Accueil ACTUALITÉ Libye : l’intervention étrangère se précise après la formation du gouvernement

Libye : l’intervention étrangère se précise après la formation du gouvernement

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Après la formation du gouvernement d’union nationale en Libye et son annonce, mardi dernier, depuis, les membres du Parlement de Tobrouk sont appelés par la communauté internationale à approuver, dans le plus bref délai, l’Exécutif libyen, composé de 32 ministres. Le Représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Martin Kobler, a appelé «à passer immédiatement» à la phase ultérieure, après la formation du gouvernement d’union nationale, libyen, qualifiée par la communauté internationale d’«étape décisive», soit, a précisé Kobler, «l’approbation par la Chambre des représentants» dudit gouvernement, selon l’Accord libyen, signé le 17 décembre dernier. La situation chaotique à laquelle sont confrontés les Libyens, depuis les événements survenus dans ce pays, en 2011, plongeant ce dernier dans une crise politique, qui s’est vite militarisée, précipitant l’intervention militaire de l’Otan, et la chute de l’ancien régime, la Libye s’est enfoncée dans une crise multidimensionnelle, notamment institutionnelle et sécuritaire. Ce qui fait craindre, depuis et à ce jour, le pire scénario pour ce pays, devenu un grand marché d’armes, à ciel ouvert, où la loi de la force y règne, soit une situation chaotique, la plus confortable pour l’implantation des terroristes, dont ceux de Daech.

À ce propos, vendredi dernier, le porte-parole du gouvernement, Hatem El-Aribi, a appelé à «une intervention limitée» de la Coalition internationale, que conduit Washington, faut-il le rappeler, indiquant, également, «en consultation avec les parties légitime pour protéger les champs pétroliers des attaques de Daech», a-t-il souligné. Évoquant, plus loin à ce propos, des «frappes aériennes contre les sites de Daech». Pour des experts des questions stratégiques et de la géo-politique, les bouleversements survenus, dès 2011, dans certains pays arabes, dont la Libye avec l’intervention de l’Otan, les objectifs escomptés par cette intervention militaire demeurent de mise, notamment celui du contrôle des sources énergétiques et des voies d’approvisionnement par les pays puissants, membres de l’Otan. Si, lors de la première intervention, les membres influents de l’Alliance atlantique, -les États-Unis, le Royaume-Uni et la France-, ont inscrit leur action militaire en Libye, sous le registre «d’intervention pour le Droit humanitaire», les responsables de ces pays reviennent à la charge, mais cette fois-ci, pour combattre le terrorisme de Daech.
Au lendemain de l’annonce de la formation du gouvernement d’union nationale en Libye, les chefs de la Défense des principaux membres de la Coalition de lutte contre Daech, en Irak et en Syrie, ont tenu, mercredi dernier, leur conclave, co-présidé par les États-Unis et la France, Ashton Carter et Jean-Yves Le Drian. Étaient présents, à cette rencontre, leurs collègues ministres de la Défense du Royaume-Uni, d’Allemagne, d’Italie, d’Australie, des Pays-Bas, en l’absence de celui du Canada, Harjit Sajjan, lequel n’a pas reçu d’invitation à la rencontre de Paris, après que le nouveau Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a réitéré son intention de rappeler les chasseurs impliqués dans les frappes aériennes de la Coalition dirigée par Washington.
Le secrétaire américain a énuméré, à cette occasion, «trois objectifs-clés de la lutte contre le groupe djihadiste», a-t-il indiqué, citant «détruire le cancer de l’EI (Daech, ndlr) en supprimant ses centres de pouvoir à Raqqa et Mossoul», «lutter contre les métastases de cette tumeur à travers le monde», a-t-il précisé, avant d’ajouter, et de «protéger les populations chez nous». Pour sa part, le chef d’état-major d’interarmées américain, Joseph F. Dunford, avait indiqué, mercredi passé, qu’une action militaire en Libye «était nécessaire pour enrayer la progression de Daech», et de souligner que «sans aucun contrôle, je crains que l’EI (Daech, ndlr) ne s’étende encore en Libye (…), déclarant, a-t-il poursuivi, «je crois donc que les chefs militaires doivent présenter au secrétaire à la Défense -Ashton Carter- et au président -Barack Obama- un projet pour s’occuper de la progression de Daech en Libye», a-t-il précisé.
Ce qui semble s’accélérer, avec l’annonce au terme du conclave précité de Paris, d’une réunion des ministres de la Défense de la Coalition anti-Daech conduite par Washington, le 11 février prochain, à Bruxelles. Seront présents, les ministres de la Défense de 26 pays de la Coalition à la rencontre annoncée, pour rappel, par le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, à partir de la capitale française, et dans la foulée de réunion de Bruxelles, il sera également question d’un conclave des ministres de la Défense des 28 pays membres de l’Otan.
Karima Bennour

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