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RENOUVELLEMENT DU MANDAT DE LA MINURSO : Le Sahara occidental à l’ordre du jour du Conseil de sécurité

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En ce mois d’octobre , les membres du Conseil de sécurité, présidé par l’Afrique du Sud, devraient renouveler le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) avant son expiration le 31 octobre.

Avant cela, ils se réuniront en consultations pour examiner le rapport du Secrétaire général sur la MINURSO. Colin Stewart, représentant spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, devrait faire un exposé sur le rapport du Secrétaire général à la MINURSO. Pour rappel, Le 30 avril 2019, le Conseil a adopté la résolution 2468 renouvelant le mandat de la MINURSO pour six mois. Après les deux tables rondes auxquelles ont participé le Maroc et le Front Polisario, la démission de l’envoyé spécial l’ancien chef d’État allemand Horst Köhler, a bloqué la dynamique de négociations qu’il avait enclenchée. Pour rappel, une troisième table ronde devait suivre, mais Köhler a démissionné de son poste brusquement le 22 mai pour des « raisons de santé ». Depuis, une recherche de remplaçant est en cours et aucune annonce n’a encore été faite , en raison de tergiversations du Maroc qui prétend, selon ses organes de propagandes, récuser un envoyé spécial US . Le mandat de l’envoyé personnel repose sur la capacité d’instaurer un climat de confiance entre les parties. Il doit également bénéficier de l’appui du Conseil de sécurité. Pendant ce temps, la situation sur le terrain reste tendue.
Le 19 juillet, des affrontements ont eu lieu à El Ayoun occupée, entre les forces d’occupation marocaines et des manifestants sahraouis. Les Sahraouis ont célébré la victoire du football algérien et en ont profité pour appeler à l’autodétermination. Les affrontements ont entraîné la mort d’une femme sahraouie et un nombre non vérifié de blessés et d’arrêtés. Amnesty International a publié une déclaration demandant des enquêtes et le Front Polisario a saisi le président du Conseil de sécurité pour lui demander de réagir. Le 19 septembre, le Front Polisario a adressé une lettre au président du Conseil de sécurité , exprimant sa frustration devant les retards dans le processus de paix, soulignant que l’absence d’un nouvel envoyé personnel était un facteur de blocage. Le Conseil a tenu des consultations sur cette question en janvier et avril; depuis le mois de mai, l’absence d’un émissaire personnel a entravé la progression du dossier. Le Haut Commissariat aux droits de l’homme continue d’être préoccupé par les restrictions imposées à l’espace politique et la promotion et la protection des droits de l’homme demeureront une question de premier plan. Les tentatives précédentes pour ajouter une composante droits de l’homme au mandat de la MINURSO ont été infructueuses, mais elles pourraient être ravivées lors des discussions du renouvellement du Mandat. Selon des sources diplomatique à l’ONU , le Conseil de sécurité devra renouveler le mandat de la MINURSO avant son expiration à la fin du mois d’octobre. Le Conseil pourrait négocier une reconduction technique s’il est d’avis que le processus est en panne et souhaite attendre un nouvel émissaire personnel avant d’adopter une approche plus concrète.Les membres du Conseil souhaiteraient voir de réels progrès dans ce dossier vieux de près de 30 ans. L’absence actuelle d’un envoyé personnel crée une incertitude supplémentaire et les membres du Conseil peuvent exhorter le Secrétaire général à nommer un remplaçant dès que possible, afin que la dynamique créée par Köhler ne soit pas gommée. Les réunions précédentes ont clairement montré que certains membres, les États-Unis en particulier, étudient de près l’avenir de la Minurso. Les États-Unis ont réussi à faire en sorte que les mandats soient renouvelés tous les six mois, ce qui a pour but de faire pression sur les parties pour relancer le processus politique. Après l’adoption de la résolution 2468 le 30 avril, le représentant des États-Unis a déclaré: «L’objectif du Conseil de sécurité devrait être de proposer une solution politique opportune et mutuellement acceptable».
Cependant, le processus étant bloqué, il est difficile de savoir si les États-Unis vont maintenant proposer un retrait de la Minurso. D’autres membres du Conseil préconisent le maintien de la Minurso. Lors de la réunion du 30 avril, la France a évoqué « le rôle essentiel joué par cette opération de maintien de la paix pour assurer le respect du cessez-le-feu et contribuer ainsi à la stabilité de la région ». La France devrait également continuer à faire pression pour un retour éventuel à un mandat de 12 mois, comme ce fut le cas en 2008-2018. Une demande soufflée par le Maroc dont la stratégie se résume au statu quo. Certains membres du Conseil de sécurité restent vivement préoccupés par ce qu’ils considèrent comme des restrictions arbitraires aux droits des Sahraouis à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi que par le recours criminel à la force par les forces coloniales marocaines pour disperser des manifestations pacifiques.
MOKHTAR BENDIB

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