Accueil Edito Rendre à l’Algérie ce qui lui appartient 

Rendre à l’Algérie ce qui lui appartient 

0

La justice suit son cours normal, elle ne s’arrête pas. Cela fait cinq ans maintenant que l’Algérie s’est résolue à tordre le cou à la corruption. Les grosses affaires qui ont siphonné le trésor public aussi bien que la « tchipa » qui a gangréné l’administration. Rien n’échappe au châtiment de la justice, la lutte contre ce fléau redoutable est implacable. L’Algérie est revenue de loin d’une « décennie mafieuse » qui a failli la basculer dans l’inconnu. Cette mauvaise expérience nous a servi de leçon. Pour preuve, on assiste de moins en moins à des affaires de corruption. Les tribunaux se sont désemplis et déchargés du lourd fardeau.  Si cela s’entend comme un recul du fléau, tant mieux. Tant mieux encore si ce recul signe un retour à une vie publique normale. Normale dans le sens où elle sera  épurée des « souillures » qui ont jeté l’opprobre sur les institutions de l’Etat. Sauf que, il reste un défi à relever. Il n’est pas des moindres, ni de tout repos. Le recouvrement des fonds détournés à l’étranger, à savoir. Indépendamment de la volonté de  l’Algérie, le processus de récupération bute, parfois, sur la résistance des pays de placement de l’argent pillé. A cela s’ajoute un cadre juridique international complexe qui ne facilite pas la tâche. Pour autant, la justice algérienne continue à se battre sur ce front pour récupérer ce qui lui revient de droit. Pour ce faire, on peut d’abord compter sur la volonté politique ferme de moraliser la vie publique, ce point focal dans les 54 engagements du président de la République. Secundo, notre machine judiciaire est maintenant rodée par l’expérience en sus de jouir d’un arsenal juridique plus adapté aux exigences des conventions internationales dans le domaine.  A présent que ce fléau est absorbé,  le défi actuel consiste à traiter ses effets collatéraux. Notamment, les flux financiers illicites et les fonds détournés à l’étranger. On sait que jusqu’à fin 2023, l’Algérie a repris la main sur 30 milliards USD en biens immobiliers, industriels et montants d’argent. C’est dire que la récupération des fonds n’est pas à ses premiers pas. Et l’opération ne semble pas s’arrêter là. Jusqu’à rendre à l’Algérie ce qui lui appartient. A commencer par les pays avec lesquels nous disposons d’un bon cadre de coopération. En l’espèce, un événement d’importance a croisé le chemin de la question.  En effet, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, dépêché par le chef de l’Etat à Vienne pour consolider nos liens avec les institutions internationales sur place, a relancé ce dossier avec le DE par intérim de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime. Notre MAE est à Vienne avec l’idée de « négocier » non pas un quelconque privilège pour l’Algérie, mais un bien qui lui revient de droit. Autrement, examiner la faisabilité de la procédure de restitution. C’est la conformité juridique qui est recherchée.  Au-delà de toutes les entraves qui pourraient se dresser sur ce chemin, aucune loi ne confère le droit de faire sien ce qui ne vous appartient pas. 

Farid Guellil

Article précédentSTOCKAGE DES CÉRÉALES, RECRUTEMENT DANS LE SUD ET LUTTE CONTRE LES FEUX DE FORÊT : Le Gouvernement passe à l’action
Article suivantBENDJAMA DÉCLARE L’ÉCHEC DES PLANS SIONISTES SORDIDES : « Pas de deuxième Nakba »