Accueil ACTUALITÉ Affaire Khalifa : la fin de la négation et de l’oubli ?

Affaire Khalifa : la fin de la négation et de l’oubli ?

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Enfin, l’un des accusés comparaissant dans l’affaire Khalifa a reconnu que des sommes d’argent, assez importantes, partaient, sans aucun document ni reçu, de la caisse principale de Chéraga vers Khalifa qui se trouvait au siège du groupe. C’est son ami et garde du corps, Abdelouahab Réda, qui a finalement affirmé devant le tribunal ce que tous ceux qui l’ont précédé avaient nié, ou tenté de donner des versions «légales» à ce transfert. Abdelouahab Réda était commandant au sein de l’ANP et connaissant Abdelmoumène-Rafik Khalifa depuis très longtemps. Lorsqu’il obtint sa retraite anticipée en 2001, il lui proposa le poste de garde du corps du P-DG du groupe Khalifa, et c’est ainsi qu’il accompagna son patron et ami partout où il se rendait, en Algérie et à l’étranger. Il expliqua au juge qu’il ramenait des sommes d’argent (entre 10 et 50 millions de centimes à chaque fois) que lui remettait Akli Youcef, sans qu’il lui remette aucun document ni reçu. Il a été, par là, le premier inculpé à confirmer sa déposition auprès du juge d’instruction, contrairement à ceux qui l’ont précédé, et qui ont renié les leurs, prétextant l’oubli, la confusion. Il déclara qu’il était un proche de Rafik Khalifa, qu’il accompagnait en qualité de garde du corps, mais nia porter une arme lors de ces voyages. Abdelouhab Réda déclara, enfin, qu’il n’a jamais bénéficié d’un prêt ni d’un avantage de la banque, son salaire, qui était de 15 millions de centimes, lui suffisait. .

Toudjane Mouloud : reprise avec le flou et le rejet de toute accusation
L’assistance, ayant cru un moment que les prévenus allaient enfin confirmer leurs dires devant le juge d’instruction, s’est retrouvée comme au cours des jours précédents : le prévenu, appelé à la barre, Toudjane Mouloud, reprit la litanie de ceux qui l’ont précédé, et affirma qu’il n’avait rien reconnu devant le juge d’instruction. Il déclara qu’il n’avait aucune connaissance des 11 déclarations de caisse et qu’il ne l’a su qu’après leur découverte par les inspecteurs, au niveau de la caisse principale. Il déclara même qu’il avait conseillé au défunt Nekkache d’éviter de les signer maintenant car ce n’était pas légal, et qu’il risquait d’avoir des problèmes. Pour rappel, ces documents n’avaient pas été envoyés à la Banque d’Algérie, car ils représentaient les sommes retirées par Khalifa de la caisse principale, sans aucun justificatif. Lors de son audition, Toudjane rejeta toutes les accusations portées contre lui, et essaya de répondre vaguement, entretenant le flou. Passant aux deux prêts, dont il a bénéficié auprès de Khalifa Bank, il déclara que le premier, d’un montant de 50 millions de centimes, il l’a contracté pour l’achat d’un véhicule, et le deuxième, de 90 millions de centimes, a été destiné à la réfection de sa maison. Les deux prêts ont été remboursés intégralement, selon ses dires. En réponse enfin à une question du procureur général, Toudjane confirma le retard dans l’envoi des documents comptables à la Banque d’Algérie car la caisse principale de Chéraga avait toujours du retard.

Dalal Ouahab : j’ai ramené deux valises d’argent sur ordre d’Abdelouahab Chachoua
Dalal Ouahab était le chef des équipes de sécurité et de protection, au sein du groupe Khalifa, et accompagnait, à chaque fois, les fonds lors de leur transfert des agences de Khalifa Bank vers la caisse principale.
Ayant reçu une formation dans la police et occupé le poste d’inspecteur principal au sein de la Sûreté nationale, il était donc tout désigné pour occuper ce poste et qualifié pour l’accomplissement de sa mission de protection.
Il reconnut avoir ramené deux valises contenant de l’argent après que Chachoua Abdelhafid, le directeur de la société de gardiennage du groupe Khalifa, lui en donne l’ordre. Il déclara que c’est Akli Youcef, lui-même, qui lui remettait les valises, sans qu’il lui remette un quelconque document ou un reçu. Les valises étaient accompagnées d’une enveloppe contenant des clés.
Poursuivant sa relation des faits, il rappela au tribunal qu’il n’avait fait qu’obéir aux ordres de son supérieur hiérarchique, et que son travail consistait à accompagner les fonds, sans chercher à comprendre, où ils allaient être emmenés par la suite. Lui aussi a bénéficié d’un prêt de la banque, d’un montant de 200 millions de centimes, qu’il a utilisé pour l’achat d’une maison. Il affirma avoir remboursé intégralement ce prêt.
Hadj Mansour

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