Le 418ème jour de l’agression israélienne sur Ghaza a été marqué par de nouvelles atrocités, avec trois massacres commis par les forces d’occupation israéliennes dans la bande de Ghaza au cours des dernières 24 heures.
Selon le ministère de la Santé de Ghaza, ces frappes ont fait 33 martyrs et 134 blessés, dont un grand nombre de civils. Parmi les victimes, on compte des enfants et des femmes, la majorité de ceux tués depuis le début de l’attaque israélienne le 7 octobre 2023. Les frappes israéliennes ont particulièrement visé des familles dans le nord de Ghaza, près de l’hôpital Kamel Adwan, une zone déjà soumise aux pires conditions d’agression et de purification ethnique depuis plus de 40 jours. Des témoins oculaires rapportent qu’un bombardement israélien a touché un domicile dans les environs de l’hôpital, tuant et blessant plusieurs Palestiniens. Les services de secours, déjà largement affectés par la guerre, n’ont pas pu atteindre toutes les victimes, car de nombreuses personnes sont toujours coincées sous les décombres ou dispersées sur les routes. Depuis le début de l’agression, le nombre total de martyrs à Ghaza dépasse désormais les 44 000, avec plus de 104 000 blessés. Cependant, ces chiffres restent incomplets en raison de l’intensité des bombardements israéliens, des interruptions répétées des communications, et du manque de carburant et de matériel lourd nécessaires pour les opérations de sauvetage. Les infrastructures de santé et de communication ont été gravement endommagées, rendant encore plus difficile la documentation et la gestion de la catastrophe humanitaire. Les autorités de Ghaza ont précisé qu’il était toujours impossible pour les équipes d’ambulance et de défense civile d’accéder à certaines zones, notamment dans les quartiers les plus touchés par les bombardements israéliens. Depuis le 5 octobre, ces équipes sont également devenues cibles de l’armée israélienne, qui a intensifié ses attaques contre leurs véhicules et personnels. En outre, la situation des milliers de déplacés est devenue encore plus critique. Les camps de réfugiés improvisés ont été frappés par de fortes pluies, submergeant les tentes et aggravant les conditions de vie déjà insoutenables pour les personnes qui fuient les bombardements. L’ONU a estimé que les femmes et les enfants représentaient environ 70 % des victimes de cette guerre entre novembre 2023 et avril 2024. En dépit de la souffrance de la population de Ghaza, la communauté internationale semble prendre conscience de l’ampleur de la tragédie, bien que des mesures concrètes et immédiates restent absentes pour mettre fin à ce conflit dévastateur. Les appels à un cessez-le-feu et à l’accès humanitaire continuent de se multiplier, mais la situation demeure critique et les perspectives de paix, incertaines. Le ministère de la Santé de Ghaza a appelé les familles des martyrs et des disparus à compléter les enregistrements de leurs proches dans les registres officiels afin de faciliter l’identification et le suivi des victimes de cette agression meurtrière.
190 journalistes tombés en martyrs
Le bureau de presse gouvernemental de Ghaza a annoncé ce mercredi une nouvelle tragédie : le nombre de journalistes tués dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression israélienne, le 7 octobre 2023, a désormais atteint 190. Cette annonce intervient après la mort du journaliste Ala’a Fawzi Barhoum, un rédacteur en chef qui travaillait pour plusieurs médias. Dans un communiqué, le bureau de presse a fermement dénoncé les attaques israéliennes ciblant les journalistes palestiniens, les qualifiant de crimes de guerre. « Israël est entièrement responsable de ces meurtres », a déclaré le bureau. Il a également appelé la communauté internationale, ainsi que les organisations de défense des droits des journalistes à travers le monde, à prendre des mesures contre Israël, à poursuivre le pays en justice au niveau international et à exercer des pressions pour mettre fin aux crimes continus de l’occupation, y compris l’éradication de journalistes palestiniens. Dans un autre développement, un reportage de notre correspondant à Ghaza a rapporté qu’en ce matin du mercredi (27/11), des avions israéliens ont frappé une école située dans le quartier du Tunnel, à Ghaza. Le bombardement a causé plusieurs morts et blessés parmi les civils. Cette école, connue sous le nom de « l’école des affiliés », avait déjà été la cible d’une attaque israélienne il y a deux mois, une attaque qui avait été qualifiée de « massacre de l’aube », en raison de sa violence extrême. Cette situation tragique souligne la gravité de l’agression israélienne, non seulement contre les populations civiles mais aussi contre les professionnels des médias, qui sont souvent pris pour cibles dans ce conflit.
La Résistance « prête » pour un cessez-le-feu à Ghaza
La résistance palestinienne a affirmé son engagement à coopérer avec toute initiative visant à instaurer un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, où elle mène des combats contre les forces israéliennes depuis plus d’un an. Cette déclaration survient après l’annonce d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, qui a été largement salué. Dans un communiqué, la résistance palestinienne a précisé : « Nous réaffirmons notre volonté de collaborer avec toute initiative pour un cessez-le-feu à Ghaza. Nous sommes déterminés à stopper l’agression contre notre peuple, conformément aux principes que nous avons convenus nationalement : un cessez-le-feu, le retrait des forces d’occupation, le retour des déplacés et un véritable échange de prisonniers. » Elle a également lancé un appel à la communauté internationale, notamment aux pays arabes, islamiques et aux puissances libres du monde, pour exercer une pression sérieuse et constante sur les États-Unis et Israël afin de mettre fin à ce « massacre continu » à Ghaza. Un responsable de haut rang de la résistance palestinienne, sous couvert d’anonymat, a déclaré que la résistance est « prête à signer un accord » pour une trêve avec Israël, soulignant que le cessez-le-feu au Liban représente un « grand succès pour la résistance ». Il a ajouté que la direction de la résistance a informé les médiateurs en Égypte, au Qatar et en Turquie que le mouvement est disposé à conclure un cessez-le-feu et un accord d’échange de prisonniers, à condition qu’Israël respecte ses engagements. Toutefois, selon lui, Israël continue de retarder un tel accord et de poursuivre sa « guerre d’extermination » contre le peuple palestinien. Le responsable a insisté sur le fait que la résistance reste déterminée à mettre fin immédiatement à l’agression et à la guerre d’extermination, mais que la lutte continuera tant que l’occupation israélienne persistera. De son côté, les brigades de résistance palestiniennes ont revendiqué plusieurs attaques contre les troupes israéliennes sur différents fronts dans la bande de Ghaza. Les membres de la résistance ont annoncé avoir réussi à faire exploser un bâtiment piégé avec un groupe de soldats israéliens à l’est du camp de Jabalya, dans le nord de Ghaza, causant plusieurs morts et blessés parmi les soldats israéliens. Ils ont également affirmé avoir attaqué deux tanks « Merkava » avec des obus « Yassine 105 » et des charges explosives. Les brigades de la résistance palestinienne ont également ciblé les soldats et véhicules blindés israéliens stationnés dans la zone stratégique de « Netsarim », qui divise Ghaza en deux, avec des roquettes de courte portée de calibre « 107 ». Dans la même région, la résistance islamique a frappé des positions israéliennes avec des roquettes « 107 » et a montré des images de leurs attaques contre les soldats israéliens présents autour du club sportif de Jabalya. Elles ont aussi revendiqué des frappes contre des positions militaires israéliennes près de la frontière palestino-égyptienne, au sud de Rafah, avec des obus de mortier. Les autorités israéliennes ont rapporté que deux soldats ont été gravement blessés dans les récentes attaques, l’un dans le secteur de Ghaza, l’autre près de la frontière avec le Liban.
Israël intensifie ses raids et arrestations en Cisjordanie occupée
Les forces israéliennes ont lancé une nouvelle offensive hier dans la ville de Tubas et le camp de réfugiés d’Al-Far’a, situés au nord de la Cisjordanie occupée. Selon des témoins oculaires, une importante unité militaire israélienne a envahi la ville et ses environs, entraînant des affrontements armés avec des Palestiniens. Des explosions ont été entendues au cours de l’opération, qui a également conduit à l’arrestation d’au moins un Palestinien. Les témoins ont rapporté que des bulldozers militaires israéliens ont été utilisés pour démolir des infrastructures et des biens palestiniens dans le camp de réfugiés d’Al-Far’a. De son côté, la branche militaire du mouvement Jihad islamique, les Brigades d’El-Qods, a revendiqué l’attaque contre les forces israéliennes en faisant exploser une bombe artisanale contre des véhicules militaires israéliens, tout en poursuivant les affrontements avec les troupes d’occupation. Plus tôt dans la journée, des raids israéliens ont également eu lieu dans plusieurs autres villes et villages de la Cisjordanie occupée, entraînant l’arrestation de plusieurs Palestiniens. Selon la Commission des affaires étrangères et le Club du prisonnier, 15 civils palestiniens, dont un étudiant, des enfants et des anciens prisonniers, ont été arrêtés. Les arrestations ont eu lieu dans des villes telles que Qalqilya, Ramallah, El-Khalil, Naplouse, Bethléem et Tubas, accompagnées de campagnes de harcèlement, de violences et de menaces envers les détenus et leurs familles. Depuis le début de l’agression israélienne contre le peuple palestinien en octobre 2023, le nombre d’arrestations en Cisjordanie, y compris à El-Qods occupées, a dépassé les 11 800 Palestiniens. Ces arrestations font partie d’une escalade de la répression israélienne, caractérisée par des enquêtes et des fouilles dans les villes et camps de réfugiés palestiniens. Cette offensive est perçue comme une forme de punition collective visant l’ensemble de la société palestinienne, dans un contexte de guerre de génocide en cours, selon les déclarations des organisations de défense des droits humains palestiniennes. Les opérations israéliennes se poursuivent dans la région, exacerbant encore plus les souffrances des Palestiniens dans une période de crise humanitaire grave. La communauté internationale continue d’exprimer son inquiétude face à la situation, alors que l’armée israélienne intensifie ses mesures de contrôle sur les territoires occupés.
M. Seghilani