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Russie : le gang GTA, tueur d’automobilistes

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Toutes sortes de rumeurs circulent sur le gang, responsable d’une quinzaine de morts et surnommé en référence au célèbre jeu vidéo «Grand Theft Auto». «Le gang GTA» continue de semer la panique en Russie. Ils crèvent les pneus des voitures puis abattent sans ménagement les automobilistes. Ils sont responsables d’une quinzaine de morts. Opérant la plupart du temps la nuit sur les routes de Moscou et de sa banlieue, le groupe criminel fait l’objet depuis plusieurs mois de tous les fantasmes, de la main de Kiev en passant par celle des djihadistes de l’État islamique.
Alors que les premiers meurtres remontent, selon les médias russes, à septembre 2013, les autorités se sont montrées laconiques sur le sujet, ne commentant que très rarement l’avancée de l’enquête. Au moins 14 personnes ont pourtant été tuées par le gang qui semble ne faire aucune distinction dans ses victimes, celles-ci comprenant tant des femmes que des hommes, mais aussi des ouvriers, un membre du conseil d’administration d’une banque moscovite ou un policier.

«Fans du jeu vidéo GTA»
À mesure que les meurtres devenaient de plus en plus médiatisés cette année, toutes sortes de rumeurs ont commencé à circuler autour du gang, rapidement surnommé «GTA», en référence au jeu mondialement connu «Grand Theft Auto», où les joueurs doivent tuer et tricher pour gagner. Les premières rumeurs voulaient que le groupe soit composé de fans de jeux vidéo, voulant reproduire en vrai des actes de violence. La thèse était notamment appuyée par le fait que les tueurs n’ont jamais volé leur victime, si ce n’est parfois leur permis de conduire.
Mais rapidement, l’actualité a nourri les fantasmes. En octobre, l’agence russe Rosbalt rapportait ainsi, citant une source au sein des forces de l’ordre, que le groupe criminel venait d’Ukraine et que les «meurtres étaient liés à la situation dans le pays», où s’affrontent dans un conflit meurtrier forces régulières et séparatistes pro-russes. Depuis ce week-end, c’est la piste d’islamistes extrémistes qui est privilégiée dans les médias.

La piste islamique
La semaine dernière, la police annonçait le lancement d’une vaste opération qui a abouti à la mort d’un homme. Ce dernier avait, selon le quotidien populaire Moskovskïi Komsomolets, «des liens étroits avec l’organisation État islamique», qui se bat actuellement en Irak et en Syrie. Le journal n’a pas donné plus de détails sur ces liens présumés. Mais selon d’autres médias, cet homme, présenté comme Roustam Ousmanov et originaire d’Asie centrale, n’était autre que le chef de la bande. Il a été tué par des tirs après avoir lancé une grenade sur les forces de l’ordre. Des armes ont ensuite été retrouvées à son domicile, et dix autres personnes, présentées comme le reste de la filière, ont été interpellées dans la foulée. Aucun commentaire officiel concernant le démantèlement du groupe criminel n’a pourtant alors été donné.
Le comité d’enquête russe, principale structure chargée des investigations criminelles, avait seulement déclaré dans un bref communiqué «travailler activement avec le ministère de l’Intérieur et le FSB (services de sécurité, NDLR) pour mettre fin aux activités d’un groupe criminel», refusant d’en dire davantage. Mais, signe de l’inquiétude grandissante autour de cette affaire, le président Vladimir Poutine a lui réagi, félicitant son ministre de l’Intérieur Vladimir Kolokoltsev.

«Crime terroriste»
«Un remerciement spécial (…) pour avoir fait la lumière sur un crime commis par une bande. C’est un crime terroriste. Je sais que vous avez travaillé conjointement avec les services spéciaux et le Service fédéral de sécurité (FSB)», a-t-il dit. Pourtant, selon des médias, la plupart des dix personnes interpellées, dont plusieurs originaires d’Asie centrale, ont été rapidement relâchées, des informations portant à croire que le groupe criminel court toujours. «Toute cette histoire est très étrange.
Il y a beaucoup trop de pistes à sensation : les Ukrainiens, puis les islamistes… Tout cela est si facile à utiliser à des fins de propagande», conclut l’expert Andreï Soldatov, chef du site agentura.ru, spécialisé dans les affaires des services spéciaux.

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