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Islam en France : il y a 90 ans, la Grande Mosquée de Paris ouvrait ses portes

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Il y a 90 ans, la Grande Mosquée de Paris avait ouvert ses portes aux fidèles musulmans, non loin du Jardin des Plantes, dans le 5e arrondissement de Paris, prônant depuis le 15 juillet 1926, un islam ouvert, tolérant et foncièrement attaché au dialogue inter-religieux.

Par l’édification de cette mosquée, au cœur de la capitale, la France a voulu marquer, au début du siècle dernier, sa reconnaissance du sacrifice des dizaines de milliers de soldats musulmans morts (70.000) sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, notamment à la bataille de Verdun, qui a duré 300 jours et durant laquelle 5000 Algériens ont laissé leur vie. Le projet d’une mosquée à Paris est ancien (plusieurs tentatives en 1848, 1878, 1885, 1895), mais il est devenu concret au lendemain de la bataille de Verdun, dont l’une des raisons qui a motivé les autorités française était de couper l’herbe sous le pied aux Allemands qui construisaient des mosquées pour les prisonniers français de confession musulmane. La première pierre de la mosquée de Paris a été posée le 19 octobre 1922. Le Maréchal Lyautey, qui avait inauguré les travaux, avait déclaré : «Quand s’érigera le minaret que vous allez construire, il ne montera vers le beau ciel de l’Ile de France qu’une prière de plus dont les tours catholiques de Notre-Dame ne seront point jalouses». Fondée par l’Algérien Kaddour Benghabrit, la Mosquée de Paris, première mosquée du monde occidental après la chute d’al-Andalous, est bâtie sur un terrain de 7.500 m2 dans une architecture mauresque propre aux pays du Maghreb. Avec son minaret de 33 mètres, elle ressemble beaucoup à la Grande mosquée d’Alger (Djamaâ El Kebir), construite par Youssef Ibn Tachfin en 1097. La mosquée, ainsi que le centre islamique, ont été inscrits sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 9 décembre 1983 et reçoit également le label «Patrimoine du XXe siècle». Depuis sa création, cette fondation pieuse, philanthropique, culturelle, a pris une certaine orientation humanitaire et universelle. C’est ainsi que la mosquée avait joué un rôle important dans la protection des juifs pendant l’occupation nazie. C’est grâce à son recteur de l’époque, Kaddour Benghabrit, que La Grande Mosquée de Paris a servi de point de ralliement et de porte de sortie pour échapper aux nazis en fournissant aux juifs de faux papiers. Pour la gestion de la Mosquée, rappelle-t-on, l’Algérie contribue avec une subvention de 2 millions d’euros par an, en plus des salaires des 120 imams détachés d’Algérie. «Aujourd’hui, comme hier, la Grande Mosquée de Paris continuera à œuvrer avec sa Fédération nationale de mosquées, et toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans son message, pour défendre sa vision d’un islam ouvert, tolérant, foncièrement attaché au dialogue inter-religieux comme au vivre-ensemble», a affirmé son recteur à l’occasion du 90e anniversaire. Véritable centre de référence pour les musulmans de France, la Grande Mosquée de Paris, grâce à son institut, prodigue des fatwas, oriente les musulmans dans leur vie cultuelle, annonce, en collaboration avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), le début et la fin du Ramadhan, après l’observation lunaire et organise des tables-rondes thématiques pour donner beaucoup plus de compréhension sur l’islam, deuxième religion en France. Les prêches du vendredi, prononcés par ses imams en arabe et en français, prônent la tolérance et l’amour d’autrui et fustigent tout extrémisme et radicalisme.

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