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Sahara et le Sahel : « Le blocage du processus de paix a permis au terrorisme de s’étendre ! »

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Il n’est pas obligé d’être un super-expert des dossiers sécuritaires pour se convaincre qu’au Nord-Mali, le processus de paix, né des « Accords d’Alger », est encore bloqué, pour diverses raisons, et que les solutions militaires privilégiées à ce jour, (Berkhane, Minusma, puis G5 Sahel), sont, et seront encore, autant de mécanismes opérationnels incapables de ramener la paix au sahel ou ailleurs.

Pourtant, venant d’un haut responsable américain, s’exprimant de surcroît devant le Congrès, ce type de propos a son ascendance et son influence. Et c’est justement venant du directeur de l’Agence américaine de renseignement de la défense, le général Robert Ashley, qui s’exprimait mardi dernier, au Congrès, a- lors d’une audition consacrée aux menaces pesant sur la sécurité internationale, que cette évidence sera encore plus confortée dans les prises de décisions sécuritaires qui se dessine ça et là. Pour Ashley, « les progrès de la force G5 Sahel dans la lutte antiterroriste vont tarder à se manifester sur le terrain, et resteront « inégaux » mêmes accomplis. Et si le processus de paix est bloqué, on voit déjà comment cette situation « a permis aux groupes extrémistes d’étendre leur influence et de saper les efforts du Mali et de la communauté internationale » pour renforcer la présence de l’État au Nord et au centre du pays.
Auditionné par la commission des armées du Sénat américain, le chef de la « Defense Intelligence Agency », a déclaré que cette « initiative pourrait améliorer la coopération militaire entre les pays partenaires et aider à sécuriser les zones clés le long des frontières du Mali mais les progrès seront très probablement lents et inégaux ». Le patron de la « Defense Intelligence Agency » a affirmé que « le terrorisme et l’insécurité générale sont en hausse dans la région sahélienne et en Afrique de l’Ouest », et représentent aujourd’hui « une menace croissante pour les gouvernements de la région, malgré les efforts du contre terrorisme et ceux déployés par les missions de maintien de la paix » Le général Robert Ashley a précisé aussi que l’embuscade du Niger qui a couté la vie à quatre soldats américains en octobre dernier a été fort probablement perpétrée par le groupe terroriste autoproclamé Organisation de l’Éat Islamique (EI/Daech), marquant la première attaque menée contre les forces américaines dans la région. En Afrique du Nord, le chef de la DIA a relevé que « l’incapacité des deux autorités rivales en Libye à s’unir, associée à une présence terroriste réduite mais toujours active posait un défi majeur à la sécurité, dans la région ». Actuellement, « l’EI en Libye reste une menace terroriste régionale redoutable », a souligné le responsable militaire américain mais a estimé que ce groupe terroriste était « incapable de s’emparer des centres de population importants en Libye tant que les acteurs internationaux poursuivaient leurs actions antiterroristes ». La commission des armées a également auditionné le directeur du renseignement américain (DNI), Daniel Coats, qui a relevé durant son intervention que les pays « politiquement fragiles » au Sahel demeuraient en 2018 vulnérables aux attaques terroristes malgré leurs efforts de coordonner leurs opérations sur le terrain. Le chef de la communauté du renseignement américain n’a pas écarté d’éventuelles attaques terroristes qui pourraient être perpétrées par les groupes alliés de Daech et d’Al-Qaïda contre des cibles locales et occidentales dans la région.
F. O.

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