Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a présidé, hier à Alger, la rencontre entre son gouvernement et les walis, est revenu sur la situation économique du pays. Tout en estimant à cet égard que l’année 2017 s’annonce «difficile», il croit pouvoir maintenir le taux de croissance à 3,9%, réalisé en 2016. Lors de cette rencontre, le chef de l’Exécutif a décliné ses instructions aux walis portant sur la relance du développement local.
D’emblée, Sellal a montré le chemin à ses représentants locaux, en rappelant le programme du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, qui «encourage» le développement économique du pays dans la paix, dans le but d’améliorer le quotidien de vie des Algériens et leur bien-être, a-t-il indiqué. De part son ordre du jour, cette rencontre est consacrée au rôle des collectivités locales dans la promotion de l’investissement, la création de la richesse et la modernisation du service public. Aussi, il en est question de mettre en place des ateliers pour discuter de plusieurs thématiques, telle que celle portant sur l’institution d’un système inhérent avec la fiscalité et la finance locales. Ceci, pour permettre aux communes de se permettre d’autres ressources financières, en dehors des subventions de l’Etat qui tendent à la baisse. Ce conclave tenu au Palais des nations de Club des pins, a vu la participation, outre les walis, des membres du gouvernement, des représentants du partenaire social et économique ainsi que des élus locaux.
Pour Sellal, en dépit des prévisions qui augurent d’une année 2017 «difficile», le pays en est mesure de réaliser un taux de croissance de 3,9%, comme c’est le cas des indicateurs de l’année en cours. Devant cet état de fait, il a fait appel à ses représentants au niveau des wilayas à «consentir d’avantages d’efforts», pour venir relever une croissance locale, en mesure de booster l’économie nationale. Endiguer la bureaucratie, libérer le foncier industriel, faciliter la tâche aux porteurs de projets…sont entre autres les recommandations réitérées par le chef de l’Exécutif, à ses hôtes.
Sur le plan des investissements, Sellal a fait savoir que quelques 25 000 projets ont été lancés durant les trois dernières années. Un chiffre qui représente 70% des projets réalisés depuis l’année 2002 à ce jour. Pas uniquement, puisque malgré le rétrécissement du Trésor public, le gouvernement compte augmenter davantage le taux de 10% enregistré en matière de crédits bancaires dont bénéficient les investisseurs, durant l’année prochaine. Il faut rappeler que toutes ces mesures répondent au nouveau modèle économique adopté en tripartie, en juin dernier. Encore une fois, Sellal a assuré qu’il n’est pas question pour le gouvernement qu’il dirige de décréter l’austérité, mais, il s’agit, a-t-il expliqué, d’une nouvelle vision orientée vers la croissance économique basée sur la création de la richesse. Pour se faire, il compte sur les entreprises nationales pour relever ce défi, pour peu que les autorités locales fassent en sorte d’aider et d’accompagner les opérateurs à la création des entreprises. À ce titre, selon Sellal, «beaucoup de contraintes ont été levées». Il en veut pour preuve la révision du Code de l’investissement, l’accès au foncier industriel, entre autres.
Farid Guellil