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À DEUX JOURS DE LA FIN DE LA CAMPAGNE RÉFÉRENDAIRE : Parole aux partis politiques et la société civile

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La campagne pour le référendum sur la révision constitutionnelle du 1er novembre prochain, entamée le 7 octobre, prendra fin dans deux jours. Exceptionnelle, qu’elle a été marquée par l’absence de rassemblements populaires à cause de la pandémie de Covid-19. Autre exception de taille, c’est pour la première fois dans les traditions électorales nationales que la société civile a été grandement impliquée pour convaincre les citoyens à participer massivement au vote, en menant des rassemblements dans des salles, faire des interventions sur les plateaux de télévision et investir autant que faire se peut les réseaux sociaux. Sauf que, l’opération ne s’est pas passée de quelque couac. Le discours politique a pris une autre tournure et a viré à la dérive verbale, comme en ont fait « preuve » les ministres de la Jeunesse et des Sports et des Affaires religieuses et des Waqf. Ce qui a provoqué la colère des citoyens, suscitant une polémique sur la scène politique et nationale. Mais, durant ces trois semaines, les réseaux sociaux ont constitué une alternative pour le débat, quoique le discours, et là encore, dévie de ses règles. Ainsi, quelques partis politiques et associations qui représentent la société civile, dont certains n’ont pas répondu à notre appel, ont donné leur avis et apprécié le déroulement de la campagne électorale et surtout sur la qualité du discours politique diffusé.

Jil Jadid : « une campagne terne »
Pour le président du parti Jil Jadid, Djilali Sofiane, la campagne référendaire s’est déroulée dans une atmosphère plutôt particulière à cause du coronavirus. Mais aussi une absence flagrante d’une classe politique à la hauteur des évènements. « Il est devenu évident pour tous qu’il n’y a pas de classe politique de grande compétence. il reste les partis de l’ancienne alliance présidentielle qui est discréditée totalement », regrette-t-il. « Le règne des partis politiques n’a pas d’emprise réelle sur la population vu les années précédentes où ils étaient mis sous contrôle », a-t-il expliqué la cause. Djilali dira que la classe politique est restée très « superficielle et terne » et qu’elle n’était pas « brillante», en raison, précise-t-il, de la crise sanitaire, les retombées du Hirak et le changement politique actuel. Concernant la participation de la société civile il dira « ce n’est pas sa vocation la politique, sa tâche est de défendre des causes qui touchent à la vie quotidienne des citoyens dans les différents domaines, mais pas dans la politique. »

EL-Binaâ : « que des attaques contre le ‘’oui’’ »
En dénonçant les attaques à l’égard de son parti après avoir annoncé sa position par rapport au référendum, le porte-parole du Mouvement El-Binaâ, Hocine Salah, a indiqué que la majorité des partis politiques « se sont attaqués à notre position, et n’ont pas défendu les leurs ». Justifiant la position du parti, il déclare : «nous avons dit oui parce que cette Constitution contient pas mal d’amendements qui ont été proposés par le mouvement et d’autres émis par le parti ». Concernant le déroulement de la campagne, il dira que « celui qui a suivi l’activité politique nationale remarquera que les adeptes de l’abstention n’ont pas mené une campagne et ceux qui sont contre le processus électoral non plus. Ils se sont beaucoup plus attaqués à la position du mouvement El Binaâ qu’à faire campagne pour le non. C’est ce que nous avons remarqué » Enfin, le PP d’El Binaa, a conclu : «  je dirais que c’était des attaques beaucoup plus qu’une campagne pour le non ».

Front El Moustakbal : « des discours haineux »
Selon un membre du Bureau national du Front el Moustakbal, Chams El-Dinne Oumdour, en l’occurrence, la campagne référendaire s’est « bien » déroulée malgré la conjoncture sanitaire difficile. «Nous avons assisté à un vrai débat dans les salles, les médias et les réseaux sociaux », avec la participation de tous les acteurs que ce soit des associations, représentants de la société civile, des partis politiques et des personnalités nationales. « Il faut noter que c’est la première fois que la société civile participe à un tel évènement. Ce qui est encourageant. » Et à lui de constater que « lors de cette campagne tout le monde était convaincu que la révision de la Constitution et ce référendum sont importants pour bâtir une nouvelle Algérie. » Pour le discours politique, il distingue des discours de « certains aristocrates » mais « pas politiques ». Malgré cela, « notre parti les qualifie d’actes isolés et qu’ils ne représentent et ne reflètent pas la vraie intention de ses auteurs », a-t-il expliqué. Par contre, de façon générale, « le discours était plus ou moins à la hauteur, mais il y avait des voix qui s’exprimaient par la haine appelant à la « fitna » notamment sur les réseaux sociaux, envers les institutions de l’État, et les partisans du «  oui » ». Et de finir par conclure que la nouvelle Constitution « mettra fin » aux discours extrémistes.

Saïdi (MSP) : « une mobilisation politique positive »
Le responsable du MSP, Abderrahmane Saïdi, a indiqué, hier, sur les ondes de la radio nationale qu’« il y a une mobilisation politique que nous considérons comme positive pour le pays. Cela prouve qu’il y a de l’intérêt pour cette constitution, qui tient compte de la désertification politique et des réticences politiques, et doit donc impliquer les jeunes dans le domaine politique et les préparer à porter le flambeau. »

CNES : « forte participation de l’élite »
Rappelant la position du CNES (Conseil national des enseignants du supérieur), qui a appelé à la participation massive des citoyens en général et de la famille universitaire en particulier, au référendum du 1er novembre, le porte-parole de cette organisation syndicale, Chadli Saadoudi, a indiqué que le CNES a participé à la campagne électorale avec la société civile, et il estime cette opération de « positive » surtout qu’elle a vu la participation forte de l’élite et des jeunes. Ce qui était, pour le CNES, absent dans le passé. « Le discours s’est vraiment amélioré par rapport à la campagne précédente », estime le représentant du CNES. Précisant que la campagne « était ouverte » à toutes les associations et organisations, malgré, dit-t-il, qu’ « on a été privé de faire des meetings dans les universités à cause du coronavirus; mais, cela nous a pas empêchés de participer dans d’autres rassemblements ».
Sarah Oubraham

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