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TIZI-OUZOU : Patrimoine immatériel à Tizi Ouzou : Entre ressourcement et valorisation

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Le patrimoine culturel immatériel entre ressourcement et valorisation est le thème d’un premier salon qui s’est ouvert mardi, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou où ce patrimoine est témoin d’une civilisation millénaire.
La première journée du salon a été dédiée exceptionnellement aux traditions et aux démonstrations des différentes facettes de la vie à l’intérieur d’une maison kabyle ancienne. En milieu d’un décor purement traditionnel, fait de matériaux ancestraux et d’habits adaptés au contexte, des adhérents d’associations culturelles ont replongé l’assistance dans une ambiance qui remonte à des centaines d’années. Les adhérentes de l’association Iselqam Ntalaght suivaient les différents estes par Tibougharin, chants traditionnels accompagnant autrefois la femme kabyle dans toutes ses activités quotidiennes et qui constituaient un moyen d’expression en milieu d’une société où elle devait taire tous ses sentiments. Pour le secrétaire général de la wilaya Azeddine Tibourtine, le patrimoine dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qu’il soit matériel ou immatériel, est « très bien pris en charge, vu le nombre important de manifestations qui lui sont consacrées par la direction locale de la Culture ou les associations culturelles qui activent sur le terrain. La cérémonie d’ouverture du Salon a été rehaussée par la présence du sociologue, anthropologue et écrivain Youcef Nacib à qui les organisateurs ont rendu hommage en « reconnaissance pour tout le travail de recherche qu’il a effectué tout au long de sa carrière sur le patrimoine immatériel national », a indiqué la directrice de la Culture, Nabila Goumeziane. Nacib qui a assisté à la restitution de scènes de la vie traditionnelle dans une maison kabyle, notamment la préparation du couscous, les préparatifs du départ aux champs, les rituels organisés à la naissance d’un enfant, le tissage, la poterie et les arts culinaires ancestraux, n’a pas caché son émotion en participant à l’événement. « C’est un moment de partage et de valorisation d’un héritage culturel qui nous renvoie à nos racines. Un peuple sans racines ne peut pas avancer, car ignorer son identité c’est accepter sa disparition. Je suis fier qu’en Kabylie toutes ces pratiques qu’ont montré les associations culturelles existent toujours malgré les agressions extérieures », a-t-il estimé. Youcef Nacib a déclaré, en marge de la manifestation, qu’il poursuivait toujours son travail de recherches sur les richesses patrimoniales nationales et compte éditer dans l’avenir de nouveaux ouvrages consacrés au sujet, après la série des neufs volumes intitulée « Autour de la culture algérienne » éditée aux éditions Voltaire. Auparavant, le sociologue avait consacré des livres et des études à la tradition orale, aux contes du Centre du pays, aux chants religieux du Djurdjura, à l’oasis de Boussaâda, aux poésies mystiques kabyles, aux proverbes et dictons kabyles et à la culture nationale en général. Des chercheurs, des universitaires, des propriétaires d’œuvres culturelles immatérielles, des associations culturelles comme Issis Idurar, Iselqam N talaght d’Ath Khir, l’association des filles, veuves et ayant droit de chouhadas, ainsi que le Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques et la bibliothèque principale de lecture publique prennent part à ce rendez-vous culturel qui s’étalera sur quatre jours. Pour demain, mercredi, les organisateurs ont prévu des conférences liées au patrimoine immatériel de la Kabylie et un spectacle du rituel légendaire Anzar (le roi de la pluie) que donnera l’association Yessis Idurar.
L’association Iselqam Ntaleght du village Ath Khir (mekla) fera, elle, une démonstration sur la cuisson traditionnelle des objets de la poterie. Ils ont prévu aussi un film documentaire sur la signification des symboles amazighs, des ateliers de proverbes (Lemtul) et de contes (Timuchuha) et un repas traditionnel collectif (Nwal), ainsi qu’une séance de décoration de la poterie (arqem) pour la journée de jeudi, selon le programme arrêté. La clôture de ce premier salon du patrimoine aura lieu vendredi avec des déclamations de poésie populaire, des devinettes (timsaâraq) et du chant religieux traditionnel avec le groupe Lekhwan d’Azeffoun.

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