Accueil Culture+ Robert De Niro : «Donald Trump est complètement cinglé !»

Robert De Niro : «Donald Trump est complètement cinglé !»

0

L’acteur a ouvert la 22e édition du festival du film de Sarajevo. Il a visité la ville et glissé quelques commentaires sur la campagne électorale américaine.

Gyrophares et sirènes sur Sniper Alley : un convoi de cinq voitures escorte Robert De Niro vers le centre-ville. Les «taxi drivers» de Sarajevo s’amusent à les suivre, sur les trottoirs et depuis les tramways, les habitants jouent aux fans et tentent d’apercevoir la star à travers les vitres fumées de sa berline. Hollywood débarque en ville! Et pour l’occasion la municipalité a pris des mesures exceptionnelles. Même l’eau courante, habituellement coupée de minuit au petit matin, a été maintenue toute la nuit pour le confort de Bob. Le comédien est en Bosnie-Herzégovine pour la première fois, accompagné de ses jeunes fils. Il y retrouve un vieil ami, Mirsad Purivatra, le directeur de ce Festival international créé en 1995, alors que la ville était assiégée. Les deux hommes se sont connus à New York, il y a douze ans, lors du festival de Tribeca créé par De Niro au lendemain du 11 septembre. Les heures sombres de leurs villes les ont rapprochés, continuant aujourd’hui à Sarajevo d’occuper leurs conversations. Autour d’un bon repas d’abord, dans un restaurant où l’Américain et son entourage veulent goûter la cuisine bosniaque. Mais la guerre n’attend pas et le petit groupe reprend vite la route vers le quartier de Skanderia, une ancienne ligne de front, où un rabbin leur fait visiter le cimetière juif.

« Je suis respecté partout, sauf chez moi ! »
La balade se poursuit jusque sur les hauteurs de Trebevic, au dessus de Sarajevo, là où l’artillerie serbe était positionnée. Avançant à pied et carte en main, Robert De Niro se fait expliquer les enjeux militaires et géographiques du plus long siège de l’Histoire moderne. Curieux, il bouscule le protocole pour s’aventurer dans les ruelles de la vieille ville et visiter une des anciennes mosquées de cette cité surnommée « la Jérusalem européenne». «J’ai été impressionné de constater ses connaissances sur l’histoire du pays et de la guerre, raconte Mirsad Purivatra. Il est arrivé avec beaucoup d’informations sur notre région et il a voulu en savoir plus sur notre économie.» Le patron du festival aimerait que son hôte du jour en devienne le parrain, à la manière d’Angelina Jolie revenue quatre fois dans la ville depuis sa première apparition sur le tapis rouge du Théâtre national. «Sarajevo est une carrefour de cultures et de religions, c’est un endroit de rencontres, poursuit Mirsad Purivatra. Nous sommes encore en transition. Il y a beaucoup de chômage, les gens ne sont pas heureux… Nous sommes fragiles. Le festival aussi d’ailleurs, les subventions des institutions publiques sont en baisse constante. Robert en serait un bon ambassadeur.»
A la nuit tombée, De Niro tient le Cœur de Sarajevo entre ses mains, emblème honorifique remis par Mirsad sur la scène d’un cinéma en plein air installé entre des immeubles encore perclus d’impacts de mortiers. C’est le film «Taxi Driver» que l’on projette ce soir. Le lendemain, son héros prend le micro devant quelques privilégiés. Il accepte de remonter le fil de sa carrière pour raconter les auditions et les tournages, repoussant avec humour l’avalanche de compliments. «Je ne suis pas certain d’être une icône… Je peux vous dire que pour ma famille ce n’est pas le cas! Je suis respecté partout, sauf chez moi!»
Interrogé sur la campagne électorale américaine, il n’hésite pas : «Je ne comprends pas, c’est dingue que les gens apprécient Donald Trump. Il ne devrait même pas être là… Ce qu’il raconte est totalement fou, ridicule. Il est complètement cinglé.» L’assemblée applaudit. Le comédien s’envole quelques heures plus tard. Il a promis de revenir.

Article précédentONLTD : plus de 5 000 toxicomanes pris en charge, durant le 1er trimestre 2016
Article suivantÉtats-Unis : Trump promet un filtrage « extrême » des immigrants