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PREMIER RAPPROCHEMENT «POUVOIR-MÉDIATEURS» POUR LE DIALOGUE : Bensalah reçoit un panel de six personnalités

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Le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, a fait part de sa «disponibilité» à prendre des mesures d’accompagnement et d’apaisement en réaction aux préoccupations soulevées par les membres du Panel des personnalités, appelées à mener le dialogue national inclusif, en vue d’une sortie de crise politique. En effet, Bensalah a reçu avant hier, un panel de médiation composé de Karim Younès, Fatiha Benabbou, Smaïl Lalmas, Lazhari Bouzid, Abdelwahab Bendjelloul et Benaïssa Azzedine. En réaction à une sollicitation de ces membres sur les mesures d’accompagnement et d’apaisement qu’il y a lieu de prendre, Bensalah a fait état de sa « disponibilité à œuvrer pour inviter la justice à examiner la possibilité d’élargissement des personnes, dont l’interpellation s’est faite en lien avec le déroulement des marches populaires ». Selon un communiqué de la présidence de la République, il a été envisagé ainsi «l’allègement du dispositif mis en place par les services de sécurité pour garantir la liberté de circulation dès lors que cet allègement ne porte pas préjudice à l’impératif de préserver l’ordre public, et la protection des personnes et des biens lors des marches populaires», précise la même source. Le chef de l’État a également fait part de sa disponibilité à «faire prendre les mesures de nature à faciliter l’accès aux médias publics à toutes les opinions, à travers l’organisation des débats contradictoires et ouverts à toutes les expressions politiques, sans exclusive».

Le panel : «Nous ne représentons pas le Mouvement»
De leur côté, les six membres du panel, devant mener le dialogue auquel a appelé Bensalah, ont rendu public, jeudi, un communiqué, dans lequel ils expliquent et énoncent les mesures d’apaisement qui doivent être prises avant d’entamer leur mission. Lu par Karim Younès devant la presse, au sortir de l’audience que leur a accordée Bensalah, le message de ce panel précise d’emblée qu’il « ne prétend pas représenter le mouvement populaire ni parler en son nom ». Dans ce sillage, indique-t-on, «nous précisons que nous ne sommes pas les représentants du Hirak populaire ni ses porte-paroles. Nous accomplissons une mission que nous avons choisi de notre plein gré et en toute liberté au service de notre chère patrie, l’Algérie, et nous n’attendons aucune contrepartie sinon que notre pays retrouve son processus naturel dans un climat d’apaisement», assurent les membres de cette délégation. Le panel était « conscient de l’ampleur du blocage politique que vit le pays actuellement », a-t-il été indiqué, mettant en avant toutes les précédentes initiatives pour un dialogue.

Les préalables réclamés par le Mouvement et certains partis
Ce panel a mis ainsi l’accent sur « l’impératif pour l’État de prendre des mesures d’apaisement à même de créer un climat devant conduire nécessairement à un dialogue sincère qui exprime les vœux et les revendications populaires et qui mènerait à l’organisation d’une élection présidentielle transparente, régulière et libre dans les plus brefs délais ». En effet, ce groupe de six a abordé lors de sa rencontre avec le chef d’État, des revendications longtemps réclamés par le mouvement populaire mais aussi par la classe politique à l’instar des forces de l’alternative démocratique qui regroupe sept partis politiques et la LADDH, en plus de Sofiane Djilali (Jil Jadid), qui ont appelé à la libération des détenus d’opinion comme préalable posé avant tout dialogue. Aussi d’«autres préoccupations ont été soulevées à cette occasion, qui ont recueilli l’intérêt du chef de l’État qui s’est engagé, selon le même communiqué, à « les prendre en charge, conformément aux dispositions de la Constitution et aux lois de la République ». Parmi les mesures auxquelles elles ont appelé : « la levée de toutes les formes de pression sur les médias, et la garantie de toutes les conditions et les facilitations à même de permettre aux citoyens d’exercer leurs droits constitutionnels dans les manifestations et les rassemblements pacifiques ».

Smail Lalmas : «Bensalah nous a donné des garanties»
L’économiste Smaïl Lalmas, qui fait partie des six médiateurs pour le dialogue, a affirmé que la réussite du dialogue passe par le respect des revendications populaires et des mesures d’apaisement. Selon lui, le pouvoir, représenté par Bensalah, a montré une volonté politique d’aller dans la bonne direction. «Nous avons remis sur la table les revendications populaires et le chef de l’État nous a donné des garanties sur ces mesures d’apaisement et il a affiché une volonté d’aller dans ce sens », a-t-il révélé. « Nous allons attendre, et avec le temps les choses vont s’éclaircir », a-t-il tenté de rassurer. Pour lui encore, lors de cette rencontre avec le chef de l’État, il y a comme un sentiment d’«une volonté politique d’aller dans la bonne direction. Tout le monde s’accorde à dire que la situation est grave. J’ai constaté qu’il y a eu du répondant», estime Lalmas.

Les 14 noms proposés par les Oulémas
De son côté, l’association des Oulémas musulmans algériens a proposé une liste de quatorze (14) personnalités nationales pour mener le dialogue. Selon un communiqué des Oulémas, l’objectif est de «sortir de la crise qui mine le pays depuis le 22 février dernier, et qui risque de s’aggraver.» En effet, après avoir affirmé la semaine passée que le dialogue est le seul choix civilisé pour sortir de l’impasse politique actuelle, les Oulémas proposent : « les deux ex-ministres Taleb Ibrahimi et Abdelaziz Rahabi, l’ex-président de l’APN, Karim Younès, le président de l’association des Oulémas Abderrezak Gassoum, Mohamed Elhadi Elhasni, le Général Rachid Benyelles, l’avocat Mustapha Bouchachi, Cherif Katouss, l’avocate Fatima Zahra Benbraham, Salah Hakimi, Ali Ben Mohamed (ex-ministre), Ahmed Ben Naâmen (ancien cadre de l’État), Saïd Bouchaïr, et Yassin Bouach». Enfin, il convient de constater que le choix des membres du panel appelé à mener un dialogue national laisse des interrogations sur les critères et les mécanismes qui ont été pris en considération pour choisir cette liste de six personnalités. Comme celle par exemple qui pose le pourquoi certains noms n’y figurent pas alors qu’ils sont plus en vue sur la scène nationale. C’est l’exemple de Ahmed Taleb Ibrahimi qui a manifesté son accord à participer dans cette démarche, ou même l’ex-chef de gouvernement Ahmed Benbitour proposé déjà par pas mal de partis politiques et soutenu par le peuple.
Sarah Oubraham

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