Accueil ACTUALITÉ VISITE DU PRÉSIDENT MACRON EN ALGÉRIE : L’élan qualitatif attendu

VISITE DU PRÉSIDENT MACRON EN ALGÉRIE : L’élan qualitatif attendu

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« Établissement d’un partenariat global d’exception conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels et l’équilibre des intérêts entre les deux États ».

C’est, visiblement, l’orientation commune que l’Algérie et la France veulent donner à leurs relations. Elle a été soulignée par le président Abdelmadjid Tebboune dans sa déclaration à la presse, jeudi soir, à l’issue d’un entretien avec son homologue français, Emmanuel Macron, qui venait de commencer une visite de trois jours en Algérie. Il s’agit de l’élan qualitatif attendu dans la coopération bilatérale, « tous domaines confondus », qui doit servir les intérêts communs des deux pays. Le président Tebboune a fait savoir qu’avec son homologue français, ils ont évoqué, dans ce but, « tous les volets ayant trait à la coopération bilatérale et les moyens de la renforcer». La composition de la délégation qui accompagne le président français donne des indications sur les questions abordées entre les deux chefs d’État. Il en ressort une dominante  économique, culturelle et scientifique. C’est, en tout cas, ce que recherche la France. Le président Macron a souligné l’opportunité, de son point de vue, pour les deux pays de coopérer dans ces secteurs. « Nous voulons avancer sur notre industrie, notre recherche, nos hydrocarbures et nos métaux rares et sur des sujets d’innovation, sur lesquels nous souhaitons aller plus vite et plus fort », a-t-il indiqué. Il a paru insister sur deux projets: le numérique et la création cinématographique, en citant même des détails, sur ce dernier point. Le président Macron veut développer avec l’Algérie un projet de création d’un incubateur de startup. Dans le sport aussi, le président français a fait part de ses idées de coopération. Le contexte des relations algéro-françaises- l’histoire passée et la conjoncture internationale actuelle- n’incite pas à l’optimisme quant aux perspectives. Sur les questions mémorielles, le président Tebboune a eu souvent à réaffirmer son « souci ferme de traiter les dossiers de l’Histoire et de la Mémoire, sans complaisances, ni compromissions et avec le sens aigu des responsabilités que requiert le traitement impartial et intègre, loin des engouements et de la prédominance de la pensée colonialiste arrogante sur des lobbies incapables de s’affranchir eux-mêmes de leur extrémisme chronique». Le président Macron semble moins sensible à cette question. Sur les questions internationales, les positions ne convergent pas, c’est le moins que l’on puisse dire. L’Algérie est pour le respect du droit international, et reste fidèle aux décisions de l’Union africaine concernant la Libye, le Sahel, le Sahara occidental. C’est, pour l’Algérie, la meilleure manière de garantir les conditions pour la paix et la sécurité, indispensables au développement, au partenariat et à la coopération au profit de tous, loin de toute intention néocoloniale.
La France, en sa  qualité de membre permanent du Conseil de sécurité des  Nations unies, ne peut pas ignorer la nature de la présence marocaine au Sahara occidental, c’est-à-dire une occupation en violation de la charte de l’ONU, à la suite de l’interruption du processus de décolonisation de ce territoire. Le président Macron évoque le respect de la souveraineté des peuples, en relation, sans doute, avec la colonisation et l’occupation, mais la France ne prend pas position sur la base du Droit international qui signifie l’expression libre du peuple sahraoui. Le cap de la diplomatie française est maintenu sur  le «deux poids, deux mesures», comme si le principe de la souveraineté des peuples était inapplicable aux Palestiniens dont les territoires sont occupés par l’entité sioniste, aux Sahraouis, colonisés par les Marocains, aux Syriens, dont une partie du pays est occupée par les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN, qui pompent illégalement leur pétrole. Dans le contexte des relations algéro-françaises, le flou entretenu côté français, que ne peuvent dissiper les effets d’annonces, ne permet pas de créer les conditions du règlement des questions en suspens.
M’hamed Rebah

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