Bruxelles s’apprête, demain lundi, à annoncer l’imposition de sanctions à l’encontre de trois entreprises pour « violation » de l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies (ONU). Les entreprises ciblées seront mises sur liste noire et leurs avoirs dans l’Union européenne (UE) seront gelés dès la ratification du document, par les ministres des Affaires étrangères de l’UE, demain, lors de leur réunion à Bruxelles.
Il sera question de sanctions à l’encontre des trois entreprises non encore connues, ont rapporté des médias européens, lesquels ont fait savoir, selon leurs sources diplomatiques, que les sanctions seront « modestes mais efficaces », en vue de lancer le message à ceux persistant à approvisionner la scène libyenne en armes, en violation de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Il est à rappeler que le lancement de l’opération « Irène » par l’Union européenne, et son déploiement au large des côtes libyennes, en vue de mettre en œuvre la résolution onusienne sur l’embargo des armes sur la Libye, n’a pas été une mission réussie, au regard des différents rapports de l’ONU sur les violations récurrents de la résolution en question. Dans l’escalade des tensions entre Paris et Ankara, en Méditerranée orientale dans leur course pour l’exploration et l’extraction de pétrole et de gaz dans cette région, continuant de rythmer les relations entre la France et la Turquie, l’annonce de sanctions à l’encontre éventuellement d’entreprises turques risque d’exacerber davantage le climat déjà tendu entre ces deux pays, ce qui ne sera pas sans impact sur les acteurs libyens en particulier et la scène libyenne en général. Alors qu’un processus de dialogue inter-libyen, dont celui qu’abrite Genève, des 5+5, issu de la Conférence de Berlin, semble enregistrer des avancées notables outre l’adoption, la semaine passée, par le conseil de sécurité de la résolution sur la Libye, pour l’accompagnement des libyens sur la voie du dialogue politique, des rivaux, principalement la France et la Turquie, membres de l’Otan nourrissent la scène libyenne de leurs divergences, risquant ainsi d’acheminer la Libye sur un point de non-retour. Si dans ces divergences et cesv rivalités, la Turquie est arrivé à mettre pied sur la rive orientale de la Méditerranée, exacerbant dans sa démarche la Grèce, la France est arrivée, dans ce sillage à vendre 18 avions Rafale à la Grèce, selon l’annonce du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, précisant, le 13 septembre dernier, que « six des 18 appareils seraient neufs et 12 d’occasion ». Vendredi dernier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est prononcé sur les derniers développements survenus en matière de dialogue entre les Libyens. Annonçant que Moscou « voyait des changements très positifs dans l’évolution de la situation en Libye », le chef de la diplomatie russe a indiqué, vendredi dernier, « qu’un résultat prometteur est apparu » en plus de raisons nourrissant de «l’optimisme ». Lavrov a également appelé le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à « coordonner » avec l’institution continentale, L’Union africaine, en l’occurrence , pour nommer le nouvel envoyé spécial en Libye.
Karima Bennour