Dans un communiqué rendu public hier l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) a réfuté toute rumeur ou information portant sur l’existence d’une pénurie de la farine à l’origine de la disparition quasi totale du pain ordinaire. L’Association affirme avoir pris contact avec l’Office national interprofessionnel des céréales après des plaintes enregistrées faisant état du manque de pain ordinaire. Cette instance, poursuit l’ANCA, a rassuré quant à une disponibilité assez suffisante de la farine permettant de répondre largement à la demande, appelle à cet effet les boulangers à se rapprocher de l’Office pour s’approvisionner de cette matière. D’autre part, l’association a mis en garde contre toute tentative de malversation pouvant porter préjudice à la profession et aux droits des consommateurs, appellent à l’application de sanctions sévères par les services de contrôle contre toute partie impliquée dans la fraude. Par ailleurs, l’ANCA a fait savoir que le dossier du pain ainsi que l’ensemble des préoccupations des boulangers est au niveau du gouvernement. Il est essentiel de rappeler que le directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du Commerce, Sami Koli, avait affirmé début août que la farine était disponible sur les marchés avec des quantités suffisantes. Le responsable avait démenti «les fausses informations » faisant état de l’existence d’une « pression » sur la farine au niveau des marchés, soulignant que tous les produits de consommation étaient disponibles et faisaient l’objet d’un suivi par les ministères du Commerce et de l’Agriculture notamment à la lumière de la conjoncture sanitaire actuelle. Selon le même responsable, des parties malveillantes cherchent à donner de fausses informations sur le manque de la farine au niveau des marchés pour des fins douteuses. Il avait affirmé, dans ce sens, que les minoteries, au nombre de 432 sur le territoire national, produisaient actuellement sans relâche, ajoutant qu’aucune interruption technique n’est tolérée, et ce, en prévision de toute urgence. Ces minoteries bénéficient de quantités importantes de blé tendre qui s’élèvent à 317 000 quintaux utilisées dans la production de 24 000 quintaux de farine. Cette quantité nous suffit et suffit même nos voisins, avait-il estimé. Selon Koli, une quantité de 5.100 quintaux de farine est destinée aux boulangeries de manière permanente. Par ailleurs, Kolli avait indiqué que les ministères du Commerce et de l’Agriculture, ont enregistré, dans le cadre des équipes mixtes de terrain, quelques insuffisances, notamment en ce qui concerne le refus de certains boulangers de travailler avec le système de facturation et le refus d’acheter de la farine aux moulins et aller l’acheter aux grossistes à des prix exorbitants. Les équipes mixtes de travail ont également constaté le refus des boulangers d’acheter des sacs de 50 kg de farine, un phénomène nouveau qui facilite à certains de transformer cette matière pour faire autre chose que du pain et de faire de la spéculation. Le même responsable avait déclaré que le ministère du Commerce tient ces parties pour responsables de ces actions, car elles s’exposent à des poursuites judiciaires, en plus des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture du magasin, notant que le secteur fera face à ces parties.
A. N. Chalal