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Résolution de la crise libyenne : L’Algérie réaffirme son attachement à la solution politique

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Une réunion internationale sur la Libye s’est tenue à Paris, lundi dernier, pour dessiner les contours de l’avenir de ce pays et de son peuple, après l’intervention de l’Otan en 2011 l’ayant mis dans un chaos total. Conclave qui a vu des pays non conviés, notamment les pays voisins à la Libye, à leur tête l’Algérie.

S’exprimant à partir d’Alger, le chef de la diplomatie libyenne, MohamedTahar Siyala, a déclaré que «les ingérences étrangères affichées, ou masquées, entravent la réconciliation nationale en Libye», lors de sa visite de deux jours, en Algérie.
Ne manquant pas d’indiquer que la diplomatie libyenne s’attelait, «actuellement, à convaincre les autres parties de laisser les Libyens décider de leur avenir par eux-mêmes», a-t-il fait remarquer durant le point de presse animé conjointement, avant-hier, avec son homologue algérien, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine (UA) et de la Ligue des États arabes, Abdelkader Messahel.
La visite à Alger de la délégation libyenne, conduite par le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale de Libye, Fayez Es-Serradj a été l’occasion de réaffirmer la position du pays voisin de la Libye, en faveur du processus de paix engagé, et «privilégiant la solution politique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale dans le cadre du respect de la souveraineté nationale de la Libye», a souligné Messahel. Saluant le «rôle de l’Algérie» et son «soutien constant» à la Libye, au cours «des dernières décennies», a précisé, de son côté, Es-Serradj, à son arrivée, lundi, à Alger, le responsable libyen a réaffirmé, plus loin, que les relations entre les deux pays sont «étroites». Et c’est en présence des responsables libyens qu’Alger a annoncé, lundi, la tenue fin octobre, à Niamey Niger, de la réunion du Comité des Cinq avec les pays du voisinage à la Libye, à l’initiative de l’Union africaine (UA), dont son Envoyé spécial pour la Libye prendra part. Dans ce contexte, Messahel a indiqué qu’outre la réunion de Niamey, le Comité des Cinq composé de présidents de pays africains tiendra, à la fin octobre au plus tard, une réunion consacrée au suivi de la situation en Libye, sans toutefois préciser le lieu de cette rencontre, et ce, à l’initiative de l’UA, particulièrement sous la présidence actuelle du président tchadien, Idriss Deby.
Dans toutes les réunions sur la Libye, l’Algérie, a affirmé le chef de la diplomatie libyenne, «est, incontestablement, l’un des pays les plus influents».
Un message lancé, à partir d’Alger, par ce responsable libyen, aux promoteurs du conclave des amis de la Libye, qui se tenait, ce même jour, dans la capitale française, sans que les pays voisins à la Libye y soient conviés et aussi, faut-il le noter, l’Union africaine.

Conclaves des amis des pays en crise, voie infructueuse pour les peuples concernés
Les conclaves des amis de la Syrie, du Yémen et, plus récemment, de la Libye tiennent d’une manière récurrente, depuis plus de cinq ans, notamment dans les capitales occidentales et à l’initiative des pays influents membres de l’Otan, sans réussir, à ce jour, à endiguer les crises dans lesquelles sont plongés les peuples syrien, yéménite et libyen. Serait-ce un hasard, sûrement pas, diront les experts et observateurs avisés des dessous des tensions géopolitiques que rythment les intérêts stratégiques des puissances, dans le sillage de leur course pour le contrôle des voies d’approvisionnement en énergie et des sources énergétiques. Si l’on se réfère aux nombreux conclaves des amis de la Syrie, qui se sont tenus, depuis plus de cinq, à l’initiative et, à tour de rôle, de la France, le Royaume-Uni et les États- Unis, sans avoir réussi à améliorer la situation humaine et politico-sécuritaire dans la crise syrienne, il est très difficile de croire à une chance de la réussite de ce genre de réunion, dont celle qui vient de se tenir à Paris, sur la Libye. La France qui enregistre un recul considérable de son rôle d’influence sur la scène internationale qu’illustre, amplement, son absence dans le traitement de la crise syrienne, lequel est du ressort exclusif du duo Moscou-Washington, sur fond de la réalité incontournable de ce qui se joue sur le terrain comme dans le ciel syrien.
En s’activant à le consolider sur d’autres dossiers, à l’exemple de celui de la Libye, la France de François Hollande continue la tâche qu’elle a entamée, plus de quatre ans auparavant, sous la présidence de Sarkozy. Deux ans après son annonce au congrès, à Washington, novembre 2007, de sa décision de réintégrer le commandement de l’Otan, après que le général de Gaulle a décidé de le quitter en 1966, sa réintégration officielle, annoncée avril 2009, deux ans après, l’ex-locataire de l’Élysée et candidat à la future présidentielle française ouvre la voie, durant huit mois, du 19 mars à octobre 2011, aux bombardements aériens de l’Otan en Libye. Sous la présidence de François Hollande, Paris tient des conclaves des amis d’un pays, après l’avoir bombardé par son aviation militaire avec ses partenaires de l’Otan, dont la Turquie, conviée à prendre part à la rencontre sur la Libye, à Paris, alors que la France œuvre, ouvertement, pour la non-adhésion d’Ankara à l’Union européenne.
Étaient, aussi, conviés des pays qui se sont habitués, depuis plus de cinq ans, à prendre part à ce genre de conclaves, pour en citer que le Qatar et les Émirats arabes unis, il est difficile de croire à la réussite du conclave de Paris sur la Libye, comme aux bonnes intentions de ses initiateurs, au regard des réunions similaires, tenues durant ces six dernières années. Un cadre qui a montré ses limites à apporter les réponses adéquates aux attentes et aspirations des peuples des pays en crise, dans le sillage du «Printemps arabe» et pour répondre exclusivement aux intérêts de ses promoteurs. Et la rencontre des amis de la Libye, à Paris, vient de se tenir, sur fond des évènements survenus dans le Croissant pétrolier libyen, laquelle donne figure en tête des priorités des pays occidentaux, sur fond de leur course pour le contrôle des voies d’approvisionnement en énergie et des ressources d’énergiques.
Karima Bennour

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