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Grand succès du film «Timbuktu» à Alger

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«Timbuktu», un long métrage de fiction sur la résistance des Maliens aux groupes extrémistes religieux et le danger de l’obscurantisme, du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, a été projeté, mercredi soir, au public, qui s’est déplacé en grand nombre au cinéma El-Mouggar à Alger. Seule projection à afficher complet, ce film d’une durée de 97 mn, qui a eu un franc succès auprès du public, a été projeté en compétition officielle du 5e Festival international du cinéma d’Alger (Fica), dédié au film engagé, qui se tient depuis vendredi dans la capitale. «Timbuktu» croise le destin de plusieurs personnages, confrontés au diktat d’intégristes qui cherchent à imposer leur vision rétrograde de l’Islam à travers «la Police islamique», bouleversant habitudes, modes de vie et traditions. Non loin de cette ville, Tombouctou, en proie à un nouvel ordre moral, Abderrahmane Sissako va brosser le portrait de Kidane (Ibrahim Ahmed aka Pino), un berger touareg vivant avec sa femme et sa fille aux abords de la cité, et qui sera enfermé puis jugé par les fondamentalistes après avoir tué accidentellement un homme. Le cinéaste alterne entre les changements brutaux subis par les habitants de Tombouctou (interdiction de la musique, mariages forcés, obligations pour les femmes de porter des gants et de se voiler, etcà) et le drame personnel vécu par la famille de Kidane. Les fondamentalistes sont, pour leur part, présentés avec dérision par le cinéaste qui insiste sur l’absurdité des règles qu’ils cherchent à imposer sans être capables de les respecter eux-mêmes. La résistance aux règles des extrémistes est, quant à elle, montrée à travers le personnage de l’imam de la cité, représentant l’Islam de «paix et de dialogue», implanté dans cette ville depuis des siècles ou portée par de nombreux personnages de femmes (vendeuses, chanteuses, mères de familles). «Choqués par la violence» portée à l’écran de manière crue (crimes de sang froid, lapidation, oppression), «amusés» par les fondamentalistes tournés en dérision, «subjugués» par des plans sublimant la beauté de la nature ou «profondément solidaire», les spectateurs ont grandement apprécié cette œuvre. «Pour un peuple qui a déjà connu les affres de l’intégrisme, nous ne pouvons qu’être émus devant tant de détresse et révoltés par tant de violence et de cruauté» ont indiqué des spectateurs à la sortie de la projection, tout en saluant «le génie» de l’écriture de ce film et les choix esthétiques qui ont font un œuvre «qui interpelle le spectateur, tout en le faisant rêver». Inauguré vendredi, le 5e Festival international du cinéma d’Alger (Fica) dédié au film engagé prendra fin jeudi soir après la cérémonie de remise des prix.

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