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AIDE DE L’ÉTAT DESTINÉE AUX ARTISANS ET PETITS MÉTIERS : Les Oranais entre espoir et attente

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Le communiqué du dernier Conseil des ministres, présidé par Abdelmadjid Tebboune, a redonné espoir à des milliers d’artisans et citoyens oranais activant dans les petits métiers. Et même si théoriquement l’aide financière des 30 000 DA, pour les trois mois depuis le début du confinement, devrait bénéficier à certaines catégories de métiers, l’espoir est grand chez beaucoup d’artisans, détenteurs de cartes délivrées par la chambre d’artisanat et des métiers d’Oran, de se voir inscrits dans le lot des futurs bénéficiaires de cette aide. Il faut reconnaitre que depuis le début du confinement plusieurs catégories de métiers et plusieurs branches d’artisanat ont été impactées par les restrictions imposées par les mesures de protection contre le coronavirus.
Des taxieurs, des coiffeurs, des boulangers, des plombiers, des électriciens et plusieurs autres artisans ont vu leur activité cesser. Il y a lieu de rappeler que la Chambre d’artisanat et des métiers compte environ 6 500 artisans régulièrement inscrits. Ces derniers bénéficient des formations et stages organisés par cette structure et sont constamment sollicités lors des foires et salons.
« Depuis le début du confinement, je me suis retrouvé contraint de baisser rideau. Si au début j’avais pu tenir le coup c’est grâce au peu d’économie que j’avais. Mais avec le temps, je me suis retrouvé à ruser pour gagner quelques sous. J’ai une famille à nourrir, la location et plusieurs autres charges à payer. J’ai vraiment souffert au début, mais par la suite, avec la levée des restrictions qui nous étaient imposées, j’ai pu retrouver un niveau d’activité qui me permet de subvenir un peu aux besoins de ma famille », dira Youcef un jeune coiffeur dans le quartier d’Es-sedikkia.

«Beaucoup activent clandestinement, ils ne pourront pas, de ce fait, justifier les pertes qu’ils ont subiEs en raison du confinement»
Voulant connaitre son sentiment sur la dernière décision du Conseil des ministres, il ne manquera pas de préciser que l’aide décidée par l’État ne bénéficiera qu’aux détenteurs de cartes d’artisans ou aux artisans justifiant d’un registre du commerce. « Beaucoup activent dans le noir, ils ne pourront pas de ce fait justifier les pertes qu’ils ont subies en raison du confinement », dira-t-il. Un taxieur qui avait participé à plusieurs sit-in organisés par la corporation à Oran, dira qu’il attend de connaitre les modalités d’attribution de cette aide pour pouvoir s’exprimer. Il avouera qu’à l’issue d’un sit-in organisé il y’a environ un mois et qui avait réuni une centaine de taxieurs, l’État avait consenti à la corporation une aide de 10 000 dinars à titre de compensation des pertes subies en raison du confinement. « Seulement, il a fallu la croix et la bannière pour compléter le dossier exigé pour bénéficier de cette aide », dira-t-il.

Les PME/PMI évoluent dans un terrain « miné par une concurrence déloyale du marché parallèle et les importateurs »
Concernant les PME-PMI à Oran, il faut reconnaitre qu’elles évoluent dans un terrain miné par une concurrence déloyale du marché parallèle et les importateurs. Si certaines ont réussi à tenir le cap grâce au recours des services à domicile ou les livraisons, d’autres ont préféré carrément mettre leurs personnels en congé et attendre la suite des événements. « Je n’arrive plus à travailler. Je suis spécialisé dans la maintenance de l’éclairage public et depuis la mise en place du confinement j’ai vu mon chiffre d’affaires baisser. Les communes me sollicitaient pour la maintenant de l’éclairage public et certaines installations mais depuis quelques mois, mes camions ne sont plus sortis du parc pour faire leur tournée », dira le gérant d’une PME spécialisée dans l’entretien des installations électriques et l’éclairage public. L’exemple le plus frappant est celui des collecteurs d’ordures qui affirment qu’ils sont en situation de faillite. « Un conflit nous oppose à la mairie d’Oran concernant le paiement de nos prestations et avec le confinement la situation a empiré. Certains sont déjà en situation de faillite. On voudrait bien bénéficier d’une aide pour tenir le coup en attendant de trouver une solution à notre problème. Le report du règlement des impôts et autres taxes décidé par le Conseil des ministres est un sursis accordé aux PME-PMI et aux artisans activant dans certains secteurs. Mais il n’est pas la solution. Certaines PME-PMI qui bénéficiaient d’une exonération d’impôts durant une période de cinq ans ont perdu cet avantage après plusieurs années d’activité. Elles ne sont pas performantes et ont besoin d’un autre coup de pouce des pouvoirs publics pour prospérer et se développer. Il ne faut pas oublier qu’Oran s’apprête à abriter les JM 2022. Et cet évènement doit profiter aux artisans de la ville et au tissu, encore fragile des PME-PMI », affirme un membre du collectif des collecteurs d’ordures ménagères. Reste maintenant à connaitre les catégories de petits métiers qui seront concernés par cette aide et connaitre également les modalités de son attribution qui feront l’objet d’un décret qui sera promulgué prochainement.
S. Ben

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