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Sid Ali Mazif : Plus de 50 ans d’engagement au service du 7e Art

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Le cinéaste Sid Ali Mazif, décédé à l’âge de 80 ans, avait réussi par son talent et sa créativité, à transposer la réalité à l’écran et à la télévision, grâce à un capital cumulé sur plus de 50 ans de carrière, son immense culture et sa grande capacité à comprendre la société et à tâter son pouls.

Engagé tôt en faveur des questions et causes de la société et du pays, le réalisateur a veillé, dès le début de l’aventure, à raconter, en images, l’histoire de l’Algérie, ce jeune pays qui venait juste de s’affranchir du joug du colonialisme français. Le défunt s’est lancé dans le domaine cinématographique en tant qu’assistant réalisateur au début des années 1960, aux côtés du réalisateur Marc Sator pour son film « Vingt ans à Alger ». Il décide ensuite de poursuivre ses études et de se spécialiser dans la réalisation à l’Institut national du cinéma (1964-1967), à l’issue desquelles il rejoint l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique (ONCIC). Les premières années de l’Indépendance étaient prolifiques en court métrages et films documentaires pour ce réalisateur et ses confrères, traitant des différents aspects de la vie et laissant en héritage une matière d’archives importante, à l’instar de « La Cueillette des orangers » et « Le Paludisme en Algérie » (1967), avant de s’ouvrir sur de nouveaux horizons, à travers sa participation à la réalisation de projets cinématographiques collectifs, dont « Enfer à dix ans » (1968) qui braque la lumière sur les conséquences de la guerre sur les enfants, outre sa contribution remarquable dans le film « Histoire de la révolution » (1970). Lors de cette étape, le jeune réalisateur aux grandes idées et amoureux du 7ème art a su s’affirmer et démonter son talent, en dépit des difficultés et des embûches qu’il a dû surmonter et qu’il avait qualifié de « premier catalyseur pour la créativité, car nous sommes une génération animée par une forte volonté et férue du 7ème art ». Le défunt qui s’est intéressé à la condition de la classe ouvrière, avait choisi pour son film un titre accrocheur et poignant « Sueur noire », en vue de mettre en relief l’effort consenti par les travailleurs des mines et les risques qu’ils encouraient, afin de réaliser les objectifs économiques du pays et subvenir aux besoins de leurs familles. Plusieurs grandes figures du cinéma algérien avaient participé à ce chef d’œuvre à l’image de Hassen Ben Zirari, Abdelhamid Habati et Dalila Moufok et bien d’autres. Dans sa riche filmographie, Sid Ali Mazif avait traité les différentes facettes de l’Homme et sa condition socio-économique, à travers la Guerre de Libération nationale, les mouvements ouvriers et la place de la femme dans la société, faisant montre d’une grande capacité à saisir la dynamique sociale, culturelle et économique de son environnement. En 1978, le défunt réalise « Leïla et ses soeurs », film référence pour les cinéastes et critiques, qui a connu un franc succès à l’échelle arabe et internationale, traitant avec une touche comique, la condition sociale de la femme. D’une durée de 1h46m, son dernier film « le Patio », sorti en 2015 à l’occasion de la manifestation « Constantine: capitale de la culture arabe », dépeint avec réalisme le quotidien d’un groupe de femmes qui vivaient ensemble et faisaient face à de nombreux problèmes. Le défunt a eu l’une des plus riches et longues carrières avec à son actif plus de 200 émissions télévisées pour enfants « Sahla Mahla » et 25 long-métrages. Après avoir été secrétaire général de l’Union générale des arts audiovisuels pendant deux ans, Sid Ali Mazif a grandement contribué à l’enrichissement du paysage culturel à travers l’organisation de spectacles de proximité et de caravanes de cinéma, outre la réactivation des ciné-clubs à Constantine, Sidi Bel-Abbès , Laghouat, Sétif et d’autres villes.

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