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PRISE EN CHARGE DES PATIENTS DANS LE SUD ET LES HAUTS-PLATEAUX PAR LE PRIVé SUR LE DOS DE LA CNAS : «Une mesure irréfléchie et non sans conséquences», selon le SNPSP

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Les mesures prises par le gouvernement pour combler le manque de médecins spécialistes dans les Hauts- Plateaux et le Sud, sont sévèrement critiquées. Pour le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Ilyès Merabet, la prise en charge des patients de ces régions par le privé sur le dos de la CNAS remet en cause la justice sociale et l’égalité par apport à l’accès aux soins. En terme plus clair, Merabet qualifie la démarche d’«irréfléchie» et qui sera «non sans conséquences».

Contacté, hier, le président du SNPSP qui est également coordinateur national de la Confédération des syndicats algériens (CSA), a souligné d’abord que ce genre de décisions ne devrait pas être pris par un gouvernement chargé des affaires courantes car, a-t-il estimé, il ne s’agit pas d’une. Il a rappelé, en outre, que ce même gouvernement est rejeté par le peuple algérien qui demande son départ ce qui est le cas, également, au niveau du SNPS et de la CSA, et d’emblée le rejet total de toute décision prise par lui.
Merabet, qui n’est pas allé du dos de la cuillère, a déclaré qu’au lieu d’assurer une couverture spécialisée pour les citoyens du Sud, et d’assurer aussi un équilibre de distribution des structures, des moyens et du personnel dans les différentes régions du pays, l’État continue, a-t-il déploré, «à faire dans le populisme et dans les déclarations qui ont plus une relation avec la politique politicienne qu’avec une politique de santé», allusion faite à la mesure liée à la prise en charge des patients du Sud et des Hauts-Plataux par le privé mais que l’état va prendre en charge les frais à travers la caisse nationale des assurances sociales. Notre interlocuteur a tenu à signaler, à ce propos, que l’argent de la CNAS regroupe les cotisations des travailleurs qui sont partout en Algérie et non pas uniquement au Sud, ce qui remet en cause, d’après lui, la justice sociale et l’égalité à l’accès aux soins. «Cela va créer d’autres situations plus graves et plus compliquées sur les prestations et le fonctionnement et surtout par rapport à l’état d’esprit des citoyens, car il s’agit surtout d’une politique de deux poids deux mesures », a-t-il dit. Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Salaheddine Dahmoune, avait annoncé samedi que des décisions cruciales ont été prises par le Gouvernement pour combler le manque de médecins spécialistes dans les Hauts-Plateaux et le Sud, dont la levée du gel sur la réalisation de quinze (15) établissements hospitaliers dans ces régions et de nouveaux projets visant à rapprocher la santé des citoyens. Dahmoune avait également évoqué des projets de jumelage entre des établissements hospitaliers des wilayas du Nord et d’autres relevant de l’Armée nationale populaire (ANP) et des établissements sanitaires des wilayas du Sud. Il avait en outre fait état d’incitations financières et fiscales au profit des propriétaires de cliniques privées dans ces régions, dans lesquelles les citoyens bénéficient gracieusement des mêmes services assurés par les établissements publics. Il avait, par ailleurs, précisé que des contacts étaient en cours pour faire venir des spécialistes étrangers dans ces régions et faire en sorte que les spécialistes formés en Algérie exercent dans ces régions pendant cinq ans, soulignant la nécessité de former l’élément humain pour renforcer la couverture sanitaire.
Ania Nait Chalal

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