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Visite du président tchadien en Algérie : privilégier la voie politique sur le chaos libyen

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Avant qu’il ne quitte Alger, où il était en visite d’État de trois jours, le président Tchadien a déclaré, la veille, que «les points de vue de l’Algérie et du Tchad sur les questions libyenne et malienne sont les mêmes», au terme d’un entretien avec le président Bouteflika. Qu’en sera -t-il- de la portée et de la suite à donner par le président Tchadien à sa déclaration en question, lui qui a pris part à la rencontre, de Nouakchott, il y a de cela moins de quinze jours, au terme de laquelle les participants ont lancé « un appel à une intervention étrangère en Libye ». Peut -on déduire par la déclaration du président tchadien à partir d’Alger, qu’Idriss Deby Itno a apporté des corrections à son approche exprimée et adoptée au cours de la réunion de Nouakchott ? Difficile de mettre en avant cette conclusion au regard de la teneur et de la portée de l’actualité en cours de la scène libyenne et des propos de responsables occidentaux, qui sont membres permanents au Conseil de sécurité de l’ONU. L’accélération des évènements en Libye par l’intensification des combats entre les forces gouvernementales et les milices islamistes extrémistes, ces trois dernières semaines, s’est accompagnée par des efforts consentis sur les plans régional et international pour asseoir le dialogue inter-libyen. Ce qui a amené, dans ce sillage, le représentant de la mission onusienne en Libye, d’annoncer la date du 5 janvier pour la tenue de la réunion du dialogue inter-libyen. Aux deux réunions tenues, mi décembre dernier, respectivement de l’Union africaine, à Addis-Abeba et celle des pays voisins à la Libye, qu’a abrité Khartoum, en vue de réunir les conditions pour l’organisation et la réussite de la rencontre entre libyens, la réunion de pays de l’Ouest africain dont a pris part le Tchad se tenait à Nouakchott. Alger n’a cessé de consentir ses efforts via la voie politico-diplomatique pour amener les Libyens à dialoguer pour sortir le pays de ce tourbillon et leur épargner un destin encore plus chaotique qu’il l’est. Reconnaissant que la situation est «très difficile», la démarche d’Alger a bénéficié du soutien de l’UA, de l’Onu et notamment des pays voisins à la Libye, lesquels se sont rencontrés dernièrement à Khartoum. Excluant la voie de l’intervention militaire en Libye pour le règlement de la crise dans ce pays, Alger n’ a cessé d’être sous une pression, pour l’amener à intervenir militairement en Libye, ce que Alger refuse catégoriquement. À moins d’un mois après la déclaration, début décembre courant du patron d’Africom, affirmant que «les djihadistes de Daech ont installé des camps d’entraînement dans l’est de la Libye» précisant que l’armée américaine «les surveille de près, le ministre français lui emboîte le pas, dimanche dernier, dans un entretien, dans lequel il explique l’implication de la France dans la guerre contre Daech en Irak, en Syrie mais aussi au Sahel. « La militarisation du terrorisme exige une réponse militaire » a affirmé le ministre de la défense française, dans l’entretien précité, qu’il a accordé au Journal du Dimanche (JDD), dans lequel, Le Drian estime par ailleurs, que le sud libyen « est devenu un hub terroriste». Autre déclaration, celle-ci plus récente, c’est l’annonce par Washington, dans la nuit de -dimanche à lundi, de la participation des avions militaires marocains aux frappes de la coalition dirigée par les États Unis contre Daech, en Irak et en Syrie.

Le double discours des occidentaux
Ne s’agissant pas de simple déclaration, celles-ci interviennent faut-il le noter, à la vielle et après l’annonce de la date du 5 janvier prochain, pour la tenue d’une réunion du dialogue inter-libyen. Doit-en s’attendre au courant de la nouvelle année qui s’annonce, de voir les efforts en direction du dialogue inter-libyen ne pas aboutir pour que les frappes de la coalition empruntent les couloirs aériens menant au ciel libyen ? Scénario fort probable selon des observateurs, au regard de ce qui vient d’être précité et aussi sur fond de la portée de l’initiative de Moscou en direction du dialogue inter-syrien qui est mis sur les rails. Entre les voix et les efforts consentis pour une solution politique en Libye, d’autres manifestent la solution militaire, par une intervention étrangère en Libye, probablement sous couvert de lutte contre daech. À qui profite le chaos en Libye, qui après le refus de la communauté internationale de privilégier le dialogue inter-libyen suite à l’avènement en 2011 de la crise dans ce pays, a ouvert la voix à l’intervention de l’Otan, et en l’absence de solution politique, la Libye sombre dans le chaos, après plus de dix ans, du chaos irakien, après l’intervention, en 2003, de l’armée américaine. La France qui est présente militairement en Afrique, notamment au Tchad et au Mali, craignant de voir son influence reculer davantage au profit de son allié l’Oncle Sam, joue non pas le rôle de l’allié de Washington, mais de sous-traitant de la politique Us, sur fond de l’impact sur certains pays de la montée en puissance des pays du Brics, essentiellement la Chine et la Russie. Au regard de la présence militaire américaine et aussi de la France sur le continent africain, le chaos en Libye a plongé les Libyens dans une situation intenable à divers niveaux, dont la solution politique via un dialogue inter-libyen est leur ultime salut pour l’avenir. D’autres acteurs sur la scène internationale ouvertement ou en catimini torpillent les efforts politiques en vue d’asseoir un dialogue. Des informations rapportés par des médias, ont fait état samedi dernier, d’un bateau turc qui a été intercepté près du littoral libyen, transportant des armes et des munitions. À cela s’ajoute la hausse des quantités de pétrole libyen, vendues en noir sur le marché international, une autre cause à l’origine de la baisse des prix de l’or noir, sur fond des tensions entre Washington et Moscou. Autre déclaration émise hier, acculant les pays occidentaux dans leur intervention en Libye, pour faire tomber le régime du défunt Kadhafi, c’est celle du président nigérien, Mahamadou Issoufou, dans un entretien. En faveur d’une nouvelle intervention militaire en Libye, ce responsable africain, invite les Occidentaux à intervenir militairement, après les avoir critiqué sur leur intervention via l’Otan en Libye.
À une intervention qui a plongé la Libye dans le chaos, des présidents africains appellent à une autre intervention étrangère pour mettre un terme au désordre, lequel s’est installé dans le pays suite à l’intervention de l’Otan. Faisant fi outre de l’expérience récente, celle de la Libye, en l’occurrence, mais aussi des conséquences des interventions des occidentaux, en Afghanistan, Irak, et la Syrie par l’envoi de djihadistes… La nouvelle année sera sans nul doute, encore plus difficile pour les Libyens, qui au delà de la complexité de la situation interne, les raisons ayant amené les occidentaux à intervenir via l’Otan, sur des mutations en cours dans les rapports internationaux, demeurent à l’ordre du jour.
Karima Bennour

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