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RÉVISION DE LA CONSTITUTION ET RÉFORMES POLITIQUES : Le calendrier du président Tebboune

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Le nouveau texte fondamental de la République algérienne sera imprimé et très largement distribué, pour débat et enrichissement.

In fine, l’Algérie devrait se doter de nouvelles institutions, plus fortes et plus pérennes que jamais, dès la fin de l’année en cours. C’est dire qu’en dépit de cette épidémie de coronavirus, l’agenda politique vient de se préciser. Une brusque accélération n’est pas à écarter non plus dans les tout prochains jours. C’est, en gros, ce qu’il faut retenir, sur le plan politique, de la rencontre périodique qu’a eue le président de la République avec des représentants de la presse durant la nuit de vendredi à samedi. Le président de la République a annoncé, à cet égard, avoir donné des instructions pour entamer, dès la semaine prochaine, l’impression de la mouture de la révision de la Constitution afin de l’envoyer aux acteurs politiques, à la société civile et aux médias pour débat et enrichissement. Il s’agit, explique encore le premier magistrat du pays « d’une démarche pour éviter toute perte de temps même en cas de prolongement du confinement imposé actuellement du fait de la propagation du Covid-19 ». C’est dire, donc, que les choses sérieuses ont bel et bien commencé. Preuve en est, du reste, que le chef de l’État sur sa lancée, a également relevé « l’avancement des travaux dans le processus de révision du Code électoral dont une commission spéciale veille à son élaboration ». Au finish, explique encore Tebboune, il doit être question de doter le pays d’institutions plus solides, et plus crédibles aussi, d’ici à la fin de l’année en cours. Il devrait, de la sorte, être également question de la dissolution de l’APN, où siègent en majorité des partis politiques dont les patrons sont en prison. Partant, un redécoupage de l’échiquier politique, plus proche des aspirations citoyennes, n’est guère à exclure. D’ores et déjà, le président de la République annonce l’encouragement « de la création d’un plus grand nombre d’associations civiles d’intérêt général, tout en bénéficiant de subventions ». Il s’agit-là de la meilleure façon d’être en phase avec le citoyen, de rester à son écoute et de mieux le représenter, quitte à ce que cela annonce la faillite de l’écrasante majorité de l’actuelle classe politique.

La liberté d’expression est garantie en Algérie
Et d’enchaîner sur l’épineux dossier de la liberté de la presse. Pour le président Tebboune, donc, celle-ci est « garantie en Algérie mais dans les limites du respect de la loi et loin de tout alarmisme ». Dans son rapport avec la presse, le président dit adopter « le dialogue continu et tenter de convaincre et non de réprimer », précisant qu’il existe « des choses inadmissibles aussi bien pour nous que pour les journalistes qui dénoncent, eux aussi, cette confusion entre le concept de la liberté et l’anarchie ». « Tandis que certains journalistes commettent des erreurs par manque de formation ou d’expérience et œuvrent à les rectifier, d’autres en commettent délibérément en s’appuyant sur des parties étrangères », a-t-il regretté. Évoquant le « buzz » provoqué récemment en raison de la prétendue atteinte à la liberté d’expression de 3 ou 4 journalistes activant dans des médias financés par l’étranger, Tebboune a déclaré qu’il « ne dévierait pas du principe de la souveraineté nationale et de la Déclaration du 1er Novembre quelles qu’en soient les circonstances ». Le président Tebboune a exprimé, sur ce point, son étonnement quant aux pratiques de certains qui recourent au financement étranger pour « saboter les entreprises nationales, et mettre ensuite ce qui leur arrive dans la case de l’atteinte à la liberté d’expression ». « La souveraineté avant toute chose. Elle ne fera jamais l’objet de marchandage ou d’achat des consciences », a martelé M. Tebboune. Se disant étonné d’un journaliste « ayant été interrogé au sujet d’une forte déclaration sur l’État algérien et qui se dirige juste après vers les ambassades d’autres pays afin de rendre compte », le président Tebboune a estimé que cela était « identique au travail d’un espion » Citant, dans ce sens, l’organisation Reporters sans frontières, M. Tebboune a déclaré que son secrétaire général se prétendait démocrate alors que son organisation « ne bouge le doigt que lorsqu’il s’agit de nous », évoquant l’histoire coloniale de ses ancêtres. « Il a fini par devenir président d’une municipalité représentant d’un parti extrémiste », a-t-il poursuivi. Se félicitant, par ailleurs, des compétences journalistiques dont recèle l’Algérie, le président de la République a rappelé que la gestion du secteur de la Communication avait été confiée à Amar Belhimer, « un des grands journalistes du pays ». Il a réitéré, par là même, son engagement à soutenir la liberté d’expression « sans laquelle on ne saurait avancer davantage », soulignant sa détermination à « lutter avec acharnement contre l’insulte, l’injure, la diffamation et le faible niveau qui a parfois provoqué des problèmes diplomatiques à travers les programmes télévisés ».
Le Président Tebboune n’a pas manqué de passer en revue les différentes facilitations dont jouissent près de 162 quotidiens dont la majorité « font la publication et l’impression aux frais de l’État, outre la publicité dont ils jouissent, alors qu’ils ne payent aucun droit d’abonnement à l’APS, ni impôts et malgré cela, nous ne les avons pas fermés ».Il n’est que temps de mettre un peu d’ordre dans ce secteur hautement stratégique, en mettant ainsi un terme à sa clochardisation, tout en en excluant les personnages qui y sont étrangers.

Une économie de 30% des réserves de change
Au plan économique, le président de la République a fait savoir que la cadence de consommation des réserves de change du pays sera moins rapide que les années précédentes, grâce à « l’élimination » du phénomène de la surfacturation et du surcoût des projets en Algérie. « Nous avons réussi à préserver près de 30 % de nos réserves de change », a-t-il soutenu, citant parmi les facteurs ayant permis de contrôler ces réserves, « la maitrise des importations ».
Pour le président Tebboune, la valeur des produits alimentaires nécessaires dont a besoin le pays s’élève à près de 9 milliards de dollars par/an, ajoutant que beaucoup de produits importés auparavant seront fabriqués localement et par conséquent, interdits d’importation. Dans le même ordre d’idées, il a indiqué que la crise pétrolière que traversent l’Algérie et les autres pays producteurs de pétrole est « conjoncturelle et non structurelle ». « La roue de l’économie mondiale a ralenti en raison de la pandémie, mais sera relancée prochainement », a-t-il assuré, estimant que « même si la relance de l’économie mondiale était de l’ordre de 20% seulement, les prix du pétrole augmenteront ».
S’agissant de la LFC-2020, le chef de l’État a révélé que celle-ci comporterait un allégement de certains impôts et la suppression d’autres avec un durcissement du contrôle sur le commerce extérieur. De quoi contenter les investisseurs sérieux, créateurs d’emplois et de richesse, et couper définitivement l’herbe sous les pieds des barons des containers. L’Algérie, qui a par ailleurs les reins solides, ne devrait pas non plus recourir à l’endettement extérieur. Au plan social, le président Tebboube a, là encore, été porteur d’une bonne nouvelle, puisqu’il a affirmé que les projets de logements ne vont pas s’arrêter malgré les difficultés financières auxquelles fait face le pays, suite à la chute des cours du pétrole.
Mohamed Abdoun

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