Il a beau été relaxé par la Cour d’appel militaire de Blida dans l’affaire dite « complot », tout comme ses trois co-accusés, les déboires du frère cadet de l’ex-président, Saïd Bouteflika, avec la justice n’en finissent pas. Preuve en est, à l’issue du procès reprogrammé de cette affaire qui s’est déroulé hier, la Cour d’appel a décidé de maintenir le prévenu en prison en raison de son implication dans d’autres affaires civiles liées à la corruption. Condamnés, septembre 2019, à 15 ans de prison ferme, dont la peine a été confirmée février 2020 lors du procès en appel, pour « complot contre l’autorité de l’Armée et de l’autorité de l’État », les généraux Mohamed Mediène et Athmane Tartag, Louisa Hanoune et Saïd Bouteflika, sont relaxés à la faveur de l’abandon des poursuites à leur encontre. La décision a été rendue hier par la Cour d’appel militaire de Blida, lors du procès en appel qui donne suite au pourvoi de cassation introduit par la défense auprès de la Cour suprême. Toutefois, le cas Saïd Bouteflika n’est pas encore résolu, davantage que le tribunal le maintient en prison, lui qui aura à répondre devant la Cour d’Alger pour un dossier de corruption l’impliquant avec Ali Haddad, l’homme d’affaire déchu actuellement sous les verrous.
C’est ce qu’a indiqué, hier dans un communiqué diffusé par le ministère de la Défense nationale, la Cour d’appel militaire de Blida qui précise au sujet du frère de l’ex-président Bouteflika. « Quant à Saïd Bouteflika, lit-on de même source, il sera transféré à une prison civile, étant donné qu’il est poursuivi dans d’autres affaires devant le Pôle pénal économique et financier relevant de la Cour d’Alger. »
C’est le cas de le dire en effet, puisque celui qui était très proche conseiller de son frère au palais d’El Mouradia risque gros dans d’autres dossiers liés à la dilapidation de l’argent public. Pour ne citer que l’affaire dite « Istimraria TV », dont laquelle Saïd Bouteflika aura à répondre aux chefs d’inculpation de « trafic d’influence », « abus de fonction » et « interférence dans le travail de la justice ». Dans les faits, le pôle pénal spécialisé de la Cour de Ruisseau à Alger lui reproche ses intrusions extra-judiciaires auprès des ministres alors sous le règne de Bouteflika pour « aider » son « ami » Ali Haddad dans les démarches administratives en lien avec l’acquisition à l’étranger d’équipements pour le besoin de la chaîne « Istimraria TV » dédiée pour le cinquième mandat avorté de l’ex-président déchu.
F. Guellil