Accueil ACTUALITÉ Prise à revers : Hanoune contre-attaque

Prise à revers : Hanoune contre-attaque

0

Le temps presse pour Louisa Hanoune, patronne du Parti des travailleurs. Après sa prompte réaction à travers un communiqué dénonçant une «cabale médiatique» dirigée contre son parti, elle revient, hier, dans une conférence de presse, pour démentir toute dissidence prétendument orchestrée par son désormais ex-cadre, Salim Labatcha.
Jeudi dernier, la chaîne télévisuelle nationale Ennahar TV avait relayé un communiqué d’une rare virulence, signé par Labatcha et des cadres du PT dont il prétend être des partisans de sa mouvance dissidente, s’est attaqué à la direction politique du parti, en allant jusqu’à réclamer le départ de Hanoune de la tête de cette formation politique. Pour apporter un désaveu formel de ce qu’elle estime n’être que des allégations mensongères, Hanoune a fait venir certains responsables de son parti, parmi ceux cités par Labatcha comme faisant partie dans son mouvement, pour se démarquer vis-à-vis de celui-ci. En rappelant encore une fois que cette entreprise n’est qu’une «manœuvre» visant son parti, elle accuse le vice-président de l’APN, Bahaeddine Tliba et un autre cadre politique du FLN, d’être notamment les auteurs de ce qu’elle appelle des «attaques abjectes» visant sa formation politique. Elle n’a pas manqué non plus de vilipender Ennahar TV qu’elle qualifie de «mercenaire médiatique» à la solde de ses détracteurs, lesquels, selon ses termes, ont soudoyé son ex-cadre Labatcha pour miner son parti de l’intérieur. Pour se faire protéger contrecarrer cette «cabale», elle a affirmé qu’aucun militant, encore moins un cadre du parti, n’a marché avec son député dissident qu’elle qualifie une énième fois de «traitre». Pour rappel, le cadre écarté du PT n’a pas manqué d’ambitions dans la démarche qu’il a entreprise. En effet, il avait affirmé s’atteler à constituer un groupe parlementaire bis au sein de l’APN, d’organiser une réunion du comité central et voire même, plus tard, un congrès extraordinaire, rien que ça. Pour Hanoune, cette tentative s’annonce d’ores et déjà vaine, puisqu’elle dénie à son ennemi tout droit de pouvoir créer un groupe parallèle au sein du Parlement, quant bien même, celui-ci, a-t-elle précisé, jouit du soutien et de l’appui de Bentliba. Mieux encore, elle a révélé que le président de l’APN, Mohamed-Larbi Ould Khelifa, avait rejeté cette procédure antiréglementaire, a-t-elle expliqué, comme pour ménager les institutions de toute responsabilité pouvant les incriminer dans un tel plan «voué à l’échec».
Dans son communiqué dénonciateur rendu public vendredi dernier, le bureau politique du PT avait fait état d’exercice de menaces et de chantage sur ses cadres siégeant au sein de l’UGTA pour les presser de rejoindre Labatcha, sinonon ils y seraient éjectés. Ceci pour le besoin de mener à bien la mise en œuvre du «plan diabolique» dont le parti en est la cible, indique-t-on.
Mais, là encore, Hanoune écarte toute responsabilité de la Centrale syndicale et celle de son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Said, de ces «agissements gravissimes».
Selon la responsable trotskiste, l’ayant contacté pour avoir le cœur net, celui-ci s’est démarqué d’une telle entreprise. Il n’y a pas que ça, puisque ce même plan dont parle Hanoune, est mené à travers d’autres wilayas où ses cadres subissent les mêmes pressions. Même si «L’UGTA est victime dans cette affaire», il n’en demeure pas moins que des cadres d’obédience FLN marchent dans cette combine à l’intérieur de l’union syndicale.
S’agissant des présumés cadres partisans de Labatcha, Hanoune a démenti leur implication dans cette mouvance de dissidence, dont pas moins de quatre députés du PT ont été cités à «leur insu». Ainsi, les noms de Boudarene Née Yefsah Nadia et Nora Boulacheb, et biens d’autres cadres du parti, ont été cités «à tort» par le document de dissidence rendu public par Ennahar TV. Pis encore, selon les mêmes allégations, des députés relevant d’autres formations politiques ont été passés pour ceux du PT, accuse Hanoune, qui ne manque pas de désigner Bentliba derrière cette opération, menée selon elle, dans les coulisses de l’Assemblée nationale.
Afin de faire taire ses adversaires et de battre en brèche toute menace de dissidence pouvant créer une scission dans ses rangs, elle rappelle que le PT dispose d’un ancrage populaire et historique, pour qu’il soit exposé à une explosion interne. «Un coup d’État relève du domaine de l’imaginaire», dira-t-elle à ce propos. Enfin, Hanoune s’interroge sur ce qui pourrait bien justifier de telles attaques, dés lors, a-t-elle indiqué, qu’il est dans le rôle de son parti de contester les décisions politiques et de dénoncer les dangers, allusion à sa position vis-à-vis de la LF-2016 et bien d’autres projets de loi parmi les plus controversés.
«Est-ce un crime d’avoir dénoncé les dérives et les dangers de la loi de Finances ?», s’est-elle demandé à qui veut l’entendre.
Et d’expliquer encore qu’elle n’a fait qu’attirer l’attention du pouvoir pour éviter au pays de «sombrer dans le chaos et l’anarchie», a-t-elle prévenu. Enfin, même si Hanoune apprend qu’elle connaît les noms des «instigateurs» qui se cachent derrière les «attaques» ciblant son parti, elle interpelle les institutions de l’État, à lesquelles demande-t-elle de se démarquer des agissements qu’elle dénonce.
Farid Guellil

Article précédentLibye : l’intervention étrangère se précise après la formation du gouvernement
Article suivantProduction de viandes rouges : vers une autosuffisance à l’horizon 2019