« Depuis la guerre des Sables (1963), les mesures hostiles de l’Algérie contre le Maroc ne se comptent plus. » C’est facile à deviner, cette citation introduit une diatribe publiée dans un média marocain. Elle traite du visa « réimposés » aux Marocains. Le propos n’est pas tout à fait faux si l’on remplace l’Algérie par le Maroc et vice versa ! Falsifier l’histoire pour maquiller une réalité amère est un exercice facile pour le Makhzen. Mais ce mensonge, il faut vite le déconstruire pour ne pas qu’il finisse en propagande au service des thèses du voisin. Faut-il en inviter l’auteur à réviser ses cours d’histoires ? On est tenté de le faire, mais le problème n’est pas là. On ne va pas rembobiner non plus, ici, la chronologie des actes hostiles marocains qui ont abouti à la rupture des relations en aout 2021. On va juste survoler quelques affaires sulfureuses qui ont précipité la décision de rétablir le visa pour les Marocains. A la veille de l’élection présidentielle du 7 septembre, l’Algérie a déjoué deux opérations subversives. À l’Ouest où trois espions au service de Hammouchi ont été arrêtés. Et vingt jours plus tôt, à Béjaia où un complot terroriste du Mak dirigé à partir de l’Hexagone a été avorté. Les deux entreprises funestes visaient à mettre le feu aux poudres. Que les services du Makhzen sachent eux et leurs maîtres sionistes au profit desquels ils fournissent des renseignements que l’entreprise est vaine. Si l’on n’a pas réussi à déstabiliser l’Algérie dans le feu du Hirak, comment ont-ils cru pouvoir lui porter le coup aujourd’hui ! Encore quelques méfaits d’espionnage. En juillet 2021, le Maroc a été impliqué dans l’une des plus vastes opérations de cyber-espionnage de l’histoire, Pegasus à savoir. L’Algérie a subit une violente cyber-attaque via ce logiciel israélien. Février 2022, employé à la mairie d’Oran, un homme âgé de 70 ans a été jugé et condamné à 8 ans de prison ferme pour intelligence avec le voisin de l’Ouest. Les preuves de sa connivence avec le Makhzen étaient découvertes chez lui : un ordinateur portable, des téléphones portables équipées de cartes SIM d’opérateurs algérien, marocain et français, des passeports algériens et marocains et une carte d’enregistrement au consulat général du Maroc à Oran. Durant la même année, les services français ont déjoué une affaire d’espionnage au profit du Mossad dont les maitres-espions recrutaient des sous-traitants, pour exécuter leurs basses œuvres, parmi la diaspora marocaine en France. Septembre 2023, en Allemagne, un ressortissant marocain de 36 ans a été condamné à plus d’une année de prison dans une affaire d’espionnage des militants du Hirak rifain. Pour finir, et à ce que l’on sache, ce n’était pas un dirigeant algérien qui a trahi les frères arabes en 1967, lorsque Hassan II avait ouvert grand les portes de son palais aux espions du Mossad. Ces alliés avec lesquels s’accoquinent « nos voisins » aujourd’hui.
Farid Guellil