Le laxisme affiché par les organes de contrôle et de régulation, mis en place par l’État, a poussé certains commerçants véreux à franchir toutes les barrières et à fouler aux pieds tous les scrupules pour gonfler leurs gains, quitte à mettre la santé du consommateur en danger.
C’est le constat qui nous vient à l’esprit quand on passe en revue le feuilleton des découvertes et saisies réalisées par la commission de contrôle installée dernièrement et qui compte le président de la commission hygiène et santé de l’APW d’Oran, le représentant local de l’Association de protection du consommateur et son environnement (APOCE), ainsi que des représentants des services de sécurité. Et ce qui fait hérisser les cheveux sur la tête est le non-respect des normes d’hygiène, la tricherie sur la qualité et le recours aux pratiques commerciales prohibées, telles que la vente concomitante de produits de large consommation, la tarification à la tête du client et autres. Dans le registre de la vente des viandes et produits carnés, la situation est des plus alarmante. Des viandes rouges congelées arrosées du produit caustique (eau de Laval), destiné au lavage des dépouilles dans les morgues pour éviter leur putréfaction, vendues comme fraiches. De la marchandise conservée dans des conditions d’hygiène déplorables et vendue sans tenir compte du danger qu’elle peut causer à la santé du consommateur. La vente de viandes blanches et rouges issues de mulets ou de l’abattage clandestin est devenu une pratique à Oran. D’ailleurs, ce qui fait rager est que le tout Oran sait que la localité de Douar Boudjemâa, dans la commune de Hassi Bounif, est une place forte de l’abattage clandestin, mais aucun responsable n’a osé s’en approcher. Mieux encore, des viandes issues de l’abattage clandestin sont estampillées illégalement, mais cela ne semble pas émouvoir les services de contrôle. « Un individu s’est procuré une roulette identique à celle qui sert à l’estampillage des viandes par les services de contrôle vétérinaires et à ce jour il continue de sévir », dira un citoyen. Récemment, la commission de contrôle conjointe (APW, APOCE et services de sécurité), a épinglé une boucherie qui vend du poulet rôti à emporter. À l’occasion de son passage, elle a découvert du poulet rôti mais conservé durant plusieurs jours dans le réfrigérateur. Concernant le secteur de la boulangerie et la pâtisserie, la situation est aussi catastrophique. Des gâteaux préparés à partir d’ingrédients périmés, tricherie sur le poids des produits, non-respect des prix fixés par l’État en matière de commercialisation de pain. Mais la palme de la tricherie revient incontestablement à un boulanger qui n’a pas trouvé meilleur endroit pour pétrir la pâte de son pain que le parquet de son laboratoire. Cette commission a également effectué des descentes dans des restaurants classés où elle a découvert des pratiques contraires à la loi en matière de respect des normes d’hygiène et de propreté. Un palace figure même parmi les structures épinglées par cette commission. Reste maintenant à réviser la batterie de lois qui protègent la santé du citoyen. Cette commission qui ne dispose pas de la puissance légale qui lui permet de décider des fermetures administrative. A ce jour, elle a soumis plusieurs dossiers aux organes habilités mais, à ce jour, le nombre de commerçants sanctionnés ne traduit pas la réalité du phénomène de la tricherie devenu un sport très pratiqué dans le domaine de la vente des produits de large consommation. La balle est dans le camp des pouvoirs publics qui doivent agir pour permettre à la ville, qui s‘apprête à abriter la 19e édition des Jeux méditerranéens, de réussir sa fête et d’offrir un séjour de qualité et sûr à ses invités.
Slimane B.