Ouverts, jeudi dernier, les travaux de la quatrième Commission des Nations unies (ONU), en charge des Questions politiques spéciales et de décolonisation, se penchent sur la question de la décolonisation du Sahara occidental. Les intervenants ont mis l’accent sur «l’éradication du colonialisme», selon l’esprit et les textes de la Charte de l’ONU, en cette troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. Exprimant leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, la Communauté d’États latino-américains et des Caraïbe (Celac) a réaffirmé, à cette occasion, «son engagement à l’éradication totale du colonialisme dans toutes ses formes» et réitéré son appel, dans lequel la Celac invite les États membres de l’ONU «à continuer à contribuer, positivement, à cet objectif». L’ambassadeur équatorien, Diego Morejón, intervenant au nom de la Celac, -dont son pays assure la présidence en cours de ce groupe des États latino-américains et des Caraïbes-, a réaffirmé «le soutien ferme» de la Celac, aux efforts du Secrétaire général de l’ONU et son Envoyé personnel, afin, a-t-il souligné, «de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable devant permettre l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a déclaré Diego Morejón. Position de principe des pays de l’Amérique latine, dictée, faut-il le rappeler, par l’histoire de ses peuples ayant connu le joug colonial, notamment celui d’Espagne. Ce même colonisateur espagnol, au Sahara occidental, qui en se désengageant de ses responsabilités politiques et historiques a tourné le dos au parachèvement de la décolonisation des territoires sahraouis, à travers la teneur des Accords de Madrid, lesquels ont ouvert la voie au Royaume chérifien en envahissant militairement, en 1975, le Sahara occidental. L’intervenant au nom de la Celac a exprimé le souhait de voir «continuer» les efforts de Christopher Ross, l’Envoyé personnel pour le Sahara occidental, du Secrétaire général de l’ONU, pour «la relance des négociations plus intensives et substantielles» entre les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc, et ce, a-t-il ajouté, pour aboutir à «une solution à ce conflit, conformément au Droit international». Pékin pointe du doigt la lenteur du processus de décolonisation Intervenant à cette séance de travail de la quatrième Commission de l’ONU, le représentant de la Chine, Wei Zonglet, a indiqué que Pékin «avait toujours apporté son soutien aux travaux du Comité spécial de la décolonisation des Nations unies», a-t-il rappelé. Et de poursuivre son allocution, en exprimant «le regret de constater qu’il existe toujours des peuples colonisés» et aussi sur «la lenteur des processus de décolonisation». Faisant part de son espoir de voir «les puissances administrantes et le Comité spécial de la décolonisation coopérer pleinement en vue de l’application des Résolutions pertinentes de l’ONU dans ce domaine», lesquels documents onusiens stipulent le droit des peuples, dont le peuple du Sahara occidental à l’autodétermination. Quant au représentant du Mexique aux débats de la quatrième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions politiques spéciales de la décolonisation, Ricardo Alday a réaffirmé «l’engagement» de son pays à soutenir les efforts de l’ONU pour trouver une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental. Il a soutenu, à ce propos, devant l’assistance: «Nous réitérons notre total engagement envers le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination», a-t-il déclaré, jeudi, premier jour des travaux de la Commission précitée de l’ONU. Le diplomate mexicain a également exigé, dans son intervention, que le mandat de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) «soit élargi à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental», et d’ajouter, «à l’instar des autres Missions onusiens de paix dans le monde», a-t-il précisé. Le représentant du Venezuela, Rafaël Ramirez Carreno, a réaffirmé l’attachement de Caracas «au droit inaliénable des peuples sous domination coloniale ou occupation étrangère à l’autodétermination», conformément aux textes et l’esprit de la Charte des Nations unies. En rappelant que «l’accroissement du nombre d’États membres de l’ONU témoigne du processus de décolonisation en cours, depuis les années 1960», il invite les membres de la quatrième Commission d et l’Assemblée générale de l’ONU à «intensifier les efforts pour permettre aux peuples des territoires non autonomes d’exercer leur plein droit à l’autodétermination, y compris l’indépendance», a-il- insisté. Exprimant «la solidarité et l’engagement de Caracas en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui et l’indépendance du Sahara occidental», Rafaël Ramirez Carreno inscrit «l’occupation par le Maroc du Sahara occidental sur le registre des violations flagrantes du Droit international», a-t-il soutenu. Ne manquant pas à cette occasion d’exprimer que son pays demeure préoccupé par les tentatives de l’occupant marocain de promouvoir des voies de solution» dans son conflit avec le Front Polisario sur le Sahara occidental «en dehors» de ce que stipule le Droit international pour une question de décolonisation inscrite aux Nations unies. Affirmant plus loin dans son intervention que «l’indépendance ne se négocie pas, c’est un droit inaliénable du peuple sahraoui», conclut-il. La quatrième Commission des questions politiques spéciales et de décolonisation poursuivra la séance des interventions sur le Sahara occidental, demain, en matinée. Il y a lieu de noter que les travaux de cette Commission se tiennent dans un contexte marqué par la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. Le groupe parlementaire d’amitié et de fraternité Algérie-Sahara occidental, prend part à New York, jusqu’au 13 octobre prochain, aux travaux de la séance d’audition organisée par la 4e Commission précitée des Nations. Présidée par la parlementaire Saïda Bounab-Brahem, il sera question d’intervenir à cette occasion, sur le thème, rappelons-le, : «Inviter la communauté internationale à assumer ses responsabilités à l’égard du peuple sahraoui qui lutte pour son droit à l’autodétermination, conformément aux résolutions y afférentes».
Karima Bennour