Accueil ACTUALITÉ ACQUISITION EN VUE D’UN VACCIN ANTI-COVID-19 : L’Algérie cible quatre potentiels fournisseurs

ACQUISITION EN VUE D’UN VACCIN ANTI-COVID-19 : L’Algérie cible quatre potentiels fournisseurs

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L’Algérie, pays touché par la pandémie du coronavirus, à l’instar des autres États à travers le monde, suit de près l’évolution de la recherche mondiale pour trouver un vaccin contre le Covid-19.

Mieux, elle s’apprête, d’ores et déjà, à engager les démarches nécessaires auprès des fabricants pour s’assurer l’acquisition du vaccin, dès sa mise sur le marché, autrement dit, aussitôt que possible. L’enjeu est de taille : il s’agit de protéger la santé des citoyens !
En effet, dimanche passé, le président Tebboune a instruit le Premier ministre, Djerad, en vue  d’engager les contacts nécessaires avec les laboratoires des  pays avancés dans la recherche sur le vaccin contre  le coronavirus pour l’acquérir en quantité suffisante dès sa mise en vente.
Dans une déclaration à la presse, le jour même et à l’issue d’une réunion ministérielle consacrée à l’exploration du marché des vaccins anti-coronavirus, à laquelle ont pris part plusieurs ministres, ainsi que le directeur général de l’Institut Pasteur, Djerad a assuré que l’Algérie sera parmi les premiers pays à acquérir un vaccin destiné à tous ceux qui en ont besoin, indiquant que «plusieurs indicateurs confirment que bon nombre de laboratoires avaient atteint la 3e étape, à savoir les essais sur les humains, afin de s’assurer de l’efficacité du vaccin et de son effet positif sur la santé humaine».

Des contacts diplomatiques entamés
Pour sa part, invité de la Radio nationale, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a affirmé être chargé par le Premier ministre d’agir rapidement, cette semaine ou la semaine prochaine, afin de lier les contacts avec les ambassadeurs en Russie, en Chine, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, afin que les procédures de fourniture et d’achat du vaccin soient discutées. « Nous sommes en contact permanent avec les laboratoires qui se penchent sur des vaccins à travers le monde, et des rencontres sont prévues la semaine prochaine avec les ambassadeurs des pays développant des vaccins », a-t-il assuré. Le premier responsable du département de la Santé a rassuré, par ailleurs, qu’il n’y a pas de problème financier  concernant l’acquisition du vaccin anti-coronavirus, comme il ne sera pas directement testé sur les citoyens. “Nous ne testerons pas le vaccin sur nos citoyens. Les experts de l’Institut Pasteur, l’étudieront avant de l’utiliser”, a souligné le ministre. Djerad ajoute que les critères spécifiques d’acquisition du vaccin auprès des laboratoires ayant réussi sa découverte seront étudiés au travers des séances avec le Conseil scientifique pour montrer l’efficacité de ce vaccin, les étapes qu’il a traversées et ses effets secondaires sur les personnes infectées. Le ministre a expliqué que l’Institut Pasteur, à travers ses experts, aura la charge de vérifier, une fois reçu, l’efficacité du vaccin, et ce avant de procéder à son utilisation. Il s’agit surtout de vérifier les étapes scientifiques auxquelles il est soumis et si les formules internationales sont acceptées, soulignant que nos citoyens ne recevront pas le vaccin avant qu’il ne soit finalement approuvé et testé dans le pays d’origine.

La priorité au personnel médical, les cas graves et les services de sécurité
Le Professeur Benbouzid a fait également savoir qu’entre 70 et 75% des citoyens seront soumis au vaccin, précisant, toutefois, que le vaccin ne sera pas obligatoire et que l’État respecte les libertés des citoyens, tout en assurant que la priorité sera donnée au personnel médical, aux personnes atteintes de maladies chroniques, et les services de sécurité. Toujours dans le même registre, le Dr Mohamed Yousfi, exerçant à l’hôpital de Boufarik, a apporté, de son côté, lors de son passage, lundi, sur le plateau d’Ennahar TV, des éclaircissements sur le vaccin anti-Covid-19, en voie de développement. Le chef de service gastrologie a tenu à préciser que le vaccin n’était pas un remède en soi mais une prévention de fond contre le virus, expliquant qu’il renforçait les capacités d’immunité de l’organisme. S’agissant des personnes éligibles au vaccin, Yousfi a indiqué que les cas positifs au coronavirus  en étaient exclus, et que les malades chroniques, les corps médicaux, les membres de la Protection civile ainsi que toute personne impliquée, en premières lignes, dans la lutte contre l’épidémie seront prioritaires.

Point sur les candidats vaccins
Sur le terrain de la recherche, plusieurs projets de vaccins produisant une réponse immunitaire « encourageante » contre le Covid-19 sont entrés en lice à travers le monde. Dans certains pays, il est plutôt question d’entamer dans les brefs délais la production après les essais cliniques concluants. Pour le moment, sur des dizaines de candidats-vaccins, deux sont jugés concluants – l’un britannique et l’autre chinois. Ces projets de vaccin génèrent  » une forte réponse immunitaire  » et sont bien tolérés. Le vaccin chinois développé à Wuhan (Chine) par des chercheurs de plusieurs organismes, a entraîné cette double réponse immunitaire contre le coronavirus chez la plupart des participants, selon un essai distinct portant sur environ 500 personnes. Côté britannique, les travaux de recherches du vaccin sont menés par la prestigieuse université d’Oxford.
Le vaccin anglais a généré la production de deux types de réponses immunitaires dans un essai clinique sur plus de 1 000 patients, selon les spécialistes. Ces derniers affirment, dans ce contexte, que les résultats obtenus sont encourageants, du fait qu’aucun des deux essais n’a enregistré d’effets indésirables graves. Maux de tête, fièvre, fatigue et une douleur au point d’injection du vaccin ont été les effets secondaires les plus observés. En comparaison avec le vaccin chinois en voie de développement, l’antidote britannique a révélé, vingt-huit (28) jours après l’injection du candidat-vaccin, que plus de 90 % des participants à l’essai présentaient des anticorps neutralisants dans le sang, contre environ 85 % dans l’essai chinois.
Ces essais cliniques sont encore dans une phase préliminaire, et leur efficacité devra être établie dans un essai de phase 3, sur un nombre de participants plus important, avant d’envisager leur commercialisation à grande échelle. Pour ces besoins, le gouvernement britannique a ouvert un registre à destination des volontaires qui voudraient participer aux essais, espérant rassembler d’ici octobre 500 000 participants potentiels. Les essais cliniques déjà cités ne sont pas les seuls à travers le monde. D’autres tests cliniques sont, en effet, sur la bonne voie à travers nombre de pays qui affichent l’espoir de disposer, d’ici quelques mois, d’un vaccin efficace.
La Russie, numéro 4 mondial en nombre de contaminations (777 486 cas), espère produire, avec ses partenaires, quelque 200 millions de doses d’un vaccin contre le coronavirus cette année si les essais cliniques sont réussis. Selon Moscou, le premier stade des essais cliniques en Russie « est déjà achevé, et le deuxième doit se terminer vers le 3 août ». Le troisième stade des essais devrait ensuite avoir lieu à la fois sur le territoire russe et dans plusieurs autres pays et se solder par une certification en Russie « dès août ».
Juste après cela, la Russie envisage de lancer une production de masse. Le Fonds souverain russe s’attend à ce que les pays partenaires approuvent la certification de ce vaccin « en septembre ». Une fois certifié, le vaccin sera produit à la fois en Russie et dans d’autres pays partenaires.
L’Union européenne (UE) s’oriente, de son côté, vers plusieurs groupes pharmaceutiques, à savoir Sanofi, Johnson & Johnson, Moderna, BioNtech et CureVac pour conclure des accords d’achats anticipés de vaccins potentiels contre le Covid-19.
Le bloc européen prévoit de sécuriser, au cours du second semestre de l’année prochaine, 300 millions de doses du vaccin potentiel développé par le français Sanofi en coopération avec le britannique GlaxoSmithKline, outre l’approvisionnement de 200 millions de doses du vaccin potentiel du géant américain Johnson & Johnson. La biotech américaine Moderna est également à un stade avancé de la recherche d’un vaccin. La semaine dernière, le géant américain a annoncé qu’il débuterait le 27 juillet la phase 3 de son candidat-vaccin contre le Covid-19, pour tester son efficacité sur 30 000 personnes aux États-Unis : la moitié d’entre elles recevront une dose de 100 microgrammes, les autres un placebo.
Selon la London School of Hygiene & Tropical Medicine, vingt-trois (23) vaccins contre le coronavirus sont en cours d’essais cliniques dans le monde entier et 140 autres sont en phase de développement précoce.
Brahim Oubellil

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