La récente décision prise par le ministère de l’Éducation nationale sur instruction de la présidence à propos de promotions aux grades supérieurs des fonctionnaires du secteur ne fait pas l’unanimité.
Alors que certains syndicats ont salué la démarche, 5 d’entre eux ont par contre relevé que ces promotions auraient créé des injustices. Faisant état de colère chez les enseignants notamment ceux du cycle moyen, ces syndicats n’écartent pas le recours aux actions de contestations. C’est ce qu’a révélé hier le secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura, en marge d’une rencontre au siège de l’UNPEF dédiée à ces nouvelles mesures de promotions. Le syndicaliste a fait savoir, à ce propos, que le décret présidentiel 166/14 qui vient d’être mis en application parle de valorisation des diplômes DEA et des licences. Cependant, a-t-il poursuivi, il a été constaté que les promotions ont même touché des directeurs et des inspecteurs, alors que des injustices ont été créées chez les enseignants. Apportant plus d’explications à ses dires, Amoura a souligné que des enseignants du primaire ont été promus au même niveau que ceux du moyen qui eux sont restés dans leur grade provoquant un grand mécontentement chez cette catégorie. Aussi, le SG du SATEF a affirmé que plusieurs fonctionnaires détenteurs de licences ou même de master n’avaient pas été promus à l’image des conseillers d’orientation scolaire et professionnelle. Ces derniers sont toujours classés dans la catégorie 12 depuis 28 ans de service. Toujours dans le même contexte, Boualem Amoura a rappelé que son syndicat propose depuis 2011 à ce que la classification des fonctionnaires repose selon des normes en se référant au diplôme du baccalauréat pour ne léser aucun corps du secteur. Pour remédier à cette problématique, le secrétaire général du SATEF a fait savoir qu’une demande d’audience sera faite à la ministre du secteur Nouria Benghabrit afin d’avoir des explications concernant ces promotions.
Le syndicaliste n’a pas écarté, toutefois, un éventuel recours à la protestation des enseignants du moyen et les conseillers de l’éducation. Selon lui, les bases au niveau des wilayas proposent d’aller vers des grèves ou le boycott du travail administratif. Il y a même possibilité d’aller vers le boycott de la surveillance des examens du BAC et du BEM, a-t-il prévenu.
Évoquant, par ailleurs, la rencontre de jeudi dernier avec la ministre que l’intersyndicale de l’éducation avait boycotté, Amoura a expliqué que cette réunion de travail ne devait concerner que les 5 syndicats; à savoir le CLA, l’UNPEF, le SATEF, le SNAPEST et le SNTE ayant organisé une grève les 20 et le 21 février passés. Seulement, a-t-il ajouté, une fois arrivée au siège du ministère, l’intersyndicale a été surprise de trouver d’autres syndicats qui n’étaient pas concernés ni par la grève ni par ses revendications.
L’intersyndicale avait alors proposé qu’elle soit reçue seule pour sortir avec un PV comme cela a été fait avec le CNAPESTE le mardi d’avant. Toutefois, regrette Boualem Amoura, cette demande a été refusée, ce qui a poussé l’intersyndicale de quitter le siège du ministère. «Nous avons fait cela par éthique», a-t-il conclu à cet effet.
Ania Nait Chalal-Nait Baha