L’heure de vérité va bientôt sonner pour plus de deux millions d’élèves qui s’apprêtent à passer les examens de fin de cycles (primaire, moyen et secondaire) ce mois de mai. Du côté de la tutelle, tout est fin prêt pour que ces examens se déroulent dans de bonnes conditions.
Mais les syndicats ne sont pas du même avis. Pour le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le dispositif d’organisation mis en place cette année est le même que celui des années précédentes. Selon son président, Idir Achour, « il n y a aucun changement dans ce dispositif, ce qui donnera certainement les même résultats. « nous allons probablement rencontrer les mêmes problèmes », dira notre interlocuteur que nous avons joint hier par téléphone, citant à ce titre le phénomène de fraude à travers l’utilisation de téléphones portables, et d’erreurs dans les sujets d’examens. Toujours selon Idir Achour, les mêmes structures et le même dispositif mobilisé ne va pas aider à lutter contre les inconvénients cités au paravent. Évoquant les centres d’examens, il dira que la plupart de ces infrastructures ne sont également pas dans un état qui leur permet d’accueillir les candidats. Aussi en ce qui concerne le dispositif de surveillance, Achour souligne que la mobilisation de trois surveillants par classe est largement suffisante pour assurer cette tache. Il note qu’il faut toutefois choisir le bon personnel qui puisse mener à bien cette mission et pour qu’il n y ait pas de dépassements et de complicité de triche entre les candidats et ces surveillants. De son côté le ministère de l’éducation nationale a fait état de 818 515 élèves qui se présenteront du 29 mai au 2 juin prochains, à l’examen du BAC dont 549 593 scolarisés et 268 925 candidats libres avec un taux de 67% de filles. Au total plus de deux (02) millions d’élèves passeront du 22 mai au 2 juin les épreuves des examens nationaux des trois cycles d’enseignement (primaire, moyen et secondaire), soit une hausse de plus de 35.000 candidats par rapport à l’année dernière. La ministre du secteur, Nouria Benghebrit, avait, à ce propos, fait savoir que 340 000 surveillants et plus de 100 000 correcteurs répartis sur 18 000 centres, ont été mobilisés pour assurer le succès de ces examens « importants ». Concernant l’examen de fin du cycle primaire, la ministre avait indiqué qu’il a été décidé que les candidats passent les épreuves au niveau de leurs écoles pour ne pas les perturber. Aussi pour lutter contre la fraude aux examens officiels, notamment au Bac, le ministère a annoncé que de nouvelles dispositions seront prises à partir de l’année prochaine. Le département de Benghebrit compte miser, à cet effet, sur la qualité des sujets qui seront à l’avenir basés sur la compréhension. La ministre avait en outre affirmé, dans ce contexte, qu’elle œuvrera progressivement à se détacher de l’approche par l’apprentissage dans l’élaboration des sujets du Baccalauréat et à se baser sur la compréhension des matières scientifiques et sur les valeurs morales dans la formation des encadreurs et des élèves et ce à partir de la prochaine rentrée scolaire. Concernant le Baccalauréat 2016, Benghebrit avait souligné qu’elle maintiendra les mêmes dispositions que l’année dernière, précisant que le candidat aura deux choix comme par le passé. La ministre avait encore affirmé que les épreuves débuteront à 8h 30mn au lieu de 8h et les élèves retardataires ne seront pas acceptés afin d’éviter la fraude. Elle avait rappelé que l’année dernière il n’y a pas eu de fuite des sujets, soulignant que les sujets avaient été filmés et distribués sur les réseaux sociaux pour obtenir les réponses. La ministre avait rappelé que la sanction prévue pour cette année consistera en l’exclusion pour une durée de cinq ans de tout candidat en possession d’un téléphone portable. D’autre part et en vue d’éviter toute erreur dans les sujets, elle a souligné la création de deux commissions au niveau de l’Office national des examens et concours (ONEC) chargées, à travers un travail distinct, de l’amélioration du contenu des sujets.
Ania Nait Chalal
