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BOUALEM AMOURA, SG DU SATEF, AU COURRIER D’ALGÉRIE : « Nous ne faisons pas de la grève une utilisation abusive»

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Le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) a été reçu jeudi, par le ministre de l’éducation nationale Mohamed Ouadjaout, au niveau de son département ministériel. Cette audience s’inscrit dans le cadre des séries de rencontres de dialogue programmées avec les partenaires sociaux pour aborder les questions liées aux situations professionnelles des personnels du secteur. Ces rencontres se poursuivront jusqu’au 12 mars prochain. Afin d’avoir plus de détails sur le contenu de l’échange qui a eu lieu entre les deux parties, nous avons pris attache avec le président du Satef, Boulem Amoura, qui a répondu à nos questions.

Entretien réalisé par H. Hadjam

Le Courrier d’Algérie : Quelles sont les questions que vous avez abordées avec le ministre ?
Boualem Amoura : Ouadjaout a manifesté sa volonté de nous écouter et prendre note de nos préoccupations. Il va synthétiser toutes les propositions qui lui ont été soumises et une réponse aux différentes préoccupations sera faite après. Le Satef a décidé de prendre part à ces rencontres bilatérales, car on veut dénoncer la corruption, on a remarqué que l’école algérienne se dégrade et le niveau est très faible. La situation des travailleurs de l’éducation est de plus en plus indésirable.
Parmi les points exposés, la lutte contre la corruption qui sévit au niveau du secteur et qui touche certains cadres du ministère et certains directeurs d’éduction de wilayas. La refonte radicale du système éducatif en rénovant les méthodes et les méthodologies, les rythmes scolaires (les horaires d’entrée et de sortie des élèves, les vacances scolaires, les volumes horaires des matières etc.) C’est un dossier sur lequel on a travaillé pendant une année. On l’a proposé au ministère en 2011, mais il a été mis aux oubliettes. Nous demandons également la réintroduction de la 6e année au primaire. Sur ce point, Ouadjaout était favorable car le constat fait que la lourdeur du cartable est la résultante du compactage du programme scolaire. On a également proposé la réintroduction de l’enseignement technique au Lycée. Là aussi, le ministre était favorable et a fait savoir qu’il avait soumis cette proposition au Conseil des ministres.
Un autre point a fait également objet des discussions avec le ministre. Il s’agit du dossier des œuvres sociales où on a constaté la dilapidation des biens des travailleurs. En 2011, on a demandé l’abrogation de la loi 303-82 liée à la gestion des œuvres sociales. Cette loi est très dépassée. Depuis, aucune action n’a été faite dans ce sens et tout est resté centralisé. Nous demandons l’application stricte des lois de la République. Aujourd’hui, on en parle plus de la Commission des œuvres sociales. Concernant les écoles primaires, le Satef a toujours demandé de soustraire la gestion des écoles des collectivités locales. Parce qu’on a constaté que des APC ne sont pas habilitées à le faire et qu’elles sont majoritairement déficitaires. En plein centre d’Alger, les vacances approchent, des cantines n’ont pas encore ouvert leurs portes. Et c’est le cas aussi au niveau de certaines willayas du pays. Des enseignants cotisent pour acheter du papier ou s’offrir autres outils nécessaires à l’enseignement. Depuis janvier 2017, les écoles subissent les impacts de la baisse du budget de fonctionnement des établissements scolaires. Certains établissements n’arrivent même pas à payer leur facture d’électricité !
Nous allons accorder au ministre le temps d’étudier les dossiers et on aura sa réponse. De notre part, nous allons évaluer ses réponses et prendre les décisions conséquentes.

– Avez-vous évoqué les préoccupations des enseignants du primaire qui sont en mouvement de grève depuis le mois d’octobre?
-Nous, en tant que syndicat, nous n’avons pas lancé cette grève. Donc je ne peux pas discuter de cette grève. Nous ne sommes pas là pour s’approprier le combat des autres. Les principales revendications des enseignants du primaire ont les a évoquées depuis des années.

– Selon vous, la grève est-elle un moyen pour concrétiser ses revendications ?
-La grève est garantie par la Constitution. Mais, nous, en tant que syndicat, nous n’en faisons pas une utilisation abusive. Chacun a sa manière de lutter. Nous faisons une utilisation civilisationnelle de la grève, car trop de grève tue la grève.

-Et que proposez-vous pour dénouer ce bras de fer?
-Je demande à nos collègues du primaire de rejoindre les syndicats ou se constituer en syndicat. Et je les invite à ne pas faire dans l’invective quand ils militent pour leurs droits. Ils disaient ainsi, à travers les pancartes, qu’on n’a pas besoin de syndicats. Ils pensaient que nous (syndicats actuels) on traitait dans nos affaires personnelles
H. H.

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