Accueil ACTUALITÉ TRIBUNAL MILITAIRE DE BLIDA : Khaled Nezzar sous mandat d’arrêt international

TRIBUNAL MILITAIRE DE BLIDA : Khaled Nezzar sous mandat d’arrêt international

0

Fait inédit dans les annales de la justice algérienne. Des mandats d’arrêts internationaux contre l’ancien ministre de la Défense nationale, le général à la retraite Khaled Nezzar et son fils Lotfi Nezzar, gérant de la société de télécommunications SLC (Smart Link Communication), ont été lancés, hier, par le tribunal militaire de Blida.

Cette information, rapportée d’abord par la Télévision nationale avant qu’elle ne soit reprise par l’APS, s’est répondue comme une trainée de poudre. Une troisième personne, Farid Benhamdine, gérant de la Société algérienne de pharmacie, est également visée par ce mandat d’arrêt, a précisé la même source. Ces trois personnes sont poursuivies pour les mêmes chefs d’inculpation, notamment « complot et atteinte à l’ordre public ». Des faits punis par les articles 77 et 78 du code pénal et 284 du code de la justice militaire. Ils risquent de lourdes peines, allant de 5 à 10 ans de réclusion criminelle, dans le cas où ils seraient reconnus coupables, voire même la peine de mort. En effet, l’article 284 du code de justice militaire précise : «Tout individu coupable de complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité du commandant d’une formation militaire, d’un bâtiment ou d’un aéronef militaire, ou à la discipline ou à la sécurité de la formation, du bâtiment ou de l’aéronef, est puni de la réclusion criminelle de cinq (5) à dix (10) ans. Il y a complot dès que la résolution d’agir est concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs individus. Le maximum de la peine est appliqué aux militaires les plus élevés en grade et aux instigateurs dudit complot. Si le complot a lieu en temps de guerre, ou sur un territoire en état de siège ou d’urgence, ou dans toutes circonstances pouvant mettre en péril la sécurité de la formation, du bâtiment ou de l’aéronef, ou a pour but de peser sur la décision du chef militaire responsable, le coupable est puni de mort ». En sus, l’article 77 du code pénal stipule que « l’attentat, dont le but a été, soit de détruire ou de changer le régime, soit d’exciter les citoyens ou habitants à s’armer contre l’autorité de l’État, ou s’armer les uns contre les autres, soit à porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni de la peine de mort ». À noter qu’aux dernières nouvelles, Khaled Nezzar se trouve actuellement en Espagne en compagnie de membres de sa famille. Pour justifier sa présence à l’étranger, l’ex-ministre de la Défense nationale avait affirmé à travers le site électronique Algériepatriotique, propriété de son fils, qu’il s’y est rendu pour des soins. Pour rappel, le nom de Khaled Nezzar est apparu durant l’instruction visant Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. En effet, Khaled Nezzar avait été entendu comme témoin, le 14 mai, dans l’enquête pour complot contre l’autorité de l’armée et de l’État visant Saïd Bouteflika et les ex-chefs des services de renseignements, les généraux Mohamed Mediène et AthmaneTartag. Le général Nezzar avait affirmé, devant le tribunal militaire de Blida, que Saïd Bouteflika, qui ne disposait d’aucun pouvoir constitutionnel, lui avait dit, au mois de mars écoulé, envisager d’«instaurer l’état de siège» et de «démettre le général Gaïd Salah», afin de mettre fin à la contestation contre son frère.
Lamia Boufassa

Article précédentILS SONT À 24 SEMAINES DE MARCHE PACIFIQUE : Les étudiants, force vitale du «Hirak»
Article suivantDécès de Toni Morrison : Première Afro-Américaine lauréate d’un d’un Nobel de littérature