À Ghaza, en l’espace de 42 jours, plus de 11 500 martyrs, dont 4 710 enfants et 3 160 femmes, ont été tués des mains de l’occupant, en plus de 29 800 blessés, dont 70% d’enfants et de femmes, alors qu’en Cisjordanie occupée, le nombre de martyrs a atteint 200 Palestiniens.
L’occupation israélienne poursuit ainsi son génocide dans la bande de Ghaza, n’épargnant ni les hôpitaux, ni les quartiers résidentiels, au milieu d’un siège étouffant, où il n’y a ni eau, ni nourriture, ni médicaments, ni carburant. Les services de communication ont été complètement coupés, alors que l’ONU et Human Rights Watch ont mis en garde contre les « répercussions mortelles » de tels actes. Après avoir ciblé dans la nuit de vendredi les camps de Nuseirat et Jabalia, ainsi que la ville de Rafah, l’occupation empêche toujours l’accès aux médicaments et à la nourriture, au niveau de l’hôpital Al-Shifa. Selon les médias locaux, les soldats de l’occupation erraient à l’intérieur de l’hôpital et y ont fait exploser plusieurs grenades, en plus d’avoir agressé de nombreux patients, blessés, personnes déplacées et les membres du personnel médical et infirmiers. Hier, les villages et les villes du sud, notamment Aïtaroun, Yarin et Al-Jabaïn, ont été la cible d’intenses frappes aériennes israéliennes.
« Mettre fin à l’apartheid israélien »
Jeudi, plus d’une vingtaine de rapporteurs des Nations unies ont réitéré leurs inquiétudes sur « un génocide en cours» et « une seconde Nakba ». « Les graves violations commises par Israël à l’encontre des Palestiniens au lendemain du 7 octobre, en particulier à Ghaza, indiquent qu’un génocide est en cours », ont rappelé les rapporteurs de l’ONU, qui ont mis en évidence « l’utilisation d’armes puissantes entraînant un nombre colossal de morts et la destruction d’infrastructures essentielles à la vie », comme preuves d’une intention manifeste de « détruire le peuple palestinien ». « Nous sommes profondément choqués par l’incapacité d’Israël à accepter un cessez-le-feu immédiat et par le manque de volonté de la communauté internationale de faire pression », ont indiqué les responsables onusiens, estimant qu’« elle devrait immédiatement envisager toutes les mesures diplomatiques et politiques », et exhortant les États membres des Nations unies, mais aussi les acteurs non étatiques, à mettre fin immédiatement au risque de génocide contre le peuple palestinien et, en fin de compte, à l’apartheid israélien et à l’occupation du territoire palestinien, et à prendre des mesures immédiates ». « Les habitants de Ghaza risquent de mourir de soif et de maladies liées au manque d’eau potable, et que selon l’article 7 du Statut de Rome, l’utilisation, par Israël, de l’eau comme arme de guerre est un acte de génocide et de crime contre l’humanité », a averti hier le rapporteur des Nations unies, Pedro Argo.
Le responsable de l’ONU a en outre mis en garde les autorités d’occupation en déclarant : « Je rappelle à Israël qu’empêcher l’approvisionnement nécessaire en eau potable d’entrer dans la bande de Ghaza viole à la fois le droit international humanitaire et les droits de l’Homme. Israël doit cesser d’utiliser l’eau comme arme de guerre.
La mobilisation planétaire a éveillé les consciences
Dans les rues du monde entier, le mouvement de solidarité avec la Palestine ne s’est pas affaibli, malgré les multiples tentatives de répression, notamment dans les milieux estudiantins et la jeunesse en générale. Une constante mobilisation en masse, pour tordre le bras d’Israël et des États-Unis, dans leur guerre unilatérale contre le peuple palestinien.
Outre l’énorme colère et l’antipathie de la jeunesse américaine et des associations à l’égard de Joe Biden, à Paris, les étudiants de Science Po ont protesté contre la censure et les pressions de la direction de leur campus, orientées contre leur prise de position en faveur de la Palestine. Ainsi, et face à la brutalité des attaques israéliennes militaires contre Ghaza, qui a choqué le monde avec des scènes inhumaines en temps réel, et grâce au puissant mouvement international pour la Palestine, nous assistons à l’émergence d’une solidarité et d’une révolte qui vont au-delà de ceux qui se mobilisent dans les rues et des étudiants. Eu égard aux appels au boycott de plusieurs marques pour «promotion du génocide », le mouvement ouvrier et syndical, la mobilisation des travailleurs, professionnels et femmes au foyer, qui demandent un cessez-le-feu sur les médias sociaux, mais aussi sur leur lieu de travail.
Des positions qui ont fait évoluer la conscience en exigeant un «cessez-le-feu» avec des slogans tels que « Libérez la Palestine », « Arrêtez le génocide», « Arrêtez l’occupation », « Arrêtez toute aide financière et militaire américaine à Israël».
La Résistance sur le front, en Cisjordanie et au Sud Liban
Les forces d’occupation ont beau décrire la prise de l’hôpital Al-Shifa comme une réussite, ce qu’elles omettent de préciser, c’est qu’en parallèle, elles subissent elles aussi les coups de la Résistance et d’énormes pertes, sur de nombreux fronts à Ghaza, ce qui dénote d’une réelle faiblesse du discours israélien. En effet, les Brigades Al-Qassam ont confirmé avoir réussi à tuer neuf (9) soldats sionistes et à détruire vingt-deux (22) véhicules ennemis. Elles ont également annoncé le bombardement de la ville de Tel-Aviv et les colonies entourant la bande de Ghaza, notamment la ville d’Ashkelon et le complexe Muftahim, avec des obus de mortier de gros calibre. Les dégâts causés par ces attaques ont été reconnus par l’armée d’occupation elle-même. Ghaza n’est pas l’unique citadelle de défense de la Résistance, des combats ont également été menés depuis le Yémen, le Liban et la Cisjordanie occupée. C’est le cas à Jénine, bastion de la Résistance en Cisjordanie, qui a affronté pendant plus de trois heures l’armée barbare sioniste, à l’aube de vendredi. Au Liban, le Hizbollah a ciblé plusieurs sites de l’occupation israélienne, près du Triangle de Tayhat, des sites de Marjeh, Al-Jardah et Al-Malikiyah, ainsi que la caserne de Ramim et la colonie Arab Al-Aramsha. La Résistance libanaise a également annoncé avoir pris pour cible une force d’infanterie israélienne rassemblée sur la colline de Karantina, à proximité des sites Hadab Yaron et Harmon. Et pour preuve, les médias militaires de la Résistance islamique au Liban ont publié un clip vidéo montrant des scènes de ces opérations armées. De même qu’au Yémen, d’où plusieurs missiles ont atteint leurs cibles, comme l’a confirmé le membre du Conseil politique suprême du mouvement yéménite Ansar Allah, Muhammad Ali Al-Houthi.
Hamid Si Ahmed