosob.

La Cagex se charge de la notation des emprunts obligataires
La protection de l’épargne, investie dans les valeurs mobilières, est également un souci pour la Cosob, puisqu’elle propose l’instauration d’un système de notation des émetteurs de titres de créances obligataires. En effet, depuis l’introduction du marché obligataire en Algérie, la Cosob est souvent amenée à exiger des sociétés émettrices d’emprunts obligataires des garanties bancaires ou réelles (hypothèque…). Nécessairement, le coût de l’emprunt obligataire s’en trouve grevé, et certaines entreprises ont fait montre de leur réticence à recourir à ce type de financement. De là découle ce système de notation, dont l’instauration permettra de lever cette contrainte et d’assouplir les conditions d’émission d’emprunts obligataires.
Ce dispositif, qui va noter les émetteurs, selon leur situation financière et leur capacité de remboursement de leurs dettes, contribuera à remplacer progressivement les garanties exigées, lors de l’émission des emprunts obligataires, a-t-on expliqué. La Compagnie algérienne d’assurance des exportations (Cagex), qui dispose déjà d’un logiciel d’évaluation et de notation qui est adaptable à la notation des emprunts obligataires, se verra confier, à titre transitoire, la mission de notation. Sur un autre registre, et afin de faire en sorte que les titres de placements soient sûrs et rémunérateurs, la Cosob préconise de mettre sur le marché des valeurs du Trésor, des obligations indexées sur l’inflation.

Vers des sociétés de placement immobilier
Sur un autre plan, la Cosob se penche également sur l’éventualité de procéder à la création de sociétés entièrement dédiées au placement immobilier, et dont l’activité consistera à mobiliser l’épargne et à l’investir dans l’acquisition d’actifs immobiliers en vue de leur location ou de leur revente. Mobiliser des fonds auprès des épargnants pour les placer dans l’acquisition de biens immobiliers, sera la tâche principale de ces sociétés, l’épargnant devenant, ainsi, un associé dans ces sociétés sans subir les inconvénients de l’investissement de l’immobilier, lorsqu’il agit à titre individuel, tels les retards de récupération des loyers et les délais et procédures dans la cession et gestion des biens. En face de la situation, peu reluisante, du marché international du pétrole, les pouvoirs publics ont pris la décision de favoriser la diversification du financement de l’économie.
Les plus optimistes estiment que la Bourse d’Alger aura de très beaux jours devant elle. La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob) organisera, aujourd’hui, à Alger, la 9e session annuelle de l’Union arabe des autorités des valeurs mobilières (UASA). La Cosob (régulateur du marché financier algérien) a été élue à la présidence du conseil de l’UASA pour l’année 2015. L’Union vise, indique-t-on, à coordonner les efforts des autorités de régulation, arabes, à l’effet de rendre plus cohérent et plus harmonieux le dispositif légal et réglementaire régissant les marchés financiers arabes, et ce, dans le but de conférer une meilleure protection à l’investisseur sur ces marchés.
Mohamed Djamel

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