Après le caftan, Khit Errouh ou encore le Zellige, les Marocains veulent s’approprier aussi le couscous algérien. Il aurait suffi que le ministre de la Communication Mohamed Meziane l’affirme devant les membres du Conseil de la nation que la presse marocaine s’emballe et en fasse un sujet d’actualité, au moment où pourtant le monde est tourné vers le Moyen-Orient où une guerre est annoncée entre l’entité sioniste et l’Iran dont les répercussions ne rassurent point. En effet, alors que l’humanité est inquiète face à la menace de l’usage d’armes nucléaires qui peut en découler de cette guerre en escalade, le pays voisin de l’Ouest cherche à prouver par tous les moyens, qu’il n’en a pas d’ailleurs, que le couscous lui appartient. La vérité sortit de la bouche du ministre Meziane ça l’a tellement dérangé que cela l’a même poussé à aller chercher secours auprès de certains médias français dont (Marie France). Ce magazine a mis en doute les propos de notre ministre et a défendu la thèse de la marocanité de ce plat « né chez nos ancêtres les Numides ». Il faut savoir que le ministre a été catégorique : « Tous les anciens historiens disent que le couscous est apparu pour la première fois dans l’histoire en Algérie », avait-il déclaré. Il a appuyé ses propos sur une étude d’un historien français réalisée au début du siècle dernier. Pour lui, ce nouvel épisode autour du couscous s’inscrit dans une stratégie plus large d’ «appropriation culturelle » menée par le Maroc, particulièrement dans les années 1990, lorsque l’Algérie traversait sa décennie noire. Face aux membres du Conseil de la nation, Mohamed Meziane n’a pas évoqué uniquement la cuisine: il a accusé le royaume chérifien d’avoir profité de l’instabilité algérienne pour s’emparer de son patrimoine culturel, architectural et artistique. Le couscous n’en serait qu’un exemple parmi d’autres. « Ce produit national a été injustement attribué au voisin occidental », avait-il affirmé.
A. N.
