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Tout en s’en tenant à sa seule initiative : le FFS défend l’unité nationale

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«La Solitude du coureur de fond» est le titre d’un célèbre film réalisé, en 1962, par Tony Richardson, un cinéaste britannique. Indépendamment de la trame du film et, surtout, de sa fin -le héros du film, un jeune délinquant ayant des aptitudes avérées dans la course de fond, refuse, en effet, volontairement de franchir en vainqueur la ligne d’arrivée d’une course, décisive pour son avenir, dans laquelle il a été engagé, parce qu’il était convaincu que sa victoire profiterait beaucoup plus aux ambitions personnelles du directeur du centre de rééducation dans lequel il a été placé après le vol qu’il avait commis dans une boutique-, aux antipodes des objectifs pour lesquels le FFS a été créé, faut-il le dire, il n’en résume pas moins, «l’entêtement» de celui-ci à s’en tenir à son initiative de la Conférence nationale du consensus. Une initiative qu’il a lancée, pour rappel, en 2013. Soit, depuis trois longues années maintenant. Mais qu’il demeure toujours seul à défendre. Deux éléments, l’ancienneté de l’initiative et son absence d’écho auprès de la classe politique et de la société civile, qui rendent plus clair le rapprochement entre le titre précité du film de Tony Richardson et la situation présente du FFS. Une situation dont, à l’évidence, il n’est pas près d’en sortir. Non pas parce qu’il ne peut pas le faire mais, tout simplement, parce qu’il est profondément convaincu du bien-fondé de son initiative. Et ce, comme l’attestent son clair refus de prendre part à la 2e Conférence de l’ICSO (Instance de coordination et de suivi de l’opposition), tenue mercredi dernier, à Zéralda, et les déclarations faites, avant-hier, à El-Oued, par Mohamed Nebbou, son Premier secrétaire du moment. Des observateurs de la scène politique nationale ont expliqué son refus de participer à la rencontre (de l’opposition) de mercredi dernier, par «les différences d’approche, quant à la sortie de la crise que traverse, présentement, le pays», qu’il a avec l’ICSO. Et interprété lesdites déclarations de son Premier secrétaire comme la claire réaffirmation de sa volonté (celle du FFS) d’œuvrer à la concrétisation de sa vision de sortie de crise.
Présentant celle-ci aux citoyens de la ville d’El-Oued qui ont pris part au meeting populaire qu’il y a animé, avant-hier, Mohamed Nebbou a, en effet, déclaré que «l’initiative de reconstruction d’un consensus national était un projet national démocratique qui renferme les éléments et les facteurs objectifs adaptés aux spécificités des différentes tendances politiques» composant le champ politique national. Et qui vise «au renforcement de l’unité nationale, de la paix civile et de la solidarité active». Trois éléments sans lesquels, a-t-il poursuivi en guise d’explication, «la préservation de la paix et le renforcement des liens de fraternité entre les membres de la société » seraient vains. Cette conviction du Premier secrétaire du FFS que l’initiative de son parti est la mieux indiquée pour aider le pays à transcender ce difficile moment de son histoire récente est également partagée par un des membres de son Présidium ; une instance dirigeante mise en place, en 2013, après le retrait de la Présidence du parti de Hocine Aït Ahmed : « Tôt ou tard, on reviendra à l’initiative du FFS », nous a, en effet, déclaré Rachid Halet, que nous avons contacté, hier, par téléphone. Un retour auquel concourra, nous a expliqué notre interlocuteur, «outre le caractère nécessaire et indispensable» de l’initiative de son parti, les rapides évolutions survenues aussi bien sur le plan interne : la difficile situation économique et sociale et le blocage de la vie politique, que sur celui externe : l’aggravation de la situation sécuritaire à nos frontières. Mais également, nous a-t-il dit, sans vouloir entrer dans les détails, toutefois, le fait que les deux initiatives proposées, pour l’une, par le FLN et, pour l’autre, par l’ICSO (Instance de coordination et de suivi de l’opposition) «ne peuvent que mener à des solutions partielles, donc fragiles».
Dans la lancée, le membre du Présidium du plus vieux parti de l’opposition n’a pas manqué de s’inscrire en faux contre l’isolement supposé du FFS dans sa vision de sortie de crise et, partant, contre l’absence d’écho, supposée, là aussi, à sa démarche : «Le FFS n’est pas seul dans sa démarche et tous les déplacements que nous avons effectués à l’intérieur du pays nous ont montré le bon accueil réservé à celle-ci». Et ce, non sans nous préciser que la direction du parti est, présentement, engagée dans la double action «de restructuration des instances du FFS» et « de mobilisation des citoyens dans le sens de leur sensibilisation à sa démarche en cours». Invité à nous préciser les prochaines étapes de cette dernière, Rachid Halet s’est contenté de nous dire qu’elles «se feront dans les meilleurs délais». Qui, dans tous les cas, a-t-il ajouté en réponse à notre insistance à nous préciser ces derniers, «ne seront pas lointains».
Mourad Bendris

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