La réunion tenue lundi à Alger par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, et la cheffe par intérim de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Stéphanie Khoury, qu’il a reçue, le même jour, a donné l’occasion à Ahmed Attaf de rappeler, dans une déclaration à la presse, la position de l’Algérie concernant la situation en Libye.
La persistance de la crise libyenne est due, en premier lieu, à l’accroissement et à la complexité des interventions étrangères dans les affaires internes de ce pays frère, a expliqué Ahmed Attaf. C’est pourquoi, il estime que « la solution à cette crise consiste essentiellement à écarter et à mettre fin à ces interventions, quelles que soient leurs formes ou leurs fins, politiques, militaires ou sécuritaires ». En sa qualité de pays frère et voisin de la Libye, l’Algérie appelle encore une fois, a-t-il rappelé, toutes les parties étrangères à ne pas s’immiscer dans les affaires de la Libye et à mettre un terme aux politiques, aux pratiques et aux agissements susceptibles de semer la division et de creuser davantage le fossé entre les enfants du même pays ». L’Algérie « demeure profondément convaincue que mettre fin à ces interventions aura un impact majeur permettant aux frères libyens de dépasser les tiraillements actuels et de parvenir à un terrain d’entente permettant à tous de contribuer à un processus inter-libyen, à tourner la page des différends et à mettre fin définitivement à la crise », a-t-il insisté. Pour l’Algérie, ce terrain d’entente devra déboucher sur « l’organisation d’élections libres et intègres, à travers lesquelles le peuple libyen donnera la légitimité aux plus compétents à ses yeux et en mesure de le représenter et de défendre ses intérêts », a-t-il ajouté. Au final, la tenue de ces élections verra naître des institutions unifiées, fortes et capables de contrecarrer toute éventuelle ingérence, mais également de redorer le blason de l’État libyen de manière à retrouver la place naturelle qui lui sied sur l’échiquier régional et international, selon les propos de Ahmed Attaf. La cheffe par intérim de la MANUL, était en visite en Algérie dans le cadre de la concertation et de la coordination Algérie-ONU sur l’évolution de la situation en Libye. Ahmed Attaf a réaffirmé le soutien total et inconditionnel de l’Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité et à travers ses positions au sein de différents organisations et groupes régionaux, en tête desquels l’Union africaine, aux efforts de l’ONU pour trouver une solution à la crise en Libye qui dure depuis 13 ans. On sait que la crise en Libye a été volontairement créée, en 2011, par l’intervention militaire des pays de l’OTAN qui a abouti à l’assassinat du dirigeant libyen, Mouâmmar El-Kaddafi.
M. R.