Aïn Témouchent : 108 familles du douar Chafaâ attendent d’être relogées

La décision de reloger les 108 familles du douar Chafaâ, dans la commune de Sidi Ben Adda, chef-lieu de commune située à 6km à l’ouest d’Ain Témouchent, est-elle prise à la hâte ? C’est autour de cette question que le débat s’est focalisé, ces derniers temps et que beaucoup de gens voulaient le perdurer pour moult raisons évoquées à tort ou à raison. Il est à noter que les habitations du douar en question devraient être démolies, il y a bien longtemps et pour des considérations multiples les choses ont tardé à voir le jour laissant cumuler derrière elles d’autres problèmes qui ont compliqué davantage l’opération de démolition et de relogement.
Les Haouch qui étaient composés d’une ou deux familles, au début des années 2000, se retrouvent avec deux et plus avec un nombre important d’enfants. L’équation simple est devenue par la suite une inéquation à plusieurs paramètres pas facile à résoudre. Et les locataires aux postes de commande de l’APC sont confrontés à ce genre de difficultés. Ils ne peuvent pas donner autant de logements à autant de familles habitant le même Haouch, croit-on savoir. Cette problématique a fait retarder et le relogement et la démolition du douar Chafaâ, dont l’assiette foncière qui est importante devait servir à d’autres programmes et équipements publics, selon la première variante datant de l’ex-APC. Du côté des habitants, personne n’est contre la démolition et le relogement des familles ciblées, sauf celles qui, selon toute vraisemblance, disposent des arrêtés de propriété. Celles-ci, si c’est le cas, leur situation est à revoir à part bien entendu. Les habitants qui ont voulu se confesser à la presse exigent une justice sociale, c’est-à-dire autant de familles par Haouch autant de logements. C’est la formule qui arrange tout le monde et qui a fait l’unanimité au niveau du douar, racontent des témoins oculaires. « Selon un grand-père, comment la commission de distribution de logements de la daïra octroie deux logements pour trois familles vivant dans un même Haouch ? Et où ira le père de famille omis par la commission de distribution de logements, se demande ce dernier visiblement exténué et bavant de rage. Personne des responsables locaux ne trouve quoi dire devant cette situation et intérieurement on ne peut que décrier ce genre de comportement mais faudrait-il, qu’ils aient le courage de dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas. En toute âme et conscience on doit s’éloigner de l’esprit des vieux comportements de l’époque du relogement à l’issue du tremblement de terre du 22 décembre 1999. Oui c’est ça qu’il est convenu d’appeler la fuite en avant des responsables qui excellent d’agir de la sorte. « Ça attire évidement la haine et développe l’esprit de rancune et de revanches. Une fitna, dit un sexagénaire, rencontré ce samedi devant son domicile à démolir. Mais dans un autre contexte, il y a lieu de distinguer le bon grain de l’ivraie. Car en pareille situation beaucoup aiment nager dans les eaux troubles. Partir à pas ferme et ne pas se presser est ce qui est demandé de faire. Quant aux pères de familles se sentant léser, la réglementation prévoit les recours auprès de la commission de wilaya habilitée à diligenter une enquête et faire valoir les recours qui se tiennent de bout en bout avec des preuves irréfutables. Du côté des collectivités locales, l’heure est à la raison et la sagesse. On apprend par ailleurs que le maire vient de rassurer les familles du douar en leur disant que le programme est ambitieux et qu’une commission va étudier la situation des familles supposées lésées au cas par cas. L’on veut bien et l’on met notre main dans la main du maire à condition que des assurances soient faites en bonne et due forme aux familles qui sont dans l’étroit. La décision revient-elle au maire et à son exécutif ? Certainement.
Boualem Belhadri