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PRÉVENTION DES RISQUES MAJEURS : Le Pr Chelghoum appelle à l’actualisation du dispositif national

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Le violent séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie, lundi à l’aube, provoquant de lourdes pertes en vies humaines et en biens dans les deux pays, a rappelé à tous, en Algérie, les risques naturels et technologiques présents un peu partout dans le pays et qui menacent particulièrement aussi bien la capitale que les autres grandes villes. Le professeur Abdelkrim Chelghoum, président du Club algérien des risques majeurs et directeur de recherches à l’USTHB (université des sciences et technologies Houari Boumédiène), en a parlé hier matin sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction.
Il a rappelé que la région méditerranéenne est connue pour son intense activité sismique et, dans notre pays, tout le littoral est vulnérable à ce risque. Le Pr. Abdelkrim Chelghoum a également rappelé que le séisme demeure un phénomène imprévisible. En Algérie, a-t-il expliqué, les séismes sont superficiels (aux environs de 10 km de profondeur), c’est-à-dire par définition, dévastateurs. Mais, poursuit-il, il est possible d’y faire face avec une réglementation parasismique adéquate. Il estime qu’il faut revoir la loi sur les risques majeurs qui date déjà de 2004. C’est une loi excellente, mais certains de ses textes d’application ne sont toujours pas parus.
Il insiste sur l’actualisation de la réglementation parasismique. Pour le Pr. Abdelkrim Chelghoum, il est urgent de mettre en place des commissions pluridisciplinaires pour établir une réglementation pour le vieux bâti, particulièrement vulnérable. Une nouvelle fois, il recommande l’élaboration de cartographies des risques incluant les surfaces à risques, les pertes annuelles prévues, leur degré et leurs coûts, et insiste également sur le micro zonage.
Il appelle à mettre en place un observatoire des crises et des méga catastrophes, en tant qu’instrument d’aide à la décision. Le Pr. Abdelkrim Chelghoum n’en est pas à sa première alerte sur les risques majeurs en Algérie. En novembre 2020, à l’occasion de son passage à la même émission de la chaîne 3,  pour évoquer la terrible catastrophe des inondations de Bab El Oued, il avait déjà fait remarquer que «ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’une véritable stratégie de prévention, de gestion et de protection contre les risques majeurs ». L’Algérie est confrontée, avait-il expliqué, à 4 types de risques majeurs. Il y a d’abord les risques naturels, à savoir les séismes, les inondations et les feux de forêt. Mais il y a aussi les risques pétrochimiques et industriels, et les risques pandémiques et épidémiques (comme c’est le cas aujourd’hui avec la Covid-19), et enfin les risques environnementaux (notamment les marées noires). Il avait expliqué ce qu’est un risque majeur, en indiquant que celui-ci est de fréquence « simple », du fait qu’il ne survient pas fréquemment.
Il y ajoute son « caractère collectif », parce que pouvant survenir en divers endroits, de même que la gravité de ses effets, pertes humaines et matérielles très importantes, « dépassant les capacités d’un État». À tous ces aspects, l’intervenant ajoute le concept de « vulnérabilité». Plus récemment, en avril 2022, toujours sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction, le Pr. Abdelkrim Chelghoum avait signalé le risque qui pèse sur la sécurité hydrique du pays, menacée par les conséquences du changement climatique. En octobre 2020 lors d’une journée d’étude sur « la gestion des risques majeurs », organisée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) à Alger, à propos de la loi de 2004 relative à la prévention des risques et à la gestion des catastrophes, le Pr. Chelghoum Abdelkrim avait déjà plaidé pour « la création d’une institution officielle sous tutelle de la présidence de la République qui aura pour mission le suivi de l’application rigoureuse de la politique de prévention des risques majeurs ainsi que des recommandations du Club algérien des risques majeurs « .
M’hamed Rebah

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