Lors d’une visite d’inspection dans certaines institutions pharmaceutiques au niveau du pôle industriel de Sidi Abdallah, accompagné par le wali d’Alger, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a déclaré que la production réelle d’insuline entrera en vigueur la semaine prochaine.
L’ex-directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux a indiqué, entre autres, que des travaux sont en cours pour s’assurer que la production nationale couvre 50% des besoins. S’adressant au laboratoire français Sanofi, qui pour rappel est implanté à Sidi Abdellah depuis le mois d’octobre 2018, l’ancien directeur général du groupe SAIDAL a reproché à ce dernier son retard dans le lancement de sa première production d’insuline. « Il faut que vous preniez en charge l’aspect production le plus vite possible. Je ne reviens pas sur la fameuse machine, je vous dis ce que je pense, allez rapidement vers un assemblage manuel en attendant. Mais d’après ce que j’ai appris, vous prévoyez une première production fin 2023. Je ne peux pas cautionner ce programme et je vais peut-être revoir votre programme d’importation d’insuline, si vous ne vous engagez pas à moyen terme à produire de l’insuline, c’est parce qu’on a annoncé votre venue pour 2023 », a lancé le ministre, en toute sérénité certes, mais d’une manière ferme.
Dans son allocution, l’ingénieur en chimie industrielle diplômé de Belgique a fait part, néanmoins, de sa satisfaction de voir que le personnel de Sanofi Algérie est formé d’Algériens. « Ce qui me réjouit, c’est que cette société est gérée par des Algériens. À cet égard, je vous demande d’ouvrir les portes aux jeunes universitaires pour les former, pour qu’ils voient de visu l’importance d’une usine de médicament, parce que c’est une usine respectable. Je veux bien remercier les responsables pour leur accueil, je leur souhaite courage pour 2023 et le rendez-vous est pris pour l’insuline », a ajouté le ministre. Concernant l’assistance que portera le ministère de tutelle aux opérateurs du secteur, le ministre dira également : « On ne met pas le couteau sous la gorge des gens, notre stratégie, c’est le dialogue. On n’est pas là pour punir les gens ou les mettre sous la contrainte. Au contraire, nous sommes disposés à ouvrir les portes du ministère pour assister ces producteurs pour qu’ils commencent rapidement à fabriquer toutes sortes de médicaments qui sont tous aussi importants, pas uniquement l’insuline ».
« L’usine de Oued Semar opérationnelle d’ici une dizaine de jours »
« Je me suis engagé personnellement à ce qu’on produise de l’insuline en 2023, les usines sont déjà prêtes, et les validations sont terminées. Ils vont commencer à produire peut-être dans les 10 jours qui viennent. Il y a SAIDAL qui s’apprête à produire de l’insuline en flacon, en attendant. Donc, on tablait sur SANOFI…et là, la question se pose, pourquoi attendre fin 2023 ? Donc les gens certainement vont revoir leur planning et on étudiera ensemble toutes les possibilités, mais nous sommes décidés à ce que durant 2023, au moins 50% des besoins en insuline va être fabriqué localement. Cela fait 6 mois que nous projetons de fabriquer de l’insuline en Algérie, il y a l’usine de Oued Semar, d’ici le 10 ou le 15 janvier, elle sera opérationnelle », a ajouté Aoun à titre référentiel. Rappelons dans ce contexte, que lors de l’inauguration début juillet de l’unité de Oued Semar, par le prédécesseur d’Aoun, à savoir Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, ce dernier avait déclaré que « l’activité de l’unité de Oued Semar était destinée à la fabrication en full process de l’insuline sous forme de stylos à usage unique de 3 millilitres et de flacons de 5 à 10 millilitres, avec des capacités de production annuelles pour différentes formes d’insuline s’élevant à 10 millions de boîtes de 5 stylos et 3 millions de flacons de différentes doses et formes. Les capacités de cette unité sont très importantes, celle-ci pouvant, d’ici 2024, satisfaire les besoins nationaux en insuline injectable à usage unique sans recourir à l’importation ». Wait and see…
« 70 000 boîtes d’APROVEL ont été retirées »
Enfin, pour ce qui est du retrait d’un lot de médicament, à savoir « APROVEL 150mg », en vue de préserver la santé publique, Ali Aoun a déclaré que tout était sous contrôle, et que les médicaments défaillants ont été retirés du marché. « Il y a eu un accident de parcours lors de la production, l’essentiel est que l’on s’en est aperçu, il y a eu donc un communiqué de l’ANPP qui a annoncé une alerte pour récupérer le produit, les 70 000 boîtes ont été récupérées, tout est rentré dans l’ordre. Maintenant, qu’est-ce qu’on doit prendre comme dispositions, on verra ensuite si nous devons prendre des sanctions ». Pour rappel, l’Agence nationale des produits pharmaceutiques avait annoncé il y a de cela quelques jours, qu’un lot de médicament Aprovel 150mg (Sanofi) a été retiré de la vente. L’agence avait indiqué dans un communiqué, repris par le président de l’association de protection des consommateurs, Mustapha Zebdi, que le lot concerné est « Aprovel 150mg », numéro de lot : CNN0821. Produit le : 07/2022, date d’expiration : 06/2025. Zebdi avait invité les consommateurs à retourner les lots au pharmacien.
Hamid Si Ahmed