Accueil MONDE Présidentielle au Gabon : 18 candidats face au sortant Ali Bongo

Présidentielle au Gabon : 18 candidats face au sortant Ali Bongo

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Au Gabon, le président sortant, Ali Bongo Ondimba, fera face à dix-huit candidats lors de la présidentielle prévue le 26 août. Le dirigeant, au pouvoir depuis quatorze ans, est donné favori. Face à lui, l’opposition en ordre dispersé tente de monter une coalition, Alternance 2023, afin de fédérer une candidature commune.

Le Centre gabonais des élections (CGE) a publié, lundi 24 juillet, une liste de 19 candidats à l’élection présidentielle du 26 août au Gabon. Pour l’heure, le président sortant, Ali Bongo Ondimba, fait figure de favori face à une opposition sans personnalité commune, mais qui dénonce en chœur de récentes modifications du code électoral. Le CGE a validé, dans la nuit de dimanche à lundi, 19 candidatures sur 27 enregistrées, cinq de plus qu’en 2016, mais quatre de moins qu’en 2009, dont celles d’importantes figures de l’opposition : notamment Alexandre Barro Chambrier, surnommé ABC, du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), et Paulette Missambo, de l’Union nationale (UN).

Une campagne électorale déjà entamée
S’il était élu le 26 août pour un troisième mandat, Ali Bongo pourrait atteindre les 19 ans à la tête de ce petit État pétrolier d’Afrique centrale. Le chef de l’État, 64 ans, a été élu pour la première fois en 2009 à la mort de son père, Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans, puis réélu de justesse en 2016. Si le scrutin présidentiel concentre l’attention, des élections législatives et locales se tiendront simultanément le 26 août, pour lesquelles le Parti démocratique gabonais (PDG) d’Ali Bongo, qui domine très largement le Parlement, part grand favori. Face à lui l’opposition avance en ordre dispersé, mais une partie d’entre elle, dont Alexandre Barro Chambrier et Paulette Missambo, participe à une coalition de l’opposition, Alternance 2023, qui espère fédérer une candidature commune d’ici le 26 août. La campagne électorale officielle se déroulera du 11 au 25 août à minuit. Mais la plupart des candidats la mènent depuis un an dans tout le pays, Ali Bongo y multipliant ces derniers mois une intense « tournée républicaine ».

Une réduction du nombre d’observateurs
À cinq semaines du scrutin, la pré-campagne a démarré ces dernières semaines, et Alternance 2023 a uni ses voix contre une récente modification du code électoral. Ils dénoncent notamment la mise en place d’un plafond de trois observateurs maximum par bureau de vote, quand l’ancienne loi électorale permettait à chaque candidat de désigner un représentant par bureau. Ces trois observateurs sont désignés « à parité » : l’un par la majorité, l’autre par l’opposition, et le dernier par les candidats indépendants. « La prétendue parité entre la majorité et l’opposition est une duperie. La part belle est faite aux partis politiques prétendument de l’opposition ne présentant aucun ou très peu de candidats », a lancé, vendredi, François Ndong Obiang, président de Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction (Réagir), devant 200 militants des partis membres d’Alternance 2023 réunis au siège de Réagir à Libreville.

Un moindre contrôle des bulletins rejetés
Autre objet de discorde : la suppression de l’enveloppe dans laquelle l’électeur plaçait les bulletins rejetés, et qui était jointe à celle contenant le bulletin du candidat de son choix. Le contrôle du contenu des deux enveloppes lors du dépouillement « permettait de s’assurer qu’il n’y avait pas un trafic illicite, d’achat des consciences à la sortie des bureaux de vote », a affirmé Alexandre Barro Chambrier à l’AFP, condamnant la suppression d’un « garde-fou » contre la « fraude ». « Il n’y a eu de ma part et du gouvernement aucune modification des règles du jeu (…) Le moment venu, nous apporterons la preuve que ce qui a été fait correspond aux demandes écrites de l’opposition », s’est défendu le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, dans un tweet il y a une semaine. « Pour parvenir à la tenue de consultations apaisées, les acteurs doivent se garder de jeter de l’huile sur le feu », a-t-il mis en garde.
En février, un forum de concertation, boudé par les principaux leaders de l’opposition, avait permis de modifier la Constitution, réduisant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et faisant repasser le scrutin à un tour unique. Ses détracteurs avaient dénoncé une manœuvre destinée, à cinq mois des élections, à faciliter la réélection d’Ali Bongo à une majorité relative.

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