Accueil ACTUALITÉ Laurent Fabius à Alger : «nous appelons à la signature de l’Accord...

Laurent Fabius à Alger : «nous appelons à la signature de l’Accord de paix à Bamako»

0

Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement économique, Laurent Fabius, s’est rendu, hier, à Alger, accompagné par des représentants d’entreprises françaises. Cette visite s’est soldée par l’inauguration de l’usine CITAL (tramways) de Annaba, et la signature de quatre accords économiques entre l’Algérie et la France dans le domaine industriel. Le ministre français a coprésidé également avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, une réunion d’évaluation d’étape du comité mixte économique algéro-français (COMEFA). Outre la question des principaux projets bilatéraux évoquée entre les deux parties et qui touchent les domaines du transport, du logement et de l’habitat, et de l’agroalimentaire, le ministre français s’est entretenu avec les représentants du gouvernement algérien, notamment le Premier ministre Abdelmalek Sellal, et Ramtane Lamamra sur les questions régionales et sécuritaires. Laurent Fabius a procédé en compagnie de son homologue algérien à l’inauguration de l’usine CITAL qui est une co-entreprise entre Alstom, EMA et Ferrovial, spécialisée dans la maintenance et le montage de rames de tramways. La cérémonie s’est effectuée en présidence du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, ainsi que celui des Transports, Amar Ghoul. Pour rappel, en novembre dernier, le ministre français s’était rendu à Oran, pour inaugurer l’usine Renault en compagnie d’une délégation d’officiels de son pays. Le partenariat ne s’arrête pas là, puisque Fabius a révélé lors d’un point de presse organisé à l’issue de sa visite de travail, qu’il se rendra bientôt au sud du pays, après « s’être rendu à l’ouest puis à l’est du pays», a-t-il indiqué. «Je constate avec énormément de satisfaction que le partenariat d’exception (France et Algérie, Ndlr) qu’on décidé de nouer nos deux présidents est réussi», a déclaré L. Fabius en rappelant qu’il est à son sixième voyage effectué en Algérie depuis qu’il est en fonction au ministère des Affaires étrangères de son pays. L’hôte de l’Algérie a rappelé l’utilité importante de l’usine de Annaba dans le domaine du transport ferroviaire notamment, en estimant que cette ville de l’est algérien deviendra un « pôle d’excellence industriel». L’officiel français s’est réjoui de voir se traduire sur le terrain le partenariat d’exception signé entre les deux pays et qui s’étend sur plusieurs domaines, en expliquant que cela est possible grâce aux « initiatives de bonne qualité » émanant des entreprises des deux parties. Le ministre français a soutenu également que le résultat positif de ce partenariat est le fruit de l’accord général signé entre les deux pays sur la recherche des solutions concernant les problèmes internationaux.
Il rappelle enfin que sa visite périodique vise à évaluer le travail commun accompli entre les deux pays qu’il qualifie de « bon ». Pour sa part, Ramtane Lamamra a déclaré à l’issue de la signature des accords économiques entre les deux pays que «cette réunion importante entre l’Algérie et le France vise à l’édifice d’un partenariat stratégique entre les deux États».
Le ministre algérien a rappelé l’inauguration de l’usine de Annaba qui est un acte «symbolique et expressif» de la progression soutenue des relations économiques des deux parties, en considérant «avoir trouvé la bonne méthodologie et dispose de bons mécanismes et de bons outils pour progresser dans la construction de ce partenariat d’exception», a-t-il conclu, avant que les deux parties n’évoquent les questions sécuritaires au Mali et en Libye.

«Nous avons beaucoup de projets dans le Sud»
Dans la région du Sud algérien «nous travaillons sur beaucoup de projets et nous veillons à ce qu’ils se concrétisent sur l’ensemble du territoire algérien», a indiqué Fabius en se référant aux quatre conventions de partenariats que venaient de signer les deux parties. En effet, sans préciser la nature des projets qui devront être installé au Sud, le ministre français a expliqué que cela relève du « choix de nos amis algériens de décider dans quelles localités s’effectuent ces prochains projets, qui seront nombreux et bien localisés», a-t-il fait savoir.

La situation en Libye est «très difficile»
Le ministre des Affaires étrangères français a, d’emblée, salué les efforts de l’Algérie pour son rôle d’intermédiation et son choix pour la solution pacifique et politique dans le règlement des conflits dans la région du Sahel, notamment au Mali, et récemment concernant le conflit Libyen. En effet, Laurent Fabius a qualifié la situation en Libye d’extrêmement «difficile» en comparaison à celle qui prévaut au Mali, a-t-il expliqué. Tout en soutenant la position algérienne qui a prôné une solution politique dans le conflit, le représentant de la diplomatie française affirme que la France «soutient» l’envoyé spécial des Nations unies (ONU), Bernardino León, qui se trouve dans ce pays et «essaie de travailler sur la possibilité d’aboutir à un accord d’union nationale entre les différentes parties libyennes». Pour attester du soutien de son pays à une solution «politique» à la crise libyenne, l’hôte de l’Algérie a rappelé avoir reçu l’émissaire onusien à Paris, il y’a quelques jours, où il lui a exprimé la position de la France, qui prône tout comme l’Algérie d’ailleurs, a tenu à préciser Fabius, «une solution politique qui ne sera possible qu’avec l’accord des différentes parties», a-t-il soutenu. «C’est très difficile», a-t-il avoué en affirmant tout de même qu’il y’a espoir et que la France «mettra tout son poids» aux côtés de l’envoyé de l’ONU pour arriver à trouver une solution. Pour lui, ce qui se passe en Libye a des incidences sur le monde entier d’une façon générale, et en particulier sur l’Europe, et pas uniquement sur la région, a-t-il estimé. S’agissant de la situation au Mali, Laurent Fabius a tenu à rendre hommage à l’Algérie qui «a mené un travail très important pour son rôle de médiateur», dans la recherche notamment d’une solution pacifique pour la paix dans ce pays, a-t-il déclaré. Le ministre a rappelé la position de son pays qui soutient la signature de l’Accord de paix, « bien travaillé » et qui devra, pour rappel, être signé vendredi prochain, à Bamako. «Nous appelons au nom de la paix dans le Mali et dans la région à la signature du texte qui a été préparé sous médiation de l’Algérie», a-t-il affirmé avant de préciser que cet accord devra être traduit et appliqué par les différentes parties. Dans son intervention, Ramtane Lamamra a assuré qu’il ne peut qu’«amplifier cet appel en faveur d’une signature par tous les acteurs maliens de l’Accord de paix et de réconciliation à l’issue du processus d’Alger», non sans afficher un optimisme quant à l’aboutissement de cette initiative. «Nous avons confiance que le processus soit un succès et j’ai mes raison de l’affirmer», a ajouté le ministre de la diplomatie algérienne.
Farid Guellil

Article précédentAffaire Khalifa : la fin de la négation et de l’oubli ?
Article suivantLutte contre le terrorisme : Messahel dissèque le phénomène

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.