Accueil ACTUALITÉ Second tour de la présidentielle en Tunisie : l’ultime duel Marzouki-Essebsi

Second tour de la présidentielle en Tunisie : l’ultime duel Marzouki-Essebsi

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Le second tour de la présidentielle tunisienne se tient, aujourd’hui, pour choisir celui des deux candidats en cours, Moncef Marzouki et Béji Caïd Essebsi, qui doit occuper, pour les cinq années à venir, le Palais de Carthage. Le second tour de cette première présidentielle, qui se tient après la promulgation, le 7 février dernier, de la nouvelle Constitution, marquera par l’annonce des résultats du scrutin, qui se déroule aujourd’hui, la fin de la phase transitoire, dans ce pays. Aucun candidat n’ayant remporté la majorité absolue, au premier tour, tenu 23 novembre dernier, les inscrits sur les listes électorales, à savoir plus de 5 millions, décideront aujourd’hui, le quel de Marzouki et d’Essebssi sera le premier président de la 2e République. À trois reprises, en l’espace d’un mois, les électeurs tunisiens se sont rendus aux urnes, la première fois, en octobre dernier, pour élire leurs députés, puis, un mois après, pour le premier tour du scrutin présidentiel et pour la troisième fois, ils se rendent, aux bureaux de vote, tout au long de la journée d’aujourd’hui, pour le second tour pour l’élection de leur futur président. La Tunisie vit, depuis plus de trois mois, au rythme de la teneur et l’intensité de l’activité politique, liées aux échéances électorales précitées, et des décantations politiques qui se sont suivies et se poursuivent. Des scrutins, celui des législatives et du premier tour de la présidentiel, ont bouleversé la carte politique dans ce pays. Il s’agit de la victoire du parti de Nidaa Tounès aux législatives, d’octobre dernier, classant le mouvement d’En-Nahda, seconde force politique, après avoir été la première durant la phase transitoire, qui est occupée, depuis novembre dernier, par le parti de Nidaa Tounès, lequel son candidat est le favori de ce second tour de la présidentielle en cours. Aussi, les scrutins précédents ont donné le Front populaire, troisième force dans le paysage politique tunisien, et son candidat au premier tour de la présidentiel, ayant décroché 255 529 voix, soit 7 82%, sa position sur le second a été attendue avec intérêt au même degré de celle d’En-Nahda. Espacé de plus de 6% de voix, les deux candidats en lice pour ce second tour, le patron de Nidaa Tounès et le résident provisoire sortant outre qu’ils ont misé sur la teneur de leur discours politiques respectifs, ils ont également tablé sur les tractations officielles et officieuses, avec les autres forces politiques, respectivement sur fond de ce qui peut les rassembler, en cette conjoncture particulière.

Si pour le candidat, le président provisoire sortant, sa cuisante défaite, aux dernières législatives, ne l’a pas privé d’atteindre le second tour de cette présidentielle, c’est en l’absence d’un candidat officiel du mouvement En-Nahda, à cette présidentielle tunisienne. La consigne de vote du parti de Ghennouchi, laissant libre choix à son réservoir électoral, une bonne partie de ce dernier a glissé le bulletin de vote, en faveur de Marzouki, lors du premier tour du scrutin présidentiel. Ce qui se reproduira aujourd’hui, car Ennahda a maintenu la même position précitée pour ce second tour de la présidentielle, même si ces deux nouvelles donnes sont survenues en cours de route, notamment à la veille de la tenue du scrutin.
Il s’agit, pour la première, de l’élection d’un des responsables influents d’En-Nahda au poste de premier vice-président au nouveau Parlement, dont les députés de Nidaa Touness, majoritaires dans la nouvelle Assemblée, ont voté en sa faveur. La seconde donne a trait à la démission du parti d’En-Nahda de Hamadi Djebali, haut responsable du mouvement de Ghuennouchi, et ex-chef du gouvernement, lors de la période transitoire. Cet ex-responsable d’En-Nahda a appelé à voter en faveur du candidat président provisoire sortant, Moncef Marzouki, en vue de peser sur ceux d’En-Nahda qui voteront en faveur d’Essebsi. Un retrait de Djebali suivi par son annonce sur la création d’un parti, qui sera audible, sans aucun doute, sur la scène politique tunisienne, notamment à l’approche des élections locales dans le pays, à partir de 2015. Pour ce qui est du Front populaire (FP), celui-ci a eu d’intenses débats et discussions pour l’adoption d’une position sur ce second tour de cette présidentielle en Tunisie. Les acteurs politiques composant le Front populaire ayant été unanimes, dès l’annonce de la tenue de la présidentielle à s’opposer à la candidature de Moncef Marzouki, ils ne sont pas arrivés à s’entendre sur une position commune sur la candidature du patron de Nidaa Tounès.
Appelant son réservoir électoral à se rendre aux urnes massivement, aujourd’hui, le Front populaire a appelé à ne pas voter Marzouki, proposant deux choix à ses électeurs et sa base militante. Glisser l’urne sans cocher sur l’un des deux candidats pour le premier choix, et pour le second, le FP les invite à cocher en faveur du candidat Essebsi. Ce qui place le candidat Essebsi le grand favori de la première présidentielle en Tunisie, qui se tient sous la nouvelle Constitution. Le patron de Nidaa Tounès a ratissé large. De sa base et de son réservoir électoral, le plaçant premier aux dernières législatives, il bénéficie pour ce second tour de nombreuses voix d’En-Nahda et d’autres du Front populaire. Sur les voix du réservoir d’En-Nahda, Béjé Caïd-Essebsi a déclaré, sur la chaîne TV Nessma, vendredi soir, quelques heures avant l’entame du silence électoral: «Je dis aux partisans d’En-Nahda, je serai honoré d’avoir vos voix».
Karima Bennour

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