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Aïn Témouchent : les MTH reviennent au galop

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Les maladies à transmission hydrique (MTH) reviennent au galop, cet été, dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Les statistiques de la santé et de la protection civile sont là, pour témoigner. Depuis peu, un médecin du service épidémiologique (SEMEP) d’AïnTémouchent avait animé une séance débat et abordé tous les aspects pouvant engendrer une MTH. Le débat était enrichi par les interrogations des citoyens qui avaient beaucoup de choses à connaître sur les précautions à prendre notamment pendant la période des grandes chaleurs, un facteur climatique favorable à la prolifération de la maladie quand les mesures d’hygiène et de salubrité publiques manquent.

Des pics de MTH enregistrés en juillet
Depuis le début de l’année, il a été enregistré 50 cas de MTH dont 17 contractés pendant le mois de juillet. C’est un pic qui en dit long. Durant la semaine écoulée, des mécontentements ont été affichés par des populations de plusieurs localités. Elles ont posé le problème des odeurs décelées dans l’eau de consommation. S’agit-il de l’eau courante du robinet ou de l’eau stockée dans des citernes et des bâches. C’est ce que voulait comprendre le médecin du SEMEP. Et c’est très important de savoir et d’en faire la différence car les réponses sont distinctes. Une eau stockée coule à plus de 30°C quand la température dépasse 38°C. Ces seuils ont été atteints et dépassés quelque fois en ces mois de juillet et août. Et s’agissant d’eau stockée, les aléas climatiques peuvent introduire des impuretés quand les citernes ne sont pas étanches. Avec la chaleur excessive et les rayonnements du soleil, l’eau perd de ses qualités physico-chimiques et bactériologiques. Cela l’est davantage quand le citoyen n’accorde aucune importance au nettoiement de la bâche ou de la citerne. L’eau courante du robinet, que distribue l’ADE, est potable et l’odeur n’affecte pas sa potabilité, elle est bon à boire, avait-il rassuré. Le médecin avait exigé de procéder au nettoyage, une fois tous les six mois, un délai raisonnable pour curer et désinfecter la citerne. Quant à l’eau de javel, il est indiqué son renouvellement toutes les 48 heures pour une eau stockée.

Plus de cent cas de malades souffrant de diarrhée par jour
Les urgences médico-chirurgicales (UMC) de la wilaya ont travaillé assez rudement pendant cette saison estivale. Les cas d’intoxications alimentaires, de diarrhée et de vomissement sont les plus fréquents. Plus de 100 cas par jour enregistrés en juillet. En plus des UMC, la Protection civile avait lancé une caravane de prévention sanitaire qui a sillonné les zones rurales de la wilaya d’Aïn Témouchent dont le but de sensibiliser les populations sur les maladies à transmission hydrique, les épidémies à spectre viral qui ont presque les mêmes symptômes, les mesures à prendre quand certains signes apparaissent. Pas moins de 500 consultations ont été enregistrées lors de cette caravane sanitaire. Ce concours a plus d’une signification et ses retombées sur les plans sociaux revêtent un cachet particulier. Cette saison, les observateurs sont unanimes, le nombre d’estivants à augmenter. Dix millions selon le chargé de l’unité d’intervention de la Protection civile contre 7 millions la saison de l’année précédente. Ce chiffre est celui enregistré au niveau des plages. Les familles, venant du sud et des villes intérieures du pays, étaient, cette année, plus nombreuses que précédemment. Celles-là sont intéressées par ce qui est convenu d’appeler « le tourisme chez l’habitant », un mode qui concurrence amplement les résidences et complexes touristiques qui affichent complet en ces mois d’été. Face aux insuffisances enregistrées en termes de structures d’accueil (il existe environ 6 000 lits), les responsables du secteur étaient obligés de rien dire au début et à la longue, ils finissent par l’adopter. Les villes d’Aïn Témouchent et celles dites touristiques et thermales n’ont rien fait pour améliorer leur marque d’accueil, elles continuent à végéter dirait-on.

Les structures d’accueil font défaut
Ces flux importants d’estivants se sont traduits par des scènes d’embouteillage jamais enregistrées sur les routes menant aux 18 plages surveillées d’Aïn Témouchent. Au crépuscule, on assiste à des cordons sur la RN 96 de plus de 1 500 m. Fort heureusement l’opération « plan bleu » lancée par les forces de sécurité a mobilisé plus de 1 000 hommes pour faire face.
Ils étaient engagés à plein temps. En sus le stationnement est devenu un casse-tête non des moindres à tel point que certaines rues qui ne l’étaient pas avant sont devenues des voies où le stationnement est autorisé sur les deux côtés. Le boulevard du premier novembre 54 du chef-lieu de wilaya est un exemple édifiant. Même des accotements sont squattés et les services concernés ferment l’œil. Sur le plan environnemental, les nuisances dégagées par les tuyaux d’échappement ont atteint des seuils intolérables au centre-ville d’Aïn Témouchent. La même situation est vécue à Beni Saf, Hammam Bou Hadjar, El Amria, El Malah, Hassi El Ghella…. La ville s’étouffe et avec le soleil de plomb le taux d’humidité augmente aussi. Certaines familles croyant bien faire sur le plan des petites économies ramènent avec elles de la nourriture et des boissons et viennent camper dans les plages. Économiser c’est bien mais savoir le faire c’est encore mieux et c’est ce qui est demandé en premier. Une famille de six personnes venue de Biskra, croyant bien faire, s’est rendue à Rechgoun plage, rive droite, un site qui relève de la commune de Beni Saf.

Une famille de six personnes intoxiquée, hospitalisée
Ignorant certainement les conditions d’hygiène ou ne faisant pas très attention, les six ont été admis à l’hôpital de Beni Saf en toute urgence. Au moment où nous mettons sous presse, ce jeudi 28 août, l’on vient d’apprendre que leurs vies sont sans danger. Toutefois, un membre est toujours hospitalisé et suit des soins.
Comment ne pas contracter une MTH ou une intoxication alimentaire quand on s’aperçoit que le citoyen ne fait pas attention aux règles élémentaires d’hygiène. Toute la problématique est là. On ne doit pas s’étonner quand on remarque des gens acheter des produits alimentaires exposés à 38°C, boire de l’eau stockée tiède ou manger des mets chez un gargotier où les conditions d’hygiène ne sont pas respectées.Tout une culture qui nous manque et qu’il faut absolument inculquer à nos enfants.
Boualem Belhadri

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