Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a fait savoir jeudi que le taux national de remplissage des barrages s’élève actuellement à 32,26 %, avec 20% dans l’Ouest du pays, 16,7% dans le bassin de Chlef, 8,3% dans la région Centre et 38% dans l’Est algérien. Intervenant lors d’une plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre a rappelé que l’Algérie a connu de longues années de sécheresse à partir des années 1980, entrainant la baisse du niveau des eaux de surface dans le nord du pays, de 6,5 milliards m3 à 4 milliards de m3 actuellement.
Plus de 600 forages pour faire face à la crise
D’autre part, Karim Hasni, a expliqué que son secteur avait lancé, dans le cadre des efforts visant à réduire l’impact du déficit hydrique, plusieurs programmes d’urgence pour la réalisation de plus de 600 puits à travers les wilayas affectées, citant notamment Alger qui a également bénéficié de stations de dessalement de l’eau de mer, dont certaines sont entrées en service et d’autres en cours de réalisation. Ces programmes ont été lancés dans un contexte marqué par un recul de la pluviométrie, à l’origine, selon lui, du manque de l’approvisionnement en eau potable lors de l’année 2021, particulièrement dans 20 wilayas du pays, avec un niveau réduit des eaux des barrages qui les alimentent en eau potable. Outre la réalisation des forages, une stratégie visant à faire face à cette crise chronique et structurelle et à réaliser la sécurité hydrique a également été mise au point à l’effet d’éliminer la dépendance aux eaux de surface et souterraines en les remplaçant par l’eau de mer dessalée. Cette stratégie repose aussi, poursuit le ministre, sur le suivi de la mobilisation des ressources en eau traditionnelles et l’augmentation de leurs capacités de stockage au niveau national à 12 milliards m3 d’ici 2024. Et d’ajouter que les eaux souterraines (puits et forages) répondent actuellement à près de 50% des besoins de la population, soulignant que le secteur s’emploie à réduire ce taux d’ici 2030 à 20%, avec l’entrée en service de toutes les stations de dessalement de l’eau de mer.
« Un total de 23 stations de dessalement d’ici 2024 »
S’agissant des ressources en eau non conventionnelles, le ministre a indiqué que l’Algérie disposait actuellement de 11 stations de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de production de 660 millions m3/an. À ce titre, le ministre a rappelé la décision du président de la République relative à la réalisation de cinq grandes stations de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de plus de 300 000 m3/jour chacune dans une première étape, et dont la réception est prévue en 2024, lesquelles viendront s’ajouter aux trois autres stations parachevées dans la banlieue de la capitale, d’une capacité de 150 000 m3/jour. Dans une deuxième étape, poursuit le ministre, six stations seront implantées d’ici 2030, avec une capacité de production de 2 milliards m3/an, répondant à 60% des besoins nationaux en eau potable produite à partir de l’eau de mer dessalée.
Ania Nch