Accueil ACTUALITÉ Stabilisation du marché mondial de pétrole : L’Accord d’Alger, le tournant !

Stabilisation du marché mondial de pétrole : L’Accord d’Alger, le tournant !

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Sur le plan économique, l’année 2016 a apporté certaines bonnes nouvelles pour l’Algérie. Même si celle-ci est loin d’être l’année de la relance économique, néanmoins, sur le plan des prix du pétrole, le troisième trimestre de l’année 2016 a été marqué par la signature historique de l’Accord d’Alger, ce qui a permis à l’or noir de franchir la barre des 55 dollars le baril.

Réunis fin novembre dernier, de façon informelle à Alger, les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), se sont engagés à diminuer leur production de 1,2 million de barils par jour (bpj) à compter du 1er janvier 2017. Quelques semaines après, c’était au tour des pays producteurs hors Opep de s’engager à réduire leur production de 558.000 bpj. Or, il convient de rappeler que la question de la baisse de production de pétrole afin de réguler le marché a déjà a été évoquée en avril derniers lors du sommet de Doha, sans que la question n’ait pu être résolue en raison des désaccords géopolitiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran, et ce malgré les difficultés économiques accrues des pays exportateurs.
En effet, lors de la réunion d’avril à Doha, les espoirs de redresser les prix ont reçu une douche froide. Ainsi, le jour J de la réunion d’avril, la rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran a été plus intense que jamais. Très vite, les négociations tombent à l’eau. Et chaque pays s’estime libre de pomper autant d’or noir qu’il veut et qu’il peut. Ce qui a été un coup dur pour les économies des pays producteurs.
Quelques mois plus tard, la situation s’est davantage compliquée, et la chute des prix du pétrole est devenue intenable. Ce qui a ces pays à réviser leur stratégie économique. Condamnés à trouver un terrain d’entente, pour faire face aux creusements des déficits budgétaires, les pays membres de l’Opep ont été contraints de réviser leurs positions. C’est dans ce contexte que l’Accord d’Alger s’est concrétisé. Conscients de l’impératif de trouver un moyen durable de stabiliser les prix à un niveau satisfaisant pour tout le monde, les pays producteurs réunis de manière informelle à Alger, sont parvenus à une action commune pour réduire leur production d’environ 1,2 million de barils par jour, une première en huit ans. Faisant ainsi taire les mauvaises langues qui prévoyaient la mort de l’Opep. Mais pas pour longtemps ! En effet, quelques jours plus tard, ces mauvaises langues se sont vite levées pour mettre en doute l’accord d’Alger. En effet, la spéculation a gagné du terrain quant à la fragilité de la décision de réduire la production, du fait que la question des quotas a toujours constitué le principal obstacle entre les pays producteurs.
Mais la consolidation de celui-ci a eu lieu, à peine un mois plus tard. Ainsi, le 30 novembre dernier lorsque les pays producteurs se sont réunis à Vienne, le dit accord a défini les quotas de chaque pays. L’Accord d’Alger a été, donc, validé, et ce, à la surprise générale. Et ce n’est pas tout. L’autre bonne nouvelle est venue quelques jours après, lorsque des membres extérieurs au cartel, et notamment la Russie, ont promis de joindre leurs efforts à ceux de l’Opep. Le 10 décembre dernier, onze pays non-membres du cartel ont décidé de retirer 558.000 barils par jour en plus des 1,2 million de barils par jour.
L’Opep a donc, réussi, à gagner la bataille de l’offre et de la demande. Alors que le début de l’année a été marqué par un prix du pétrole sous la barre des 30 dollars, la fin de l’année est plutôt positive pour l’Algérie qui a vu enfin les fruits de ses efforts sur le terrain, en attendant une année 2017 plus réjouissante sur le plan économique. La réunion d’Alger a un tournant stratégique pour les pays producteurs de pétrole qui ont connu une année déficitaire.
Lamia Boufassa

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