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Le défi de la nouvelle politique céréalière : Produire plus de blé et atteindre le zéro % d’importation ?

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C’est la nouvelle équation qui se pose aux tenants du secteur agricole, ou comment produire plus de blé, quand nous constatons que les rendements sont fluctuants d’une région à une autre, et il faut, maintenant, déterminer les causes et les faiblesses de ces rendements qui poussent l’Algérie à toujours importer plus de blé d’année en année, en rapport avec l’accroissement de sa population. Pour les professionnels de la terre, les vrais blocages des rendements se situent dans l’absence d’un système coopératif qui est défaillant, voire inexistant, puisqu’il a été démantelé les années passées, d’où l’intérêt croissant pour la redynamisation et la création de coopérative et l’utilisation du matériel agricole (Cuma). D’autre part, il est préconisé une foration adéquate pour la maîtrise des techniques culturales, avec la délimitation des zones variétales, autrement dit, adapter les semences en fonction de la nature du sol qui leur convient, et l’analyse du sol reste un impératif pour l’augmentation des rendements. Pour les professionnels, toutes ces contraintes constituent un vrai blocage pour l’augmentation des rendements, car il est aussi établi que parfois, dans la même zone, la même nature du sol, les mêmes conditions climatiques, les mêmes variétés et, des fois même, il se trouve que des parcelles limitrophes n’ont pas les mêmes rendements, qui passe du simple au double et même au triple, ce qui a été déduit que le non-respect de l’itinéraire technique en matière de travaux du sol, lit de semence, choix de la variété, la date de semis, la profondeur d’enfouissement de la graine, le roulage, l’engraissement (de fond et superficiel) et enfin le désherbage et la protection phytosanitaire constituent les véritables techniques à mettre en œuvre pour des rendements satisfaisants.
Toutefois, il est aussi préconisé que l’intérêt de la création des coopératives pour un nombre important d’exploitants ne disposant pas de matériel nécessaire et, dans certains cas, inadéquat, ce qui ne leur permet pas de faire un bon travail et surtout pas dans le moment opportun. Car, il est admis que la majorité des producteurs ne disposent pas de grandes superficies (près de 70% du nombre des céréaliers disposent des exploitations de moins de 20 ha), ce qui les exclut d’investir dans l’équipement agricole adapté, et ne leur permet pas de faire face aux crédits d’investissement, étant donné le prix onéreux des équipements, d’une part, et les moyens de remboursement, d’autre part, vu que la recette de l’exploitation n’est pas régulière, d’où l’intérêt de la création des coopératives sous plusieurs formes, en fonction de la spécificité des zones et de la nature des sols.
La formation de l’exploitant agricole doit lui permettre d’accéder aux informations, et avoir la capacité d’utilisation du matériel dans de bonnes conditions (réglages, entretiens…). Pour l’ensemble des adhérents, afin de déterminer les amendements pour l’amélioration des sols, soit en matière organique et les doses concernant les engrais, minéraux en fonction de l’objectif de rendement, car la technologie à démontrer qu’il y a une relation étroite entre la composition du sol, taux de matière organique (nécessité de la restitution des chaumes) et la dose d’engrais minérale, dans le cas de la faiblesse de la matière organique, à la longue la plante ne peut pas profiter de la présence des éléments minéraux disponibles dans le sol, il y aura blocage et perte dans les rendements souhaités et attendus. En plus de la vulgarisation qui s’avère un élément très important dans la mise à niveau de l’agriculteur et de la modernisation de son exploitation. Reste aussi à déterminer les zones variétales sur le terrain pour permettre aux agriculteurs de choisir leurs semences, en fonction des paramètres techniques, technologiques et choix de variété adaptée à la spécificité de la zone, d’où la nécessité de la création de la coopérative ce qui facilitera l’intervention et la circulation de l’information de l’université (recherche appliquée), des instituts techniques (ITGC, INRA, CNCC, INPV) UNPA. En d’autres termes, la mise en place du système coopératif facilitera aux agriculteurs l’accès aux crédits (mesures incitatives pour les coopératives). En définitif et afin de vulgariser les techniques culturales pour des rendements satisfaisants, les instituts techniques doivent procéder à l’installation des parcelles de démonstration au niveau de chaque coopérative pour vulgariser les bonnes pratiques agricoles, et de visu les céréaliers se sentent concernés par ces performances de rendements palpables. Le système coopératif développe le conseil pour optimiser la rentabilité des productions et encourage une traçabilité. Sans les coopératives, les agriculteurs recourent de plus en plus à des prestataires extérieurs, par conséquent ne respectent pas les bonnes pratiques agricoles. Le développement du blé dépend fortement de la mise en place du système coopératif, afin d’atteindre des rendements satisfaisants et d’assurer la croissance de la production de blé. En tous les cas, c’est le nouveau challenge du renouveau agricole.
Mâalem Abdelyakine

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